Le Cinéma d'Aska

des films, du cinéma, de la télé, moi.

Buffy contre la rancunière du Japon



The Grudge
Vu le 2/1/2005 à l'ugc georges 5 - salle 1 (balcon)
Conditions : bonnes

Le sujet de The Grudge n'a rien d'original. Certains journalistes (voir la revue de presse d'allociné) trouvent le moyen d'en faire un argument contre le film notamment au sujet du fantôme qui est, une nouvelle fois, une fille aux cheveux noirs. Plutôt stupide, un peu comme si on ne devait plus faire de films avec des fantômes. Précisons également, pour faire culturel, qu'on raconte que les cheveux d'un mort continuent de pousser et que ce détail morbide fait très peur au Japon.

La vérité sur les défauts du scénario me paraît donc ailleurs. Je n'ai rien contre les histoires mystérieuses ou même confuses. Encore faut-il rendre le film attrayant comme ont pu le faire David Lynch dans Lost Highway ou Mamoru Oshii dans Ghost In The Shell (dans une moindre mesure quand même, j'ai piqué du nez à chacune de mes deux visions du film. Voilà je l'ai dit et tout le monde s'en fout). Je n'attends même pas que le film est un sens, je ne vais pas nécéssairement au cinéma pour ça. Le problème concernant l'histoire The Grudge est qu'outre une certaine confusion, le réalisateurTakashi Shimizu n'a pas grand chose à raconter et complique la situation à coup d'artifices : flash back, scènes oniriques, points de vue multiples... ce n'est pourtant pas la première fois que Takashi Shimizu adapte son script vu qu'il en a déjà réalisé trois versions (!) que je n'ai pas vues, personne n'est parfait. La toile de fond est également plutôt mince tirant mollement parti de l'occidentalisation des principaux protagonistes tout en conservant le déroulement de l'action au Japon.
Et c'est Sarah Michelle Gellar qui mène l'enquête mêlant fantômes, malédiction et maison hantée. Comme à peu près tout le casting, elle n'a pas grand chose à faire et ne le fait pas spécialement bien. On le ressent particulièrement dans les scènes de dialogues la plupart du temps sans intérêts comme si Takashi Shimizu se foutait aussi bien de sa mise en scène que de sa direction d'acteur. Sauvons la scène explicative entre l'héroïne et l'inspecteur de police sur un toit d'immeuble plutôt inquiétante.

A ce stade nous avons donc une histoire sans saveur inutilement alambiquée, des acteurs fades dans des décors à peine exotiques même pour un européen (on constate quand même qu'à Tokyo, il y a de grands passages cloutés).

Essayons de ne pas bouder notre possible plaisir pour autant. The Grudge est un film d'horreur et tout ce que j'ai écrit ci-dessus n'a pas grand intérêt tant que le film fait peur et qu'on aime avoir peur au cinéma (ce n'est pas mon cas). The Grudge fait-il peur? A la télé, je ne sais pas mais au ciné oui...
Le film comporte un grand nombre de moments de trouille. L'utilisation du flash back devient alors dans cette perspective (j'adore cette expression) plutôt terrifiante vu qu'on retrouve le même point de départ, un protagoniste dans un couloir, plusieurs fois, chacune des situations étant traitée différemment. Et ça marche, je me suis retrouvé plusieurs fois la tête contre l'épaule de ma petite amie, geste tendre mais également, je dois l'admettre, technique pour ne voir que partiellement l'écran et atténuer le moment choc de la scène. Difficile je pense dans une salle obscure de rester de marbre tant le procédé est plutôt bien foutu. Mais toutefois relativement mécanique : The Grudge, comme la plupart des films d'horreur américains (ou américanisés), alterne très distinctement séquences de terreur et séquences dialogues/apaisement. Ce n'est pas le cas des films japonais récents d'Hideo Nakata comme The Ring ou Dark Water qui distille une terreur paralysante presque permanente. A ce jeu, Takashi Shimizu est donc encore loin d'être l'égal du maître (en train de réaliser la suite du remake de The Ring sans être remake de The Ring 2!) mais il demeure un bon faiseur.

La scène qui tue : lorsque Susan Williams, suivie dans son bureau jusque chez elle, sait qu'elle est traquée par une force surnaturelle et omnipotente, elle finit par se réfugier dans son lit, recroquevillée et pleurant comme une enfant! Terrifiant et définitivement humain.

Revoir le film : aucune chance, c'est un film d'horreur à voir pour se faire peur mais qui risque de ne mettre en valeur que ses (nombreux) défauts à la seconde vision. Les chances de diffusion sur une chaîne hertzienne sont minces mais on peut imaginer une soirée M6 spéciale Buffy avec Scooby Doo à 21h et ce film à 23h. Si j'ai une occasion, peut-être que je jetterai un oeil sur les versions précédentes mais ça ne risque pas d'arriver.
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By Anonymous Anonymous, at 7:27 AM  

Je n'ai pas grand chose à dire , sauf que je ne reverrai JAMAIS ce film , même avec toutes les lumières !!

En fait , c'est juste un film à voir une fois quand on aime avoir peur , et qu'on ne reverra jamais parce que l'on aime PLUS DU TOUT avoir peur^^

Du moins , c'est ce que je pense^^

Il faudrait aussi rajouter que les films d'horreur ont tous le même schéma : une maison hantée , les personnages qui vont justement voir , là où ils entendent des bruits... chose qu'on ne ferait JAMAIS dans la réalité !!  



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