Breaking News
Vu le 26/4/2005 au Miramar Salle 1
Langue : chinois
Conditions : bonnes
Post Générique : non
Un groupe de bandits prend la fuite dans les rues de Hong Kong sous l'oeil d'une caméra de télé qui filme la mise à mort d'un policier qui les poursuivait. Rapidement localisé dans un grand immeuble, la police prépare une opération de grande envergure pour les capturer et fait appel à la télévision pour qu'elle puisse suivre l'intégralité de l'opération.
Présenté à Cannes en 2004, Breaking News semble avoir bluffé son auditoire pour son plan séquence de huit minutes en guise d'introduction. Une ouverture classique, Johnny To n'est pas le premier à tenter le coup. Brian de Palma l'a déjà fait avec brio dans Snake Eyes et le réalisateur Robert Altman est un habitué de ce genre d'introduction. J'ai d'ailleurs toujours en mémoire l'ouverture du film The Player, un très grand film soit dit en passant.
Pour son ouverture, Johnny To est assez audacieux : la caméra circule le long d'une rue puis sur la fenêtre d'un immeuble au premier étage où nous apercevons la bande de malfrats visiblement sur un coup puis la chute d'un journal nous conduit vers une voiture occupée par deux policiers qui les surveillent. Les personnages sont donc présentés tout comme le film qui sera comme le jeu du chat et la souris. Un malentendu avec un flic local provoque une fusillade toujours filmée en continu. Pas d'effets spéciaux semble t'il et l'impact des balles sur les voitures et le fourgon de police demeure pour moi un mystère. C'est impressionnant de maîtrise et de précision.
Les protagonistes de la fusillade par contre en manque singulièrement. Des centaines de coups sont échangés ne provoquant que de gros dégâts matériels et deux blessés. Difficile à avaler tous ces coups dans l'eau qui, ainsi que les mouvements amples et rectilignes de la caméra, nuisent au réalisme de cette introduction. Je ne suis en outre pas sur que le plan séquence soit une bonne approche pour dynamiser une fusillade. Bref je n'ai pas été enthousiasmé. Un exercice de style certes brillant mais vain. Le reste de la poursuite est heureusement plus nerveux.
Car Breaking News n'en reste pas moins un bon polar. Johnny To étudie simplement l'impact des médias sur la police qui décide de se mettre en scène après un échec filmé par hasard par un journaliste et qui les discrédite aux yeux de la population. Pour la traque à venir, chaque chef d'équipe se retrouve avec une caméra sur son casque tandis que le poste de commande des opérations devient une véritable régie! La propagande se met alors en marche, des images chocs sont montées et des héros sont fabriqués sous nos yeux. La situation prend une tournure encore plus intéressante lorsque les bandits trouvent un moyen de passer à la télé... Internet et téléphone-caméra. On n'arrête pas le progrès...
Les décors attirent l'attention. Hong Kong est en effet montrée comme un lieu oppressant avec ses ensembles anonymes et sans vis à vis, ses longues rues étroites, ses petits magasins. Tout est étriqué et l'essentiel du métrage se déroulera dans une de ces tours et ses centaines d'appartements. Johnny To met alors en scène de redoutables moments de tension dans les longs couloirs de l'immeuble et dans les ascenseurs rendant son film particulièrement rythmé s'amusant aussi à ajouter
Et il y a ces moments presque fantaisistes qui sont le meilleur du film : la prise d'otage qui scelle la rencontre des deux groupes de bandits, car deux autres bandits habitent l'immeuble et croient que la police vient pour eux! Le rôle de l'inspecteur un peu à cran est aussi parfois amusant. La poursuite en vélo finale est incongrue et hilarante. Pas étonnant que d'apprendre que l'interprète de cet officier, Nick Cheung, est un comique dans son pays. Le récit prend donc peu à peu des tournures plus originales qu'une fin sur fond d'inversion de "métiers" expédiée n'atténue pas. Après l'excellent The Mission et le moins bon mais pas mal Fulltime Killer, Johnny To s'impose de plus en plus pour moi comme un réalisateur incontournable.
La scène qui tue : la préparation du repas par les bandits avec tablier de rigueur! Moment planant.
Revoir le film : sans problème. Achat en DVD à envisager.
Langue : chinois
Conditions : bonnes
Post Générique : non
Un groupe de bandits prend la fuite dans les rues de Hong Kong sous l'oeil d'une caméra de télé qui filme la mise à mort d'un policier qui les poursuivait. Rapidement localisé dans un grand immeuble, la police prépare une opération de grande envergure pour les capturer et fait appel à la télévision pour qu'elle puisse suivre l'intégralité de l'opération.
Présenté à Cannes en 2004, Breaking News semble avoir bluffé son auditoire pour son plan séquence de huit minutes en guise d'introduction. Une ouverture classique, Johnny To n'est pas le premier à tenter le coup. Brian de Palma l'a déjà fait avec brio dans Snake Eyes et le réalisateur Robert Altman est un habitué de ce genre d'introduction. J'ai d'ailleurs toujours en mémoire l'ouverture du film The Player, un très grand film soit dit en passant.
Pour son ouverture, Johnny To est assez audacieux : la caméra circule le long d'une rue puis sur la fenêtre d'un immeuble au premier étage où nous apercevons la bande de malfrats visiblement sur un coup puis la chute d'un journal nous conduit vers une voiture occupée par deux policiers qui les surveillent. Les personnages sont donc présentés tout comme le film qui sera comme le jeu du chat et la souris. Un malentendu avec un flic local provoque une fusillade toujours filmée en continu. Pas d'effets spéciaux semble t'il et l'impact des balles sur les voitures et le fourgon de police demeure pour moi un mystère. C'est impressionnant de maîtrise et de précision.
Les protagonistes de la fusillade par contre en manque singulièrement. Des centaines de coups sont échangés ne provoquant que de gros dégâts matériels et deux blessés. Difficile à avaler tous ces coups dans l'eau qui, ainsi que les mouvements amples et rectilignes de la caméra, nuisent au réalisme de cette introduction. Je ne suis en outre pas sur que le plan séquence soit une bonne approche pour dynamiser une fusillade. Bref je n'ai pas été enthousiasmé. Un exercice de style certes brillant mais vain. Le reste de la poursuite est heureusement plus nerveux.
Car Breaking News n'en reste pas moins un bon polar. Johnny To étudie simplement l'impact des médias sur la police qui décide de se mettre en scène après un échec filmé par hasard par un journaliste et qui les discrédite aux yeux de la population. Pour la traque à venir, chaque chef d'équipe se retrouve avec une caméra sur son casque tandis que le poste de commande des opérations devient une véritable régie! La propagande se met alors en marche, des images chocs sont montées et des héros sont fabriqués sous nos yeux. La situation prend une tournure encore plus intéressante lorsque les bandits trouvent un moyen de passer à la télé... Internet et téléphone-caméra. On n'arrête pas le progrès...
Les décors attirent l'attention. Hong Kong est en effet montrée comme un lieu oppressant avec ses ensembles anonymes et sans vis à vis, ses longues rues étroites, ses petits magasins. Tout est étriqué et l'essentiel du métrage se déroulera dans une de ces tours et ses centaines d'appartements. Johnny To met alors en scène de redoutables moments de tension dans les longs couloirs de l'immeuble et dans les ascenseurs rendant son film particulièrement rythmé s'amusant aussi à ajouter
Et il y a ces moments presque fantaisistes qui sont le meilleur du film : la prise d'otage qui scelle la rencontre des deux groupes de bandits, car deux autres bandits habitent l'immeuble et croient que la police vient pour eux! Le rôle de l'inspecteur un peu à cran est aussi parfois amusant. La poursuite en vélo finale est incongrue et hilarante. Pas étonnant que d'apprendre que l'interprète de cet officier, Nick Cheung, est un comique dans son pays. Le récit prend donc peu à peu des tournures plus originales qu'une fin sur fond d'inversion de "métiers" expédiée n'atténue pas. Après l'excellent The Mission et le moins bon mais pas mal Fulltime Killer, Johnny To s'impose de plus en plus pour moi comme un réalisateur incontournable.
La scène qui tue : la préparation du repas par les bandits avec tablier de rigueur! Moment planant.
Revoir le film : sans problème. Achat en DVD à envisager.
Bon, là nous sommes en présence d'un bon film, néanmoins comme le souligne Aska, même si elle est impressionante de maitrise et de mise en scène, la scène du début donne le ton du film: ce ne sera pas du polar clinique et réaliste. Dès lors, on s'attend souvent à une escalade de la violance à une échelle démeusurée alors que To se sent obligé d'enfermer ses scènes (un immeuble avec des couloirs de 1m de large). Résultat, un film claustro qui n'en est pas un (les médias omniprésents) et un film policier label Hong-Kong qui ne s'assume pas entièrement. Dommage, mais à voir quand même, car Jonnie To sait filmer, et il nous le montre. A suivre avec son prochain film, Election, chronique d'une "démocratie" chez des gangsters (sic).
P.S. Le plan séquence de Snake Eyes n'en est pas réellement un, De Palma à "avoué" des retouches et raccords numériques dans la scène (cf le commentaire audio du DvD).
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