Kingdom Of Heaven
Vu le 7/5/2005 à l'UGC Normandie
Langue : anglais
Conditions : bonnes
Post Générique : non
A Jérusalem durant la période des croisades, la paix instaurée communément par le roi Baudoin et Saladin devient de plus en plus précaire. Une nouvelle fois, la ville sainte sera l'objet de violents combats. Mais pour assister au siège de la ville par Saladin, il faudra que le spectateur se tape une bonne heure d'attente.
Ca fait longtemps qu'Hollywood a des projets de films sur les croisades, le plus enthousiasmant étant le projet Verhoeven/Schwarzenegger qui hélas ne verra jamais le jour. Ce n'est cependant pas sans plaisir que j'ai appris que Ridley Scott s'attaquait à cette période de l'histoire en abordant en plus le "film de siège" où un ennemi imposant attaque un lieu, ici Jérusalem. Nantis d'un budget imposant, on pouvait espérer de Kingdom Of Heaven un beau film épique dans un contexte géopolitique intelligent.
Classiquement, Ridley Scott centre l'histoire de son film sur un homme relativement contemporain et humaniste (malgré tout il tue un curé de sang froid), un forgeron qui a perdu un être qui lui était cher et qui se retrouve confronté à une crise de foi (que Devos me pardonne...). La rencontre de Balian avec son père mourant, Godefroy, sera l'occasion de son départ pour Jérusalem, une ville de tous les possibles que Godefroy présente brillamment.
Dans ce court rôle, Liam Neeson est toujours génial mais moins définitif que dans Gangs Of New York où dix minutes de présence au début ont suffit pour qu'il hante tout le reste du film. Au passage, Orlando Bloom interprète Balian et, sans être nul, il ne me convainc toujours pas.
La mort de Godefroy survenue, Kingdom Of Heaven s'enfonce dans des palabres bien longuettes et des moments de séduction à deux sous. Seules les apparitions masquées presque poétiques d'Edward Norton en roi Baudoin nous sortent de la torpeur et de l'agacement.
Car agacement il y a. Sans aucune véritable explication, le héros obtiendra facilement la confiance des gentils, la haine des méchants et l'amour de la princesse du coin promise au super vilain. D'autre part, les motivations de certains personnages sont incertaines particulièrement chez Balian, Scott confondant personnage complexe et personnage confus. Le plus frappant apparaît au moment du choix de Balian. Devant remplir la tâche que lui a confié son père, obéir au roi et défendre les habitants de Jérusalem, le roi lui propose de lui succéder en épousant la femme qu'il aime (la soeur du roi), faire mourir les méchants et garantir la paix du peuple de Jérusalem. Il refuse. Refus contre le roi et qui en plus conduira indirectement à la guerre et à la mort de nombreux habitants de Jérusalem. Je critique rarement les actes d'un personnage dans un film mais ici les choix du héros échappent à ma compréhension.
En guise de regard, Ridley Scott se contente d'inclure un discours politique hautement consensuel dépeignant des musulmans très civilisés et où les gardiens de la foi chrétienne sont de fieffés va t'en guerre. Le personnage de l'évêque dans la ville de Jérusalem*, lâche souhaitant fuir la ville et laisser ses habitants se faire massacrer car "c'est la volonté de Dieu", en dit long sur l'esprit du film vis à vis du catholiscime. Du prêt à l'emploi assumé par l'auteur pour les comparaisons hâtives avec notre époque qui fera plaisir aux détracteurs de tout poil de l'occident impérialiste chrétien et des bouffeurs de Bush fils.
Toutes ces faiblesses scénaristiques et ces raccourcis peinent à rendre crédible, que les faits soient historiquement exacts ou non, tout le film comme par exemple l'incroyable stupidité des templiers, décrits comme sanguinaires, qui s'aventurent dans le désert sans réserve d'eau pour combattre un ennemi bien mieux préparé*.
Reste quelques sous intrigues efficaces dont une relation entre Balian et un musulman proche de Saladin et une très belle bataille. Il faut reconnaître que les décors, la ville de Jérusalem, et les effets spéciaux sont superbes. Ridley Scott sait diablement bien filmer les catapultes qui envoient des boules de feu et la furie des combats est palpable particulièrement lors de la confrontation bestiale dans la brèche de la muraille. Les amateurs seront ravis.
Le film me donne même envie d'en savoir plus sur cette période trouble prouvant que je n'ai pas vraiment été déçu. C'est vrai que le film n'est pas nul et il m'est difficile de résister à l'envie de voir de beaux combats et des héros nobles. Mais las, Kingdom Of Heaven se révèle bien moins bon, à peu près en tout point, que Troie, film de siège sorti à la même période l'an passé aussi ce ne sera pas la peine de tenter la comparaison avec Les Deux Tours (amusant : les trois films cités sont avec Orlando Bloom)... le meilleur film sur le thème de la cité assiégée demeurant Alamo.
* Ridley Scott a bien potassé : à Hattin les croisés se sont vraiment enfoncés dans le désert sans réserve d'eau sous l'impulsion du Grand Maître du Temple tandis que L'évêque de Jérusalem état vraiment un c.. Un grand merci à VonMises pour ces infos (livrées texto).
La scène qui tue : la confrontation entre Saladin et Baudoin qui, leur énorme armée derrière eux, font de la diplomatie dans un climat très tendu.
Revoir le film : je dirais... pourquoi pas? Il y aurait une version longue du film qui pourrait peut-être expliquer certains passages du film mais il est déjà assez longuet comme ça.
Langue : anglais
Conditions : bonnes
Post Générique : non
A Jérusalem durant la période des croisades, la paix instaurée communément par le roi Baudoin et Saladin devient de plus en plus précaire. Une nouvelle fois, la ville sainte sera l'objet de violents combats. Mais pour assister au siège de la ville par Saladin, il faudra que le spectateur se tape une bonne heure d'attente.
Ca fait longtemps qu'Hollywood a des projets de films sur les croisades, le plus enthousiasmant étant le projet Verhoeven/Schwarzenegger qui hélas ne verra jamais le jour. Ce n'est cependant pas sans plaisir que j'ai appris que Ridley Scott s'attaquait à cette période de l'histoire en abordant en plus le "film de siège" où un ennemi imposant attaque un lieu, ici Jérusalem. Nantis d'un budget imposant, on pouvait espérer de Kingdom Of Heaven un beau film épique dans un contexte géopolitique intelligent.
Classiquement, Ridley Scott centre l'histoire de son film sur un homme relativement contemporain et humaniste (malgré tout il tue un curé de sang froid), un forgeron qui a perdu un être qui lui était cher et qui se retrouve confronté à une crise de foi (que Devos me pardonne...). La rencontre de Balian avec son père mourant, Godefroy, sera l'occasion de son départ pour Jérusalem, une ville de tous les possibles que Godefroy présente brillamment.
Dans ce court rôle, Liam Neeson est toujours génial mais moins définitif que dans Gangs Of New York où dix minutes de présence au début ont suffit pour qu'il hante tout le reste du film. Au passage, Orlando Bloom interprète Balian et, sans être nul, il ne me convainc toujours pas.
La mort de Godefroy survenue, Kingdom Of Heaven s'enfonce dans des palabres bien longuettes et des moments de séduction à deux sous. Seules les apparitions masquées presque poétiques d'Edward Norton en roi Baudoin nous sortent de la torpeur et de l'agacement.
Car agacement il y a. Sans aucune véritable explication, le héros obtiendra facilement la confiance des gentils, la haine des méchants et l'amour de la princesse du coin promise au super vilain. D'autre part, les motivations de certains personnages sont incertaines particulièrement chez Balian, Scott confondant personnage complexe et personnage confus. Le plus frappant apparaît au moment du choix de Balian. Devant remplir la tâche que lui a confié son père, obéir au roi et défendre les habitants de Jérusalem, le roi lui propose de lui succéder en épousant la femme qu'il aime (la soeur du roi), faire mourir les méchants et garantir la paix du peuple de Jérusalem. Il refuse. Refus contre le roi et qui en plus conduira indirectement à la guerre et à la mort de nombreux habitants de Jérusalem. Je critique rarement les actes d'un personnage dans un film mais ici les choix du héros échappent à ma compréhension.
En guise de regard, Ridley Scott se contente d'inclure un discours politique hautement consensuel dépeignant des musulmans très civilisés et où les gardiens de la foi chrétienne sont de fieffés va t'en guerre. Le personnage de l'évêque dans la ville de Jérusalem*, lâche souhaitant fuir la ville et laisser ses habitants se faire massacrer car "c'est la volonté de Dieu", en dit long sur l'esprit du film vis à vis du catholiscime. Du prêt à l'emploi assumé par l'auteur pour les comparaisons hâtives avec notre époque qui fera plaisir aux détracteurs de tout poil de l'occident impérialiste chrétien et des bouffeurs de Bush fils.
Toutes ces faiblesses scénaristiques et ces raccourcis peinent à rendre crédible, que les faits soient historiquement exacts ou non, tout le film comme par exemple l'incroyable stupidité des templiers, décrits comme sanguinaires, qui s'aventurent dans le désert sans réserve d'eau pour combattre un ennemi bien mieux préparé*.
Reste quelques sous intrigues efficaces dont une relation entre Balian et un musulman proche de Saladin et une très belle bataille. Il faut reconnaître que les décors, la ville de Jérusalem, et les effets spéciaux sont superbes. Ridley Scott sait diablement bien filmer les catapultes qui envoient des boules de feu et la furie des combats est palpable particulièrement lors de la confrontation bestiale dans la brèche de la muraille. Les amateurs seront ravis.
Le film me donne même envie d'en savoir plus sur cette période trouble prouvant que je n'ai pas vraiment été déçu. C'est vrai que le film n'est pas nul et il m'est difficile de résister à l'envie de voir de beaux combats et des héros nobles. Mais las, Kingdom Of Heaven se révèle bien moins bon, à peu près en tout point, que Troie, film de siège sorti à la même période l'an passé aussi ce ne sera pas la peine de tenter la comparaison avec Les Deux Tours (amusant : les trois films cités sont avec Orlando Bloom)... le meilleur film sur le thème de la cité assiégée demeurant Alamo.
* Ridley Scott a bien potassé : à Hattin les croisés se sont vraiment enfoncés dans le désert sans réserve d'eau sous l'impulsion du Grand Maître du Temple tandis que L'évêque de Jérusalem état vraiment un c.. Un grand merci à VonMises pour ces infos (livrées texto).
La scène qui tue : la confrontation entre Saladin et Baudoin qui, leur énorme armée derrière eux, font de la diplomatie dans un climat très tendu.
Revoir le film : je dirais... pourquoi pas? Il y aurait une version longue du film qui pourrait peut-être expliquer certains passages du film mais il est déjà assez longuet comme ça.