Le Cinéma d'Aska

des films, du cinéma, de la télé, moi.

Star Wars : mon petit bilan (1)

Starwars Episode 3 : La Revanche Des Siths
Vu le 18/5/2005 à l'UGC Normandie Salle 1
Langue : anglais
Conditions : bonnes. La salle est comble. Comment pouvait-il en être autrement le jour de la sortie? Nous sommes bien placés. Le public est joueur mais sérieux quand il le faut. Ca ajoute au charme.
Post Générique : non

La saga est achevée. 28 ans, mon âge, pour faire ces six films en deux vagues successives. La Revanche Des Siths est donc l'épisode numéro trois. Au moment de la vision de cet ultime épisode, le spectateur assidu a toutes les cartes en main. Il a vu l'épisode II, L'Attaque Des Clones, et l'épisode IV, Un Nouvel Espoir. Les surprises ne seront donc pas nombreuses. Il connaît même l'histoire dans les grandes lignes. Il va enfin savoir comment Anakin Skywalker bascule vers le côté obscur, comment l'ordre Jedi est dissous et comment l'empereur s'emparera du pouvoir. Il assistera au combat final tant attendu entre Anakin et son maître, Obi Wan. Je suis ce spectateur. Sans aller jusqu'à reproduire les moments clé des films de la première trilogie avec des légumes, je dirais que je suis un fan. Maintenant, j'ai tout vu. Il est temps de revenir un peu sur ces six films.

Mon premier souvenir de cinéma n'est pas, comme tant d'enfants, Blanche Neige, c'est le deuxième, mais bel et bien Le Retour Du Jedi. De cette première vision, j'ai retenu les deux robots rigolos R2D2 et C3P0 et l'empereur aux doigts électriques, terrifiant. Depuis, les visions se sont succédées dont deux fois les épisodes IV,V,VI à la suite et plusieurs fois lors de la ressortie au cinéma de 1997 avec les nouveaux effets spéciaux. J'ai la trilogie en DVD et je ne suis pas peu fier d'avoir la dernière édition en VHS sans les ajouts discutables de Georges Lucas. Autant dire que j'attendais avec une impatience immense la nouvelle trilogie

Sortie en France avec plusieurs mois d'écart* avec le reste du monde, j'ai profité d'un voyage aux USA en juillet 1999 pour voir l'épisode I, La Menace Fantôme, avec mon père. 10$ la place. Cher mais la salle était superbe et le public fort peu nombreux. Un très grand souvenir. Aucune déception si ce n'est Jar Jar Binks qui m'a moyennement convaincu. Heureusement, mon anglais de cuisine ne me permettait pas de comprendre un traître mot de ce qu'il disait.

(* L'Episode I aurait vu sa sortie française retardée à cause de la française des jeux :
http://humanite.fr/journal/1999-10-09/1999-10-09-297380
Bon, en même temps, ma source c'est l'Humanité. Mais j'aime bien cette explication...)

La Menace Fantôme a fait débat sur de nombreux aspects mais n'a pas que des détracteurs. Cet épisode si décrié, qu'a t'il de vraiment mal finalement? Seul un consensus semble s'être imposé sur la présence peu pertinente de ce bugs bunny mutant et encore, des fans de la première heure, comme Harry Knowles, l'apprécient. Relevons quand même deux problèmes qui risquent d'être récurrents D'une part, le design général, aussi beau soit-il, est très éloigné des maquettes de l'ancienne trilogie. D'autre part, la mise en scène est trop fonctionnelle - trop numérique? - et peine à trouver un véritable souffle. Raison pour laquelle le film doit peiner à drainer beaucoup de nouveaux fans comme l'épisode de 1977.

Le casting est bon. Jake Loyd, le garçon qui joue Anakin, est loin d'être horripilant et ses scènes avec Padmé ou sa mère sont justes. Ewan McGregor joue un Obi Wan alors apprenti jedi mais déjà sage et responsable, très différent mais respectueux des enseignements son maître, Qui Gon à l'entêtement majestueux. Liam Neeson était fait pour être un jedi, il était fait pour être Qui Gon. Un choix d'acteur idéal, presque inespéré qui marquera durablement les esprits. Avec Pernilla August jouant la mère avec une grandeur théâtrale, Liam Neeson est tout simplement le meilleur choix de toute la nouvelle trilogie.

Dans l'ensemble, La Menace Fantôme a rempli nombreuses de ces prérogatives au delà de celles de l'entertainment pur. Au fil des visions, l'épisode I finit même par s'imposer simplement tranquillement, les quelques scories s'effaçant peu à peu devant le vertige provoquée par la grande histoire de la galaxie lointaine. Cet univers galactique s'enrichit en effet drôlement tant visuellement que spirituellement. Un univers gigantesque où se mêlent prophéties, déterminisme et technologies. Un univers où chaque peuple tente de s'accorder dans une assemblée immense, fantastique vision d'une république qui tente tant bien que mal de rester "unis dans la diversité" (gniark gniark). Mais c'est une république gangrenée, écrasée par sa propre lourdeur. L'épisode I annonce la fin d'un cycle autour de deux facteurs majeurs : une conspiration de Siths, ennemis des jedis, et la découverte d'Anakin Skywalker qui apportera l'équilibre mais à quel prix! Une double menace fantôme en quelque sorte...

2002. L'aventure continue avec l'épisode II. S'il n'apporte pas encore l'équilibre, L'Attaque Des Clones subit moins les foudres des fans et autres. Les débats font à nouveau rage sur les choix de Lucas qui multiplie dans ce film les "cadeaux" : apparition du père de Boba Fett qui devient le modèle pour les clones, incursion dans la future demeure de Luke Skywalker, rencontre avec son oncle et sa tante... et bien sur Yoda en action aussi bien en stratège qu'au... sabre laser! Peut-être une manière maladroite et démago pour le réalisateur de répondre aux critiques du premier épisode. Le film apporte son lot d'intrigues politiques avec une conspiration qui prend forme et un conseil Jedi, distant et impuissant, forcé de s'engager dans une guerre, pour le plus grand plaisir du spectateur.

Mais ce conflit annoncé n'est qu'une partie du sujet de l'épisode II qui nous raconte aussi le destin d'Anakin à travers les deux femmes de sa vie : sa mère bien sur dont il avait prédit dans l'épisode précédent qu'il la reverrait et Padmé. L'amour est donc au coeur de cet épisode. Et pour nous faire croire au grand amour interdit d'un couple, une mise en scène fonctionnelle ne suffit plus. Le résultat est accablant : dialogues impuissants à donner du corps aux importants enjeux qu'imposent la liaison entre Padmé et Anakin, regards langoureux sans vies, romantisme niais. Outre les "fameuses" séquences horripilantes dans les prairies ou encore celle dite de la "pomme volante", la première scène du baiser avorté, où le joli thème de John Williams est coupé net, donne le ton : parodique. L'épisode II est par moment une parodie de Starwars par Lucas lui-même. Beaucoup ont ri. Pas moi. Ca me navre.

Mais les bons moments ne manquent pas. Le voyage sur la planète désertique Tatooine, lorsqu'Anakin finit par retrouver sa mère qui meurt dans ses bras heureuse de voir ce qu'il est devenu est bien fait. Le combat façon Temps Modernes est également très réussi.
Et bien sur le final est parfait. Il démarre sur une déclaration d'amour et un baiser réussi, un miracle vu le niveau de la romance, dans une arène. Une heure d'action folle et variée : combat contre des bestioles géantes (ah le coup de griffe sur Padmé...), jedis en action sabre à la main, bataille des clones contre des robots, duels multiples au sabre laser. Une grande vision qui s'achève sur une fin en suspens propre aux épisodes "du milieu".

Faut-il donc vraiment préférer l'épisode II au I? J'ai revu plusieurs fois l'épisode II. Son manque de constance est déstabilisant. Les mauvaises scènes persistent et agacent terriblement. Elles ne parviennent pas à s'effacer devant la grandeur et l'action des très nombreux bons moments qui, si elles frôlent le sublime et l'absolument jouissif, moi j'ai adoré Yoda au sabre. Bref, on se surprend à compter les bons et mauvais points sans parvenir à trouver le film dans son ensemble convaincant, contrairement au I. Le gnangnan et la niaise attitude peuvent vraiment plomber un film. Enfin, plus encore que dans l'épisode I et même si son imagination et sa vision sont passionnantes, Lucas prouve tout simplement qu'il est un mauvais réalisateur.

Nous sommes maintenant en 2005. L'épisode III démarre. La guerre entre la république et les séparatiste fait rage. Les jedis combattent et recherchent le général Grievous, un robot, un des leaders ennemi. Ce n'est que le début mais nous sommes plongés déjà dans une bataille spatiale gigantesque, bataille hélas filmée par Lucas comme un décor. R2D2 met ensuite deux gros robots en déroute, gag dans la lignée des autres épisodes. Après, La Revanche Des Siths ne fait plus rire du tout. A vrai dire, ma première vision de la bande annonce du film m'avait comme terrifié particulièrement cette phrase :"Every single jedi is now an enemy of the republic". Et cette curieuse terreur se retrouve dans le film.

Le code 66. Un code qui restera dans la mémoire de tous les fans, symbole du passage le plus douloureux, le plus révoltant, des six films. Il est le symbole de la mort de tous les jedis, une mort atroce, une mort sans gloire. C'est le désespoir qui prend les commandes. Quiconque a vibré avec la trilogie initiale ne peut rester de marbre.

Au coeur de cette tragédie, le conflit d'Anakin condamné, du fait de son amitié avec Palpatine, à devenir un agent double au service des jedis qui le sous-estiment. Et la magie opère. Tout le monde sait qu'Anakin va devenir darth vader et pourtant je me suis laissé prendre comme l'enfant que je ne suis plus à l'espérance qu'Anakin pourrait ne pas se laisser séduire par le côté obscur. L'acte fondateur est horrible tout comme la suite, cruelle. L'épisode III m'a eu. Il m'a eu malgré des dialogues moyens et des scènes très maladroites (les séquences idiotes des rêves d'Anakin ainsi que des FX "saut de ninja" pas terribles).

Car il vient un moment où la recherche de toutes les explications sur tous les détails d'un film n'a plus aucune importance. Ce moment arrive quand je ne regarde plus un film avec la tête mais avec le coeur à l'abri des critiques objectives. J'assiste à l'épisode de loin le plus attendu de la saga. L'épisode III est l'épisode que j'ai toujours voulu voir. J'ai beaucoup réfléchi à la manière dont les événements se précipiteraient, à la manière dont le Mal s'emparerait du pouvoir. Mais jamais je ne me suis demandé comment je le ressentirai. L'épisode III n'est pas un film empreint d'une profonde tristesse et d'une fatalité amère où les combats furieux de Yoda et Obiwan ne sont que le reflet de leur propre désespoir. A ce titre, les derniers mots que s'échangent Obiwan et son disciple Anakin touchent gravement.

Ne reste plus qu'à Padmé blessée mortellement par son amour perdu d'accoucher des jumeaux Luke et Leia, enfants porteurs d'un nouvel espoir qui à ce moment paraît si lointain... suit quelques images de Vader, des deux derniers jedis résignés et un enterrement beau comme une toile de peinture. Tout s'achève dans un double soleil couchant. Les ténèbres. Rideau.
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By Anonymous Anonymous, at 3:06 PM  

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