Le Cinéma d'Aska

des films, du cinéma, de la télé, moi.

Chronique de la télé ordinaire - épisode IV - La TNT

Jeudi

La TNT enfin. Pour une curieuse raison, nous ne recevons pas les chaînes publiques (France 2,3,4,5, Arte et la Cinquième). En fait c'est une histoire de réseaux de diffusion. En gros, l'antenne de mon immeuble doit être modifié. Je constate aussi des différences sensibles de niveau sonore entre les chaînes. C'est particulièrement énervant pour un zappeur fou comme moi. Bon j'ai quand même des nouvelles chaînes.

Deux chaînes de clip : celle d'NRJ, NRJ12, et celle de M6 qui s'appelle W9. M6 à l'envers m'a t'on soufflé. Aaaah ok. Aussitôt vues, aussitôt adoptées. Ces chaînes sont l'alternative idéale à tous les programmes horribles de seconde partie de soirée.

Il y a également NT1 qui commence fort Appolo 13 ce soir. Le reste de la programmation fleure bon la série de seconde zone et les téléfilms italiens. Bref, je ne risque pas de regarder souvent cette sous La 5.
Enfin Direct8. Le concept est simple : presque que des émissions en direct. On a donc pour l'ouverture une émission en direct avec les parrains de la chaîne dont Philippe Labro. Comme c'est un métier de faire du direct et que nous avons affaire à des bleus de la télé, il y a beaucoup de blancs et de remplissage à deux sous. Je sens qu'on va bien se marrer avec cette chaîne.

Notre choix de ce soir se porte finalement sur W9 qui passe La Fièvre Du Samedi Soir que je n'ai jamais vue. Une occasion qui fait le larron donc. Travolta est bon et très charismatique. Ses quelques performances de danses sont bonnes. Mais en fait, il n'y a pas beaucoup de passages musicaux et c'est plutôt ennuyeux. Il ne se passe en effet pas grand chose : ça commence par un gus (Travolta) qui voudrait se sortir de sa chienne de vie et à la fin il décide de sortir de sa chienne de vie et se trouve une amie qu'il avait essayé de violer la veille au soir. Entre les deux pas grand chose si ce n'est une vague prise de conscience du héros. Ah, et aussi une scène où deux potes de Travolta se tapent une fille sans son consentement. Les tournantes existaient déjà...

Vendredi

TNT again mais un petit peu seulement, le temps de regarder des clips et un peu de Direct 8 avec un Nagui en invité qui nous fait des vannes d'une nullité cosmogonique. C'est qu'on en rirait presque! L'émission est un talk show profondément consensuelle où un producteur (Tarak Ben Ammar) nous dit qu'il se fonde sur le scénario pour faire un film. Il a pourtant débuté en co produisant des films de Philippe Clair (Par où t'es rentré, on t'a pas vu sortir) parfois avec d'Aldo Maccione (Plus beau que moi tu meurs). Mais peut-être que ces curieuses productions, hautement scénaristiques et absolument pas liées à la popularité d'un acteur comique ou à un bon coup commercial, ont peut-être abouti à un examen de conscience de l'auteur.
Sinon la pauvre présentatrice fait peine à voir dans son effort pour meubler.

La suite est encore meilleure. C'est l'émission "boîte de huit". On voit une fille "hyper movité", qui bondit et qui scande "super ambiance...En direct...Top mega fun" à l'entrée d'une boîte de nuit. C'est la Hacienda à Meaux. En gros l'émission, c'est deux heures de direct dans cette boîte de nuit. La présentatrice, survoltée, entre, salue la videuse puis crie "saluuut" à un groupe de filles qui mettent leurs manteaux à la consigne. Première constatation : ce n'est pas le Grind de MTV (où des filles castés en maillots bougent avec des postures explicites) : les filles sont quelconques, certaines avec des lunettes et non maquillées. Bref des gens normaux pas plus enclin à parler au micro de la présentatrice top fun que vous et moi. Mais celle-ci persévère et entre dans la boîte elle-même. Avant de la voir se diriger vers le comptoir et la barmaid, nous avons le temps de constater qu'il n'y a presque personne. J'aperçois moins de 20 individus. Et oui, il est 23h et à cette heure-ci personne n'est encore entrain de danser. La Méga ambiance quoi. Nous n'allons pas plus loin mais c'est très très prometteur.

Samedi

12h42. Direct 8. Le morceau instrumental de Moonlight Shadow sonne comme une musique d'attente téléphonique. A l'écran, des caméras filme les locaux de la chaîne en direct : deux régies et un couloir. C'est la télé réalité à l'extrême : on filme des gens entrain de bosser. Enfin certains ne foutent rien : ils sont là à regarder les écrans les bras croisés pendant que des réalisateurs assis triturent des boutons dans tous les sens. D'autres personnes discutent dans les couloirs. On a droit à deux génériques de la même émission. Problème technique sans doute. On voit aussi la présentatrice de l'émission en question se préparer, ajuster sa chaise puis retour sur les gens qui glandent avec un cameraman qui s'amuse à zoomer sur certains d'entre eux ou filmer un écran pour faire une mise en abîme. Pas plus finalement qu'un touriste en vacances.
Et toujours Moonlight Shadow. L'émission débute enfin avec 18 minutes de retard. Il est 12h48. 6 minutes de grande télé.
L'émission en elle-même a l'air totalement nulle. Je zappe. Les clips c'est génial.

C'est le soir, je suis seul. Je m'ennuie. La nourriture du McDo me pèse. Quelle idée à la con. Pour me ressaisir, je regarde La Famille Tenenbaum en DVD. C'est toujours fantastique. Les acteurs sont vraiment tous excellents, tous mis en valeur. Un film parfait.

Avant de me coucher, je retourne sur Direct 8. Je voulais regarder un bout d'Emmanuelle 7 (en fait c'était le 2 ou 3) qui passait sur une chaîne musicale mais j'ai oublié. Ce n'est pas grave car il y a "Boîte De Huit" toujours à la Hacienda de Meaux. Il est minuit environ et je vois des personnes sur la piste! Enfin bon, pas de quoi en faire un si grand point d'exclamation car seulement une trentaine de personnes, une partie avec sa conso à la main, danse mollement. Il règne en effet un étrange statisme. Aucune exubérance, aucune fille qui se trémousse, aucun mec les biceps à l'air, juste des gens quelconques. Les cameramen ne font aucun effort : l'un filme mollement la piste de gauche à droite s'attardant de temps en temps sur une fille peu enthousiaste à l'idée de passer à la télé de cette façon, l'autre tournoie sa caméra vers les spots multicolores du plafond. Ca fait style. Encore un grand moment de rien vaguement dansant, un instantané dans la vie vide des citoyens occidentaux. Je ne sais pas si montrer une telle vision du monde était l'intention des auteurs de l'émission mais en tout cas chapeau.

Dimanche

Arrêt Sur Image avec un Daniel Scheindermann à la voix cassée présentant une émission intéressante sur la fameuse directive Bolkestein. Le plus marquant est d'apprendre de la bouche de Bolkestein lui-même que son nom ne se prononce pas comme Frankenstein : pas de "n" avant le "s" et surtout la dernière syllabe se prononce "Stin". C'est sur que c'est marrant après d'écouter les invités de l'émission Riposte énoncer son nom "à la française". Malgré tout, l'émission est intéressante vu que c'est une des toutes premières où j'entends parler d'articles de la constitution, le reste du débat télévisuel se contentant de jouer sur les peurs.

Bon maintenant Télérama va sûrement m'indiquer le bon film à voir ce soir.
« Home | Next »
| Next »
| Next »
| Next »
| Next »
| Next »
| Next »
| Next »
| Next »
| Next »

» Post a Comment