Brice De Nice
Vu le 7/4/2005 à l'UCG Montparnasse salle 1
Langue : français
Conditions : bonnes. J'aime bien cette salle, pourtant j'étais sur le côté mais c'était bien quand même.
Post Générique : oui
Surprise pour moi, Bice de Nice, l'idole d'une partie de mes années étudiantes, qui a enrichi mon humour et permis le clivage entre les gens de bons goûts qui connaissaient et les autres, existe vraiment. Il vit bien entendu à Nice et mène une vie de roi, attendant chaque jour la grande vague comme Patrick Swayze dans Point Break, son film préféré. Problème : son père est arrêté par la police et, même si le projet de loi de Perben dépossédant les innocents de leurs biens n'est pas encore passé, toute sa fortune et sa maison sont saisies laissant le pauvre Brice dans le besoin.
Plus encore qu'Un Gars, Une Fille qui a apporté à Jean Dujardin une grande popularité, la question de l'adaptation sur grand écran de la vie de Brice devait être posée. Brice De Nice a en effet généré toute une base de fans et fidèles, comme moi, qui ont vu et revu cette poignée de sketches autour du personnage. Je n'ai vu que quelques épisodes d'Un Gars, Une Fille. C'est amusant mais je ne crois pas que ces saynètes ont le même caractère culte que le personnage au tee-shirt jaune. D'ailleurs, le succès pour le film est au rendez-vous, plus grand qu'Espace Détente et Iznogoud, deux autres grosses comédies portées par des vedettes du petit écran.
Comme toujours dans les adaptations en long de formats courts, il faut trouver un fil conducteur, ou mieux une histoire, et étoffer le personnage pour ne pas ennuyer le spectateur. Côté histoire, Dujardin a misé simplement sur une histoire de surf, relativement prévisible et convenue mais tout à fait acceptable pour un fan comme moi.
Mais l'idée forte qui rend toute cette histoire cohérente, c'est la volonté assumée de ne surtout pas trop l'ancrer dans la réalité, une tentative qui se serait révélée sans doute très casse-gueule et inappropriée. Ici, le réel, la "vraie vie" sera principalement abordée qu'au moment où Brice travaillera dans un restaurant (et aussi dans les dernières scènes). Passage hilarant qui ne fera que souligner l'inadaptabilité de Brice à ce monde. Mais faire un film reposant sur ce seul décalage Brice/Réel risquait de rapidement montrer ses limites.
Par chance, les auteurs ont comme inventé un autre univers, un univers décalé où on chante et danse dans les banques et où vit tout un ramassis de crétins (de surfeurs?) qui adulent Brice (comme moi). Les séquences à Biarritz, où a lieu un concours de surf, donnent au film des allures de fantaisie pure. Le personnage le plus emblématique de cette faune est Marius de Fréjus, un homme incapable de finir ses phrases et dont les pieds semblent porter un lourd secret... Marius est joué par Clovis Cornillac qui se révèle, au même titre que Dujardin, un comique formidable. Brice De Nice sera sans doute pour cet excellent et éclectique acteur (il a notamment abordé le film d'horreur avec Maléfique et le drame avec A La Petite Semaine) le film de la reconnaissance populaire en attendant Les Chevaliers Du Ciel.
Jean Dujardin a donc été amené à développer le personnage de Brice. Il en fait un ado attardé de trente ans mais finalement attachant avec une vie très réglée (levé à l'aube, entraînement au cassage, baignade sur la méditerranée, visionnage de Point Break...) et doté de bibelots qui sont autant de produits dérivés de son image : téléphone portable jaune, Brosse à dent à poils longs et blonds, autel dédié à Point Break... Et bien sur, Brice casse. Il casse tout le temps reprenant les nombreux gags de ses anciens sketchs et créant de nouvelles casses pour notre plus grand plaisir.
On en arrive à ce que tout le monde attendait : oui, Brice De Nice fait beaucoup rire avec ses dialogues idiots, ses gags en arrière plan et ses quelques situations hénaurmes comme celui des pieds (Le Gag qui devrait rester) ou la fuite en lit d'hôpital.
Et puis la réalisation est très correcte. Après le très amusant Serial Lover, James Huth passe sans problème l'épreuve de l'adaptation de la série à succès et dont il n'est vraisemblablement pas à l'origine. C'est sans doute grâce au réalisateur qu'on ne peut détester Brice. Au détour de quelques scènes, Huth parvient à transformer cet abruti arrogant en un gamin pathétique. Deux moments clés : lors de la saisie de ces biens, Brice tient fermement ce qu'il a de plus cher : la cassette de Point Break, sa télé et sa planche de surf; Et une des dernières scènes qui fait écho à un détail en arrière plan du début où Brice se retrouve obliger de travailler. Moments pathétiques et mêmes, j'ose l'avouer, touchants.
Finalement, Brice De Nice n'est pas mal du tout. On peut se demander si Jean Dujardin, en plus de répondre à une demande certaine, a cherché par ce film à faire une sorte de conclusion/synthèse pour tirer un trait définitif sur le personnage ou simplement initier une série sur grand écran, un deuxième film étant tout à fait envisageable vu l'éclatant succès du film et les possibilités qu'un tel personnage offre. On verra bien.
Langue : français
Conditions : bonnes. J'aime bien cette salle, pourtant j'étais sur le côté mais c'était bien quand même.
Post Générique : oui
Surprise pour moi, Bice de Nice, l'idole d'une partie de mes années étudiantes, qui a enrichi mon humour et permis le clivage entre les gens de bons goûts qui connaissaient et les autres, existe vraiment. Il vit bien entendu à Nice et mène une vie de roi, attendant chaque jour la grande vague comme Patrick Swayze dans Point Break, son film préféré. Problème : son père est arrêté par la police et, même si le projet de loi de Perben dépossédant les innocents de leurs biens n'est pas encore passé, toute sa fortune et sa maison sont saisies laissant le pauvre Brice dans le besoin.
Plus encore qu'Un Gars, Une Fille qui a apporté à Jean Dujardin une grande popularité, la question de l'adaptation sur grand écran de la vie de Brice devait être posée. Brice De Nice a en effet généré toute une base de fans et fidèles, comme moi, qui ont vu et revu cette poignée de sketches autour du personnage. Je n'ai vu que quelques épisodes d'Un Gars, Une Fille. C'est amusant mais je ne crois pas que ces saynètes ont le même caractère culte que le personnage au tee-shirt jaune. D'ailleurs, le succès pour le film est au rendez-vous, plus grand qu'Espace Détente et Iznogoud, deux autres grosses comédies portées par des vedettes du petit écran.
Comme toujours dans les adaptations en long de formats courts, il faut trouver un fil conducteur, ou mieux une histoire, et étoffer le personnage pour ne pas ennuyer le spectateur. Côté histoire, Dujardin a misé simplement sur une histoire de surf, relativement prévisible et convenue mais tout à fait acceptable pour un fan comme moi.
Mais l'idée forte qui rend toute cette histoire cohérente, c'est la volonté assumée de ne surtout pas trop l'ancrer dans la réalité, une tentative qui se serait révélée sans doute très casse-gueule et inappropriée. Ici, le réel, la "vraie vie" sera principalement abordée qu'au moment où Brice travaillera dans un restaurant (et aussi dans les dernières scènes). Passage hilarant qui ne fera que souligner l'inadaptabilité de Brice à ce monde. Mais faire un film reposant sur ce seul décalage Brice/Réel risquait de rapidement montrer ses limites.
Par chance, les auteurs ont comme inventé un autre univers, un univers décalé où on chante et danse dans les banques et où vit tout un ramassis de crétins (de surfeurs?) qui adulent Brice (comme moi). Les séquences à Biarritz, où a lieu un concours de surf, donnent au film des allures de fantaisie pure. Le personnage le plus emblématique de cette faune est Marius de Fréjus, un homme incapable de finir ses phrases et dont les pieds semblent porter un lourd secret... Marius est joué par Clovis Cornillac qui se révèle, au même titre que Dujardin, un comique formidable. Brice De Nice sera sans doute pour cet excellent et éclectique acteur (il a notamment abordé le film d'horreur avec Maléfique et le drame avec A La Petite Semaine) le film de la reconnaissance populaire en attendant Les Chevaliers Du Ciel.
Jean Dujardin a donc été amené à développer le personnage de Brice. Il en fait un ado attardé de trente ans mais finalement attachant avec une vie très réglée (levé à l'aube, entraînement au cassage, baignade sur la méditerranée, visionnage de Point Break...) et doté de bibelots qui sont autant de produits dérivés de son image : téléphone portable jaune, Brosse à dent à poils longs et blonds, autel dédié à Point Break... Et bien sur, Brice casse. Il casse tout le temps reprenant les nombreux gags de ses anciens sketchs et créant de nouvelles casses pour notre plus grand plaisir.
On en arrive à ce que tout le monde attendait : oui, Brice De Nice fait beaucoup rire avec ses dialogues idiots, ses gags en arrière plan et ses quelques situations hénaurmes comme celui des pieds (Le Gag qui devrait rester) ou la fuite en lit d'hôpital.
Et puis la réalisation est très correcte. Après le très amusant Serial Lover, James Huth passe sans problème l'épreuve de l'adaptation de la série à succès et dont il n'est vraisemblablement pas à l'origine. C'est sans doute grâce au réalisateur qu'on ne peut détester Brice. Au détour de quelques scènes, Huth parvient à transformer cet abruti arrogant en un gamin pathétique. Deux moments clés : lors de la saisie de ces biens, Brice tient fermement ce qu'il a de plus cher : la cassette de Point Break, sa télé et sa planche de surf; Et une des dernières scènes qui fait écho à un détail en arrière plan du début où Brice se retrouve obliger de travailler. Moments pathétiques et mêmes, j'ose l'avouer, touchants.
Finalement, Brice De Nice n'est pas mal du tout. On peut se demander si Jean Dujardin, en plus de répondre à une demande certaine, a cherché par ce film à faire une sorte de conclusion/synthèse pour tirer un trait définitif sur le personnage ou simplement initier une série sur grand écran, un deuxième film étant tout à fait envisageable vu l'éclatant succès du film et les possibilités qu'un tel personnage offre. On verra bien.
Petite remarque quand même, je suis heureux de voir la charmante Elodie Bouchez sortir de temps en temps de sa torpeur auteurisante pour des projets un peu plus "populaire".
La scène qui tue : "mais tu peux pas mettre de tongs!"
Revoir le film : la deuxième vision risque d'être à double tranchant : soit mon adhésion est totale ou alors je cherche les défauts et les baisses de rythmes sans doute nombreux car c'est une chose de voir un film au ciné avec des potes et une salle conquise, c'en est une autre que de le voir sur le petit écran tout seul (ou avec ma petite amie) : on devient moins indulgent.