Otage
Vu le 27/4/2005
Langue : anglais
Conditions : correctes à part les éternels cons qui arrivent après le début et qui nous font chier à nous faire déplacer, nous ou nos manteaux. Abrutis.
Post Générique : non
Trois jeunes cons prennent en otage un père veuf et ses deux enfants dans leur propre maison. Une prise d'otage qui va raviver de vieux démons au flic Jeff Talley qui se retrouve bien malgré lui impliqué personnellement dans cette histoire lorsque de mystérieuses personnes lui demandent d'oeuvrer pour récupérer un DVD très particulier (ce n'est pas un porno) dans cette maison.
De ces mystérieuses personnes, on ne saura pas grand chose de plus. Bien souvent, les thrillers hollywoodiens s'acharnent à expliquer des motivations ou des enjeux qui ne font que ralentir le rythme du film. Explications qui se révèlent parfois même hors sujet. Nous ne saurons ici que l'essentiel : ils sont très puissants et sans état d'âme. Otage est un film qui ne se concentre que sur le moment présent et sur les réactions d'une poignée de personnages qui vont vivre une nuit d'horreur.
Le démarrage du film est magnifique. Un générique blanc, rouge et noir au coeur de Los Angeles et qui nous rapproche peu à peu vers une petite maison anonyme. Dedans, un père devenu fou a pris en otage sa femme et son fils. Jeff Talley est le négociateur alors il négocie à la fois cool, fatigué et totalement sur les nerfs.
(Attention ça va spoiler. Bon je ne raconte que les six premières minutes mais il contient un élément important pour le ton du film aussi bien que pour l'histoire elle-même)
La prise d'otage tourne mal. Mais vraiment mal. Talley ne sauvera ni la femme ni l'enfant. Ce dernier meurt dans ces bras. Plein champ. Un moment rare et brutal au cinéma que la mort d'un enfant qui marquera Talley au point qu'il abandonne ce métier et déménage dans une petite ville (trop) tranquille au grand dam de sa femme et sa fille. Un début présentant donc un héros qui échoue, un début assez classique somme toute mais un début livrant une ambiance âpre et tendue qui va tenir tout le film exactement comme dans le récent Assaut Sur Le Central 13.
(fin spoiler)
Après avoir visionné le superbe Nid De Guêpes, Bruce Willis a fait appel à Florent Emilio Siri pour lui confier la réalisation du film, proche sous plusieurs aspects - scènes de nuit, siège d'un lieu clos - de Nid De Guêpes. Un projet et un réalisateur auxquels Willis devaient tenir car il s'investit personnellement pour financer le film, qui est un projet indépendant chaperonné par Miramax. Bien lui en a pris, Otage est un thriller sombre, sec et très haletant.
Mais foin de tout propos où je vais essayer de dire un tas de trucs plus ou moins intelligents. Juste une évidence : Otage est extrêmement jouissif. Une histoire cohérente et passionnante pleine de jolies fausses pistes et de rebondissements (la place que tient le DVD dans le film est très bonne) et jonchée de scènes fortes. Une parmi des dizaines (je n'exagère pas : des dizaines) où Talley est menacé dans son propre 4*4 par deux hommes qui le préparent à subir une terrible épreuve, en l'attachant très calmement et méthodiquement. Son revolver lui est retiré, il est attaché avec des menottes, il est tenu par la taille et puis les portes du van derrière sa voiture s'ouvrent... Une véritable cérémonie. Et Bruce Willis est grandiose. Je ne crois pas l'avoir déjà vu comme ça. C'est un peu tôt pour me prononcer mais c'est sans doute son meilleur film en tant qu'acteur.
Otage est donc du grand et du bon divertissement avec un final qui porte le climat d'oppression de ce film à son paroxysme jusqu'à l'abstraction et se solde étonnamment par un grand moment d'émotion, et pas celui de retrouvaille classique auquel on pourrait penser.
Siri donne en fait l'impression d'avoir fait Otage pour les spectateurs enthousiastes mais qui n'aiment pas qu'on se moque d'eux, pour moi en fait. Ca paraît si simple. Le film n'a hélas pas eu un grand succès mais, comme Nid De Guêpes, il risque de bien marcher en DVD.
Nid De Guêpes le laissait présager et Otage le confirme : Siri a l'étoffe des plus grands. Il dirige parfaitement les acteurs qui jouent tous sans esbroufe même Ben Foster qui avait un rôle casse gueule (qui rappelle celui de Dwight Yoakam dans Panic Room). Il est capable de rendre les enfants peu horripilants (un signe qui ne trompe pas!). Et Il dit le maximum avec peu d'effets. Quelques scènes très simples présentent par exemple finement la famille bientôt prise en otage qui gère le manque d'une mère. Et à plusieurs reprises, un simple rictus, un regard ou deux pistolets sur une boîte à gant suffisent - avec le recul, ce moment m'a vraiment marqué, du grand art. Alors oui je suis peut-être trop enthousiaste mais voilà je suis bluffé par les films qui ont de jolies formes, par des films qui ont de la gueule. Otage m'a bluffé. Otage, c'est le film qui me fait aimer me déplacer au cinéma.
La scène qui tue : comme je l'ai dit, il y en a plein comme la poursuite dans les conduits d'aération avec un méchant particulièrement mobile... la résonance des pas fait froid dans le dos.
Revoir le film : absolument. Achat direct en DVD.
Langue : anglais
Conditions : correctes à part les éternels cons qui arrivent après le début et qui nous font chier à nous faire déplacer, nous ou nos manteaux. Abrutis.
Post Générique : non
Trois jeunes cons prennent en otage un père veuf et ses deux enfants dans leur propre maison. Une prise d'otage qui va raviver de vieux démons au flic Jeff Talley qui se retrouve bien malgré lui impliqué personnellement dans cette histoire lorsque de mystérieuses personnes lui demandent d'oeuvrer pour récupérer un DVD très particulier (ce n'est pas un porno) dans cette maison.
De ces mystérieuses personnes, on ne saura pas grand chose de plus. Bien souvent, les thrillers hollywoodiens s'acharnent à expliquer des motivations ou des enjeux qui ne font que ralentir le rythme du film. Explications qui se révèlent parfois même hors sujet. Nous ne saurons ici que l'essentiel : ils sont très puissants et sans état d'âme. Otage est un film qui ne se concentre que sur le moment présent et sur les réactions d'une poignée de personnages qui vont vivre une nuit d'horreur.
Le démarrage du film est magnifique. Un générique blanc, rouge et noir au coeur de Los Angeles et qui nous rapproche peu à peu vers une petite maison anonyme. Dedans, un père devenu fou a pris en otage sa femme et son fils. Jeff Talley est le négociateur alors il négocie à la fois cool, fatigué et totalement sur les nerfs.
(Attention ça va spoiler. Bon je ne raconte que les six premières minutes mais il contient un élément important pour le ton du film aussi bien que pour l'histoire elle-même)
La prise d'otage tourne mal. Mais vraiment mal. Talley ne sauvera ni la femme ni l'enfant. Ce dernier meurt dans ces bras. Plein champ. Un moment rare et brutal au cinéma que la mort d'un enfant qui marquera Talley au point qu'il abandonne ce métier et déménage dans une petite ville (trop) tranquille au grand dam de sa femme et sa fille. Un début présentant donc un héros qui échoue, un début assez classique somme toute mais un début livrant une ambiance âpre et tendue qui va tenir tout le film exactement comme dans le récent Assaut Sur Le Central 13.
(fin spoiler)
Après avoir visionné le superbe Nid De Guêpes, Bruce Willis a fait appel à Florent Emilio Siri pour lui confier la réalisation du film, proche sous plusieurs aspects - scènes de nuit, siège d'un lieu clos - de Nid De Guêpes. Un projet et un réalisateur auxquels Willis devaient tenir car il s'investit personnellement pour financer le film, qui est un projet indépendant chaperonné par Miramax. Bien lui en a pris, Otage est un thriller sombre, sec et très haletant.
Mais foin de tout propos où je vais essayer de dire un tas de trucs plus ou moins intelligents. Juste une évidence : Otage est extrêmement jouissif. Une histoire cohérente et passionnante pleine de jolies fausses pistes et de rebondissements (la place que tient le DVD dans le film est très bonne) et jonchée de scènes fortes. Une parmi des dizaines (je n'exagère pas : des dizaines) où Talley est menacé dans son propre 4*4 par deux hommes qui le préparent à subir une terrible épreuve, en l'attachant très calmement et méthodiquement. Son revolver lui est retiré, il est attaché avec des menottes, il est tenu par la taille et puis les portes du van derrière sa voiture s'ouvrent... Une véritable cérémonie. Et Bruce Willis est grandiose. Je ne crois pas l'avoir déjà vu comme ça. C'est un peu tôt pour me prononcer mais c'est sans doute son meilleur film en tant qu'acteur.
Otage est donc du grand et du bon divertissement avec un final qui porte le climat d'oppression de ce film à son paroxysme jusqu'à l'abstraction et se solde étonnamment par un grand moment d'émotion, et pas celui de retrouvaille classique auquel on pourrait penser.
Siri donne en fait l'impression d'avoir fait Otage pour les spectateurs enthousiastes mais qui n'aiment pas qu'on se moque d'eux, pour moi en fait. Ca paraît si simple. Le film n'a hélas pas eu un grand succès mais, comme Nid De Guêpes, il risque de bien marcher en DVD.
Nid De Guêpes le laissait présager et Otage le confirme : Siri a l'étoffe des plus grands. Il dirige parfaitement les acteurs qui jouent tous sans esbroufe même Ben Foster qui avait un rôle casse gueule (qui rappelle celui de Dwight Yoakam dans Panic Room). Il est capable de rendre les enfants peu horripilants (un signe qui ne trompe pas!). Et Il dit le maximum avec peu d'effets. Quelques scènes très simples présentent par exemple finement la famille bientôt prise en otage qui gère le manque d'une mère. Et à plusieurs reprises, un simple rictus, un regard ou deux pistolets sur une boîte à gant suffisent - avec le recul, ce moment m'a vraiment marqué, du grand art. Alors oui je suis peut-être trop enthousiaste mais voilà je suis bluffé par les films qui ont de jolies formes, par des films qui ont de la gueule. Otage m'a bluffé. Otage, c'est le film qui me fait aimer me déplacer au cinéma.
La scène qui tue : comme je l'ai dit, il y en a plein comme la poursuite dans les conduits d'aération avec un méchant particulièrement mobile... la résonance des pas fait froid dans le dos.
Revoir le film : absolument. Achat direct en DVD.