Garden State
Vu le 29/4/2005 à l'UGC Normandie
Langue : anglais
Conditions : bonnes. Vingt personnes dans une salle de huit cents... étonnant de retrouver ce film dans la grande salle des Champs Elysées en deuxième semaine d'exploitation alors qu'il n'y était pas en première. Succès parisien sans doute.
Post Générique : non
Andrew Legerman, jeune acteur de quatrième zone à Los Angeles, doit retourner chez lui, une petite ville du New Jersey, après une dizaine d'années d'absence.
Le héros de Garden State, tout comme les personnages principaux du film, a autour 26 ans. Une tranche peu traitée au cinéma avec des "enfants" qui vivent encore chez leurs parents, où l'indépendance a un prix au sens propre comme au figuré, où la jeunesse a finalement peut-être un peu peur de quitter le cocon, de se mettre au travail. Un âge clé où les études s'achèvent, où il faut chercher du travail...
Je pourrais parler des heures de cette catégorie largement aussi intéressante que la tranche des trentenaires mais c'est un gamin de 27 ans qui le dit...
Le réalisateur/acteur Zach Braff raconte l'histoire (son histoire?) d'un acteur qui revient au pays. Il retrouve ses anciens potes, des connaissances qui ont bien sur tous grandis. Jesse devenu multimillionnaire en inventant le velcro qui ne fait pas de bruit (!), Mark vit de combines diverses, d'autres sont flics, magasiniers... En dix ans, un fossé s'est créé mais les sensations demeurent et Andrew tente en une poignée de jours de retrouver son ancienne vie mais avec dix ans de plus où il est le bienvenue mais malgré tout vaguement étranger.
Il oublie aussi sa vie actuelle à Los Angeles pleine de traitements médicamenteux lourds, d'arrogance hollywoodienne et d'illusions évaporées. En seulement quelques scènes, dont une dans le restaurant où Andrew travaille, ces éléments sont dépeints délicatement.
Mais plus encore que ce changement brutal d'environnement, l'élément perturbateur (expression emprunté à mes cours de sixième) sera Sam (Natalie Portman, adorable) une fille pleine de vie et d'espoir, menteuse et fascinante dont Andrew va tomber amoureux. Garden State flirtera petit à petit vers la comédie romantique et la crise existentielle de son héros alors tristement blasé, peu émotif.
Une déconnexion au monde que Zach Braff illustre avec un humour décalé et savoureux et des escapades mélancoliques dans des lieux étranges : un bordel, un bateau en cale sèche au bord d'un gigantesque canyon ou un manoir sans meubles mais avec une voiture de golf. Garden State est très drôle avec de nombreux gags absurdes et de visions étranges comme ce chevalier au réveil d'Andrew, après une soirée arrosée, et l'explication très terre à terre qui suit...
Un décalage qui ne nuit absolument pas au réalisme du film, à la description des nouvelles vies de ces jeunes personnes tous finalement un peu déphasées comme le héros. On trouve dans Garden State de nombreux petits détails et une ambiance qui nous touche, qu'on a connu (que j'ai connu en tout cas). Et particulièrement grâce à la présence de Portman, le film dégage une sensualité et un romantisme délicat et rare dans le cinéma actuel.
Ainsi, si Zach Braff ne semble pas vraiment à l'aise devant la caméra, particulièrement dans les scènes où il décide de reprendre sa vie en main, il se révèle donc beau metteur en scène. Garden State est un beau film, inventif et incroyablement rythmé. Les événements s'enchaînent simplement et sans temps mort jusqu'à un final que les cyniques trouveront un peu cucul mais qui fait joliment écho au rêve prémonitoire qui ouvre le film.
Garden State pourrait donc être le film culte d'une génération, comme on dit. En tout cas, il a le mérite de mettre en selle un nouveau et sacrément bon auteur.
La scène qui tue : la scène du baiser. Elle est fantastique. Un des plus beaux baisers du cinéma depuis longtemps.
Revoir le film : oui. Je pense acheter le DVD.
Langue : anglais
Conditions : bonnes. Vingt personnes dans une salle de huit cents... étonnant de retrouver ce film dans la grande salle des Champs Elysées en deuxième semaine d'exploitation alors qu'il n'y était pas en première. Succès parisien sans doute.
Post Générique : non
Andrew Legerman, jeune acteur de quatrième zone à Los Angeles, doit retourner chez lui, une petite ville du New Jersey, après une dizaine d'années d'absence.
Le héros de Garden State, tout comme les personnages principaux du film, a autour 26 ans. Une tranche peu traitée au cinéma avec des "enfants" qui vivent encore chez leurs parents, où l'indépendance a un prix au sens propre comme au figuré, où la jeunesse a finalement peut-être un peu peur de quitter le cocon, de se mettre au travail. Un âge clé où les études s'achèvent, où il faut chercher du travail...
Je pourrais parler des heures de cette catégorie largement aussi intéressante que la tranche des trentenaires mais c'est un gamin de 27 ans qui le dit...
Le réalisateur/acteur Zach Braff raconte l'histoire (son histoire?) d'un acteur qui revient au pays. Il retrouve ses anciens potes, des connaissances qui ont bien sur tous grandis. Jesse devenu multimillionnaire en inventant le velcro qui ne fait pas de bruit (!), Mark vit de combines diverses, d'autres sont flics, magasiniers... En dix ans, un fossé s'est créé mais les sensations demeurent et Andrew tente en une poignée de jours de retrouver son ancienne vie mais avec dix ans de plus où il est le bienvenue mais malgré tout vaguement étranger.
Il oublie aussi sa vie actuelle à Los Angeles pleine de traitements médicamenteux lourds, d'arrogance hollywoodienne et d'illusions évaporées. En seulement quelques scènes, dont une dans le restaurant où Andrew travaille, ces éléments sont dépeints délicatement.
Mais plus encore que ce changement brutal d'environnement, l'élément perturbateur (expression emprunté à mes cours de sixième) sera Sam (Natalie Portman, adorable) une fille pleine de vie et d'espoir, menteuse et fascinante dont Andrew va tomber amoureux. Garden State flirtera petit à petit vers la comédie romantique et la crise existentielle de son héros alors tristement blasé, peu émotif.
Une déconnexion au monde que Zach Braff illustre avec un humour décalé et savoureux et des escapades mélancoliques dans des lieux étranges : un bordel, un bateau en cale sèche au bord d'un gigantesque canyon ou un manoir sans meubles mais avec une voiture de golf. Garden State est très drôle avec de nombreux gags absurdes et de visions étranges comme ce chevalier au réveil d'Andrew, après une soirée arrosée, et l'explication très terre à terre qui suit...
Un décalage qui ne nuit absolument pas au réalisme du film, à la description des nouvelles vies de ces jeunes personnes tous finalement un peu déphasées comme le héros. On trouve dans Garden State de nombreux petits détails et une ambiance qui nous touche, qu'on a connu (que j'ai connu en tout cas). Et particulièrement grâce à la présence de Portman, le film dégage une sensualité et un romantisme délicat et rare dans le cinéma actuel.
Ainsi, si Zach Braff ne semble pas vraiment à l'aise devant la caméra, particulièrement dans les scènes où il décide de reprendre sa vie en main, il se révèle donc beau metteur en scène. Garden State est un beau film, inventif et incroyablement rythmé. Les événements s'enchaînent simplement et sans temps mort jusqu'à un final que les cyniques trouveront un peu cucul mais qui fait joliment écho au rêve prémonitoire qui ouvre le film.
Garden State pourrait donc être le film culte d'une génération, comme on dit. En tout cas, il a le mérite de mettre en selle un nouveau et sacrément bon auteur.
La scène qui tue : la scène du baiser. Elle est fantastique. Un des plus beaux baisers du cinéma depuis longtemps.
Revoir le film : oui. Je pense acheter le DVD.