Final Cut
Vu le 23/2/2005 au Montparnasse Bienvenue Salle 1 en Vostf
Conditions : correctes quoiqu'une spectatrice proche de nous avait un fort parfum.
Post-Générique : non
Final Cut part d'une très bonne idée : dans un futur proche, il est possible de voir, à partir d'une puce implantée dans le cerveau à la naissance, la vie d'un mort tel qu'il l'a vue. Des "Monteurs" sont chargés de faire un film-mémoire fondé sur les souvenirs que souhaitent voir les proches du défunt...
De cet idée, le réalisateur Omar Naim dont c'est le premier film, raconte l'histoire d'Alan Hakman (Robin Williams, très sobre), un monteur réputé et qui prend très au sérieux sa profession qui est régie par un code claire : un monteur n'a pas le droit d'avoir lui-même une puce implantée et ne peut mélanger dans son montage la vie de plusieurs personnes. La sienne va basculer lorsque le montage d'un film mémoire d'un des grands promoteurs de ce système d'implants lui sera confié.
Le décorum est très neutre, la vision du futur selon Omar Naim ne fait pas dans le monumental mais dans le fonctionnel glacial légèrement désuet, la plupart des voitures dans le film étant par exemple relativement anciennes mais avec un design original (Volvo, 2CV, DS...). Seules entorses : l'accumulation presque exagérée d'affiches à la gloire de The Eye, la compagnie vendant l'implant, et le look des opposants à la compagnie, qui sont tous très tatoués; une manière habile d'évoquer un système instable entre totalitarisme et révolution.
Rien qu'avec ces décors, le ton est donné, un ton calme et limpide tout comme la mise en scène de Naim dont le style et l'atmosphère rappelle parfois le magnifique Gattaca. S'il se montre parfois gratuitement un peu trop virtuose, il joue la carte de la sobriété et de la justesse dans les moments importants comme lorsqu'Alan discute avec la petite fille marquée par la mort de son père et marquée par ce qu'elle a vécu d'horrible avec lui.
Le réalisateur n'oublie pas non plus qu'il réalise un thriller avec du mystère (la veuve est un personnage très ambivalent) et plusieurs bons rebondissements. Si le film est parfois prévisible, les pions sont placés assez habilement sur l'échiquier pour que le spectateur comprenne la manoeuvre avec délectation (Mon Dieu, quelle belle métaphore je viens de faire, voir un thriller comme une partie d'échecs, très bon ça).
Certains codes sont cependant renversés : le héros a séduit la femme dès les premiers instants du film et l'enjeu principal est plus axé sur l'histoire personnel d'Alan plutôt que sur la lutte entre pro et anti implants.
C'est cette lutte qui pousse cependant la plupart des protagonistes du film à s'interroger sur leur vie mais également sur la vie des autres et qui confrontent Alan et Fletcher (James Caviezel, qui a une allure christique!) : faut-il donner un sens à la vie d'autrui, même s'il ne reflète pas la réalité? Omar Naim nous propose une réflexion sur la place des morts dans notre vie et dans l'histoire, sur les souvenirs que l'on a d'eux. Réflexion aussi sur nos propres souvenirs, souvenirs qu'on souhaiteraient oublier et garder dans sa tombe ou souvenirs souvent fantasmés comme le constate à plusieurs reprises Alan qui lui "pardonne les péchés des gens qu'on ne peut plus punir"... une réflexion qui s'affine jusqu'aux séquences finales, très troublantes, mais qui par contre confirme une chose : Final Cut est un très bon film.
La scène qui tue : lorsqu'Alan se retrouve confronté à sa propre mémoire. Haletant.
Revoir le film : sans problème, peut-être même que je vais acheter le DVD.
Conditions : correctes quoiqu'une spectatrice proche de nous avait un fort parfum.
Post-Générique : non
Final Cut part d'une très bonne idée : dans un futur proche, il est possible de voir, à partir d'une puce implantée dans le cerveau à la naissance, la vie d'un mort tel qu'il l'a vue. Des "Monteurs" sont chargés de faire un film-mémoire fondé sur les souvenirs que souhaitent voir les proches du défunt...
De cet idée, le réalisateur Omar Naim dont c'est le premier film, raconte l'histoire d'Alan Hakman (Robin Williams, très sobre), un monteur réputé et qui prend très au sérieux sa profession qui est régie par un code claire : un monteur n'a pas le droit d'avoir lui-même une puce implantée et ne peut mélanger dans son montage la vie de plusieurs personnes. La sienne va basculer lorsque le montage d'un film mémoire d'un des grands promoteurs de ce système d'implants lui sera confié.
Le décorum est très neutre, la vision du futur selon Omar Naim ne fait pas dans le monumental mais dans le fonctionnel glacial légèrement désuet, la plupart des voitures dans le film étant par exemple relativement anciennes mais avec un design original (Volvo, 2CV, DS...). Seules entorses : l'accumulation presque exagérée d'affiches à la gloire de The Eye, la compagnie vendant l'implant, et le look des opposants à la compagnie, qui sont tous très tatoués; une manière habile d'évoquer un système instable entre totalitarisme et révolution.
Rien qu'avec ces décors, le ton est donné, un ton calme et limpide tout comme la mise en scène de Naim dont le style et l'atmosphère rappelle parfois le magnifique Gattaca. S'il se montre parfois gratuitement un peu trop virtuose, il joue la carte de la sobriété et de la justesse dans les moments importants comme lorsqu'Alan discute avec la petite fille marquée par la mort de son père et marquée par ce qu'elle a vécu d'horrible avec lui.
Le réalisateur n'oublie pas non plus qu'il réalise un thriller avec du mystère (la veuve est un personnage très ambivalent) et plusieurs bons rebondissements. Si le film est parfois prévisible, les pions sont placés assez habilement sur l'échiquier pour que le spectateur comprenne la manoeuvre avec délectation (Mon Dieu, quelle belle métaphore je viens de faire, voir un thriller comme une partie d'échecs, très bon ça).
Certains codes sont cependant renversés : le héros a séduit la femme dès les premiers instants du film et l'enjeu principal est plus axé sur l'histoire personnel d'Alan plutôt que sur la lutte entre pro et anti implants.
C'est cette lutte qui pousse cependant la plupart des protagonistes du film à s'interroger sur leur vie mais également sur la vie des autres et qui confrontent Alan et Fletcher (James Caviezel, qui a une allure christique!) : faut-il donner un sens à la vie d'autrui, même s'il ne reflète pas la réalité? Omar Naim nous propose une réflexion sur la place des morts dans notre vie et dans l'histoire, sur les souvenirs que l'on a d'eux. Réflexion aussi sur nos propres souvenirs, souvenirs qu'on souhaiteraient oublier et garder dans sa tombe ou souvenirs souvent fantasmés comme le constate à plusieurs reprises Alan qui lui "pardonne les péchés des gens qu'on ne peut plus punir"... une réflexion qui s'affine jusqu'aux séquences finales, très troublantes, mais qui par contre confirme une chose : Final Cut est un très bon film.
La scène qui tue : lorsqu'Alan se retrouve confronté à sa propre mémoire. Haletant.
Revoir le film : sans problème, peut-être même que je vais acheter le DVD.