Le Cinéma d'Aska

des films, du cinéma, de la télé, moi.

Closer, entre adultes consentants

Vu 19/01/2005 à l'UGC Normandie salle 1
Conditions : correctes

Le titre français du film Closer est Closer, Entre Adultes Consentants ce qui ne veut pas dire grand chose, comme souvent hélas, ni en français ni en Anglais. Parfois, je me demande si on paye un type pour "traduire" les titres. Ou peut-être est-ce un choix marketing? Du mauvais alors.

Mais je fais du mauvais esprit car le film de Mike Nichols parle quand même d'adultes qui vont être très proches et coucher ensemble d'un comme un accord. Closer parle donc des sentiments, de l'amour et du mensonge autour de deux couples qui vont s'aimer, s'échanger, se séparer et se retrouver (dans le désordre).

Vu comme ça, ce n'est pas très palpitant. Closer a également tous les attraits du film de prestige : réalisateur prestigieux, acteurs prestigieux (Jude Law, Julia Roberts, Clive Owen et Nathalie Portman quand même) et scénario prestigieux : un vrai package pour les oscars.

Heureusement, Closer est aussi très ludique notamment dans sa mise en scène, assez théâtrale, et son montage. Nichols nous plonge dans les moments clés de la vie de deux couples enchaînant les séquences et limitant au maximum les repères chronologiques. Le réalisateur n'hésite pas non plus à avoir recours au flash-back ou la mise en parallèle. Ainsi déstabilisé, la densité de chaque séquence en ressort renforcée.

L'histoire, a priori dramatique, est également ludique et nous perd dans les mensonges et les vérités des personnages et particulièrement celui incarné par Nathalie Portman, stripteaseuse au passé troublant raconté dans le livre de son petit ami. Troublant mais peut-être faux comme elle le dit. Le scénariste s'autorise aussi de longs passages de comédie (le chat sur internet et l'aquarium), quelques rebondissements et même un twist final! Largement de quoi dynamiser le récit et conserver notre attention.

Les dialogues, qui fleurtent avec l'auto-analyse, sont aussi amusants. Ils sont souvent crus et même outranciers. Si bien qu'on se demande, notamment lorsque Anna et Larry décident de se séparer, s'il faut rire ou s'attrister de cette situation.

Avec une telle base, on ne s'étonnera pas de voir les acteurs faire du bon boulot. Jude Law est très bon en éternel ado romantique en quête de l'amour vrai et pur, quitte paradoxalement à se complaire dans le mensonge, tandis que Clive Owen (superbement exubérant), macho dans toute sa force, puissant et pathétique, recherche un amour réaliste mais toujours dans la vérité. Au contraire, Alice (Portman, magnifique) semble totalement vivre dans le mensonge même lorsqu'il s'agit de trouver le grand amour (Comme elle dit : "Le mensonge est la seule chose qu'une fille peut faire sans être nue mais c'est encore mieux quand elle l'est")

Curieusement Julia Roberts a mis son charisme (son maquillage?) de côté et joue un personnage triste, insatisfait. Fade? Non pas vraiment car voir l'actrice la mieux payée du monde dire des insanités et décrire une scène de sexe qu'elle a eue, ça a de la gueule comme si on brisait un (petit) interdit. On pourrait jouer les blasés mais il ne fallait pas s'attendre à plus, Closer n'est pas un film sulfureux ou transgressif (puisque je vous dis que c'est un film de prestige) mais un réflexion parfois pertinente sur l'amour, la vie et toutes ces choses vaguement importantes.

La scène qui tue : la scène opposant Portman et Owen dans une backroom explosive tant sensuellement que verbalement, Larry cherchant à tout prix le vrai prénom d'Alice.

Revoir le film : pourquoi pas un dimanche soir sur TF1?
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