Le Cinéma d'Aska

des films, du cinéma, de la télé, moi.

L'Interprète

Vu le 8/6/2005 à l'UGC George V salle 1 (orchestre)
Langue : anglais
Post Générique : non
Conditions : très moyennes, le grand nombre de spectateurs nous a fait nous retrouver sur le côté dans les premiers rangs. Les conditions sont devenues mauvaises lorsqu'un goujat s'est assis un peu plus devant nous sur un strapontin nous limitant ainsi la vue.

Parlez-vous Ku? Non? Eh bien, Silvia Broome le parle car elle originaire d'une contrée imaginaire africaine (quoique j'ai vu des adolescentes dans la salle qui se demandaient si c'était un vrai pays) où cette langue est parlée. Au-moins cet atout lui permet de bosser à l'ONU. Voilà qu'un jour, elle va chercher son sac et surprend une conversation en Ku à propos d'une conspiration autour du dictateur de son pays natal. Devenu gênante pour certains, l'agent Tobin Keller se charge de sa protection.

Nicole Kidman est très belle. Il faut le dire. Elle est également bonne actrice et s'en sort avec les honneur dans le rôle titre. Ce n'est pas vraiment le cas de Sean Penn, visiblement pas inspiré par le personnage. Il faut dire qu'ils ne sont que peu intéressants et plutôt simplistes genre "j'ai des choses à cacher". Certaines scènes intimistes sont bonnes comme celle où Tobin avoue à Silvia qu'il a perdu sa femme, moment qui révèle la confusion de ce couple pris dans une histoire auquelle ils doivent faire face. Mais leur dernière rencontre, entre respect et séduction, range définitivement leur relation (non, Aska, ne la fait pas) dans le registre kuku la praline (désolé).
Un petit mot pour Yvan Attal qui a deux scènes : c'est hélas un peu raté. Reste qu'il participe à un des plus durs passages de L'Interpète où il se trouve être le témoin d'une embuscade odieuse.

Et l'intrigue, alors, elle est comment? Moyenne. Sydney Pollack, que j'ai longtemps confondu avec Elliot Gould, allez savoir pourquoi, a une belle réputation de réalisateur. Le suspense qu'il instaure ne fonctionne ici que par à coup notamment lors d'une fantastique explosion précédée de diverses filatures où de nombreux personnages se croisent. Effet pyrotechnique spectaculaire, montage habile, regard de Catherine Keener effaré et impuissant, le téléphone à l'oreille. Si le film avait tenu deux heures de cette manière, L'Interprète aurait sans doute été un chef d'oeuvre. Malheureusement, l'ennui, je me suis vraiment ennuyé, pointe trop souvent le bout de son nez jusqu'à cette fin peu rebondissante.

L'histoire tourne donc autour d'un discours qui va avoir lieu à l'ONU. Il est alors parfois de bon ton quand on parle d'un film de dire que le réalisateur a transformé une ville ou un lieu en un véritable personnage. L'Interprète s'y prêtait bien vu qu'il fut en partie tourné au siège des nations-unis. Le réalisateur n'en a que moyennement profité, la plupart des plans se limitant à la salle principale, l'entrée et quelques salles d'attentes. Un studio aurait tout aussi bien convenu.

Nous n'aurons pas non plus droit à des grandes scènes de diplomatie faites de tractations âpres et de concessions sordides. A la place, quelques vagues scènes de complot et de sous entendus autour d'un dictateur cruel qui semble prendre conscience avec tristesse qu'il a été méchant. A la fin, la morale est sauve, le méchant dictateur sera dépossédé de son pouvoir et jugé. Pollack n'évoque alors pas du tout le potentiel avenir de cet hypothétique état africain délesté de ses principaux leaders et livré à lui-même, nous laissant même croire que tout va aller pour le mieux. Belle leçon géopolitique. Peut-être que tout ceci est le prix à payer pour tourner à l'ONU.

Et Même que Silvia la gentille blanche va retourner dans son pays (eh oui, ça spoile mais en même temps, ce n'est pas Usual Suspect ce film), surmontant sa haine et respectant scrupuleusement les traditions. Un peu naïf tout de même. Quand je pense que beaucoup ont présenté le film comme du suspense à l'ancienne avec des personnages fort et une histoire intelligente sur fond de politique... Arf, c'est horrible de ne pas rentrer dans une intrigue.

L'Inteprète est-il très très mauvais? Non, mais ce n'est pas du tout un bon film. On pourra largement préférer revoir Les Trois Jours Du Condor du même auteur et qui se déroule dans les locaux de la CIA ou l'étonnant Sens Unique (à voir une fois, vraiment) qui se passe notamment au Pentagone.

La scène qui tue : celle de l'attentat, l'un des rares vrais bons moments du film.

Revoir le film : Non, il est trop long. Ca ne vaut pas le ku.
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