La Vie Aquatique
Vu le 9/3/2005 à l'UGC Normandie Salle 2 en VO
Conditions : bonnes
Post Générique : tout le générique comporte encore des scènes filmées. Et je dois avouer que je ne comprends pas pourquoi les gens sortent de la salle alors que le générique est sympathique à regarder.
Wes Anderson est un auteur qui a un univers bien à lui et j'ai une fascination certaine pour cette univers. Ses deux précédents films, Rushmore et La Famille Tenenbaum, sont des émerveillements de tous les instants. Je les range dans la catégorie Films De Chevet. La Vie Aquatique est de fait sans doute LE film que j'attendais avec impatience et aussi beaucoup d'anxiété. Toujours cette peur que le film déçoive. Ouf, ça n'est pas arrivé.
La Vie Aquatique raconte la carrière sur le déclin d'un grand réalisateur de documentaires sur la mer, Steve Zissou (Bill Murray). Accablé par la mort tragique de son plus proche collaborateur, mangé par un requin jaguar, Zissou décide de reprendre la mer pour venger son ami et tuer ce requin.
Le film de Wes Anderson démarre donc comme un Moby Dick du pauvre dont l'intrigue va emprunter des chemins plus que déroutant ce qui pourra rebuter plus d'un spectateur d'autant plus que le récit flotte pendant une trentaine de minutes juste après l'exceptionnel démarrage. Il faut cependant prendre le risque de le voir, tenter l'expérience de ce film car ceux qui accrochent vivront un moment particulièrement exaltant.
La Vie Aquatique est un film à idées farfelues et surréalistes sur tous les plans. Dauphins albinos stupides et voyeurs, chansons de Bowie reprises en Portugais ponctuant le film, décors et faune sous-marine colorés et imaginaire (comme sortie d'un épisode de Voyage Au Fond Des Mers qui passait il y a 10 ans sur Canal Jimmy), canapé jaune sur un cargo, requin jaguar, sac de voyage Air Kentucky, cameraman hindou, bonnet rouges... et je ne parle pas du bateau de Zissou reconstitué pour les besoins du film en coupe dans un studio, avec salle de montage et sauna. Nous assistons à un festival de surréalisme mélancolique et absurde où le décalage est jouée jusque dans les scènes d'actions (deux vrais fusillades quand même!) et l'évocation de la mort qui n'est jamais vraiment tragique mais vu avec fatalisme (le final de La Famille Tenembaum était dans le genre magnifique) .
Difficile dans ces conditions de trouver un rôle normal. Les acteurs sont au diapason du film, tous étranges, et formidablement dirigés par Anderson qui n'a pas son pareil pour rendre magique le moindre moment où l'acteur a une attitude ou prend simplement la pose. On retrouve ceux qui ont déjà joué avec Anderson à commencer par Bill Murray dont l'éternel perfection au service du film et cette façon de s'imprégner dans le monde de réalisateurs de la nouvelle génération (comme Sofia Coppola) ne peut que réjouir. Owen Wilson est aussi de la partie. Il est pour moi l'incarnation d'Anderson à l'écran. A chacun de ses films, j'ai l'impression qu'il joue dans de ses films et il a donc bien sa place dans ce film! On retrouve aussi Anjelica Huston, impériale et belle. Et puis il y a les nouveaux dont le merveilleux Jeff Goldblum, une Cate Blanchett enceinte et pleurnicharde et William Dafoe inattendue et complexe en Allemand en quête de reconnaissance.
Quant au travail du réalisateur, il synthétise tous ce que je peux aimer voir au cinéma en mêlant des plans fixes très élaborés et composés comme une toile de peintre ou des travelling magnifiques (inoubliable Bill Murray partant à l'avant de son bateau pour fumer le temps d'une courte pause). Et la mise en scène surprend et déroute, comme toujours, abordant à sa manière si originale des thèmes délicats comme la filiation, la vieillesse et l'amour. De grands thèmes certes qui peuvent écraser un film mais ici idéalement intégrés grâce à des dialogues finement drôles et bizarres mais qui curieusement nous interpelle ("On a tous les deux été de mauvais maris mais moi j'ai une excuse : je suis à moitié gay.", "Dans 11 et demi, il aura 12 ans. – c'est mon âge préféré.", "Je l'aurai adopté, tu aurais accepté? - Il a trente ans mais je t'aurai suivi.")
La Vie Aquatique est finalement absolument génial. Peut-être pas autant que les deux précédents films d'Anderson, mais définitivement absolument génial. Une réussite sur tous les plans, car Anderson semble avoir mis un point d'honneur à ce que tous les aspects de son film concordent avec son univers. Chaque plan, chaque dialogue, chaque décor, chaque geste a la touche Anderson. La touche d'un grand.
La scène qui tue : La Vie Aquatique tue de bout en bout mais il faut bien dire que l'ouverture du coffre fort est vraiment un moment hilarant.
Revoir le film : oui, achat direct en DVD dès sa sortie.
Conditions : bonnes
Post Générique : tout le générique comporte encore des scènes filmées. Et je dois avouer que je ne comprends pas pourquoi les gens sortent de la salle alors que le générique est sympathique à regarder.
Wes Anderson est un auteur qui a un univers bien à lui et j'ai une fascination certaine pour cette univers. Ses deux précédents films, Rushmore et La Famille Tenenbaum, sont des émerveillements de tous les instants. Je les range dans la catégorie Films De Chevet. La Vie Aquatique est de fait sans doute LE film que j'attendais avec impatience et aussi beaucoup d'anxiété. Toujours cette peur que le film déçoive. Ouf, ça n'est pas arrivé.
La Vie Aquatique raconte la carrière sur le déclin d'un grand réalisateur de documentaires sur la mer, Steve Zissou (Bill Murray). Accablé par la mort tragique de son plus proche collaborateur, mangé par un requin jaguar, Zissou décide de reprendre la mer pour venger son ami et tuer ce requin.
Le film de Wes Anderson démarre donc comme un Moby Dick du pauvre dont l'intrigue va emprunter des chemins plus que déroutant ce qui pourra rebuter plus d'un spectateur d'autant plus que le récit flotte pendant une trentaine de minutes juste après l'exceptionnel démarrage. Il faut cependant prendre le risque de le voir, tenter l'expérience de ce film car ceux qui accrochent vivront un moment particulièrement exaltant.
La Vie Aquatique est un film à idées farfelues et surréalistes sur tous les plans. Dauphins albinos stupides et voyeurs, chansons de Bowie reprises en Portugais ponctuant le film, décors et faune sous-marine colorés et imaginaire (comme sortie d'un épisode de Voyage Au Fond Des Mers qui passait il y a 10 ans sur Canal Jimmy), canapé jaune sur un cargo, requin jaguar, sac de voyage Air Kentucky, cameraman hindou, bonnet rouges... et je ne parle pas du bateau de Zissou reconstitué pour les besoins du film en coupe dans un studio, avec salle de montage et sauna. Nous assistons à un festival de surréalisme mélancolique et absurde où le décalage est jouée jusque dans les scènes d'actions (deux vrais fusillades quand même!) et l'évocation de la mort qui n'est jamais vraiment tragique mais vu avec fatalisme (le final de La Famille Tenembaum était dans le genre magnifique) .
Difficile dans ces conditions de trouver un rôle normal. Les acteurs sont au diapason du film, tous étranges, et formidablement dirigés par Anderson qui n'a pas son pareil pour rendre magique le moindre moment où l'acteur a une attitude ou prend simplement la pose. On retrouve ceux qui ont déjà joué avec Anderson à commencer par Bill Murray dont l'éternel perfection au service du film et cette façon de s'imprégner dans le monde de réalisateurs de la nouvelle génération (comme Sofia Coppola) ne peut que réjouir. Owen Wilson est aussi de la partie. Il est pour moi l'incarnation d'Anderson à l'écran. A chacun de ses films, j'ai l'impression qu'il joue dans de ses films et il a donc bien sa place dans ce film! On retrouve aussi Anjelica Huston, impériale et belle. Et puis il y a les nouveaux dont le merveilleux Jeff Goldblum, une Cate Blanchett enceinte et pleurnicharde et William Dafoe inattendue et complexe en Allemand en quête de reconnaissance.
Quant au travail du réalisateur, il synthétise tous ce que je peux aimer voir au cinéma en mêlant des plans fixes très élaborés et composés comme une toile de peintre ou des travelling magnifiques (inoubliable Bill Murray partant à l'avant de son bateau pour fumer le temps d'une courte pause). Et la mise en scène surprend et déroute, comme toujours, abordant à sa manière si originale des thèmes délicats comme la filiation, la vieillesse et l'amour. De grands thèmes certes qui peuvent écraser un film mais ici idéalement intégrés grâce à des dialogues finement drôles et bizarres mais qui curieusement nous interpelle ("On a tous les deux été de mauvais maris mais moi j'ai une excuse : je suis à moitié gay.", "Dans 11 et demi, il aura 12 ans. – c'est mon âge préféré.", "Je l'aurai adopté, tu aurais accepté? - Il a trente ans mais je t'aurai suivi.")
La Vie Aquatique est finalement absolument génial. Peut-être pas autant que les deux précédents films d'Anderson, mais définitivement absolument génial. Une réussite sur tous les plans, car Anderson semble avoir mis un point d'honneur à ce que tous les aspects de son film concordent avec son univers. Chaque plan, chaque dialogue, chaque décor, chaque geste a la touche Anderson. La touche d'un grand.
La scène qui tue : La Vie Aquatique tue de bout en bout mais il faut bien dire que l'ouverture du coffre fort est vraiment un moment hilarant.
Revoir le film : oui, achat direct en DVD dès sa sortie.
Une mode féminine originale
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