Le Cinéma d'Aska

des films, du cinéma, de la télé, moi.

Danny the dog

Vu le 3/2/2005 à l'UGC Georges V salle 3 en VO
Conditions : moyennes
Post générique : non

Je vais commencer par un aveu : la première fois que j'ai vu Jet Li au cinéma, c'est dans L'Arme Fatale 4. A l'époque, j'avais vu très peu de films de kung fu et j'en étais encore à considérer le genre avec cynisme. Je renvois ici à une des plus grandes comédies françaises des années 90 : Les Apprentis où François Cluzet est pigiste pour une revue sur le karaté.
Donc je voyais Jet Li pour la première fois et j'ai été bouleversé. Sans exagérer. Volant la vedette à tout le monde (pas difficile, tous les acteurs semblaient cachetonner) avec son stupéfiant charisme, il est à l'origine des séquences les plus mémorables du film comme celle anthologique de la subtilisation des flingues des deux héros alors qu'ils le menaçaient à bout portant!

Depuis, je n'ai vu que très peu de films antérieurs à celui-ci le mettant en vedette à part le terrible Fist of Legend. Sa carrière US est globalement nulle (Romeo Must Die par exemple est abominablement nul) et c'est finalement (et curieusement?) chez Besson que Jet Li fera son meilleur film occidental : Le Baiser Mortel Du Dragon, film violent et malgré tout ce qu'on peut dire sur l'histoire, relativement jouissif.

Leur deuxième collaboration était donc très attendue. Cherchant à justifier la violence dans ses films ou plus exactement "Dénoncer la violence en la mettant en exergue dans le métrage" (entretien paru dans le magazine Mad Movies, peut-être le meilleur journal ciné en France), Jet Li accepte le projet Danny The Dog (titré Unleashed aux USA où visiblement les gens ont également des problèmes avec les titres originaux de film). L'histoire est inattendue : un combattant élevé comme un chien retrouve son humanité grâce à la musique. On a donc affaire à l'enfant sauvage à la sauce kung fu. Le tout est agrémenté de personnages bien typés : un pianiste aveugle (Morgan Freeman dans un rôle sur mesure donc très bien) et sa belle fille bavarde (Kerry Condon, bien) un malfrat horrible (Bob Hoskins, tout en grimace). Ajoutons que les dialogues sont assez nuls particulièrement ceux entre Bob Hoskins et ses hommes de main sensés être drôles. Le pire était donc à craindre surtout que la précédente production Europa, Banlieue 13, avec un scénario bancal, une morale gerbante et du kung fu était catastrophique.

Un petit miracle a lieu : le film tient bien la route! Le réalisateur du film, Louis Leterrier, réussit là où Pierre Morel (réalisateur de Banlieue 13 et ici assistant réalisateur) avait échoué : correctement traiter une histoire improbable. L'action est bien au rendez-vous dès le début avec des combats sauvages à couper le souffle. On est littéralement plongé dans ces combats parfaitement chorégraphiés. Et ils sont bien cadrés et montés i.e. on comprend ce qui se passe à l'écran. Et c'est très violent et dur, pas un balai à la manière de Hero par exemple. Ici, les coups portent et font mal (cf le combat terrifiant et expédié entre Danny et un gros balèze genre catcheur mexicain).

Quant aux longues séquences "calmes", le réalisateur évite les trémolos et trouve un ton juste entre humour enfantin et apprentissage de la musique. Jet Li effectue à ce titre un excellent travail. Certains détails m'ont ému comme lorsqu'il lit son livre d'images ou effectue des abdos pour se rapprocher de son nounours! Le point culminant est atteint lors d'un dîner où Danny apprend à (ne pas) utiliser des couverts. Et là je dis carrément : on n'est pas si loin d'un Hoffman dans Rain Man. Cash.

Leterrier réussit donc sur les deux tableaux (action et apprentissage) mais cette double réussite donne un peu l'impression de voir deux films complètement différents qu'une fin baclée ne parvient pas à lier.
Malgré tout, Danny The Dog remporte mon adhésion. L'histoire fonctionne, les combats sont bons. Un bon divertissement en somme.

La scène qui tue : outre les scènes de combats, une scène qui fait sursauter : un camion frappe de plein fouet la voiture de Bart (Bob Hoskins) qui se fait ensuite mitrailler. Très impressionnant.

Revoir le film : je n'achèterai pas le DVD en tout cas.
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