Le Cinéma d'Aska

des films, du cinéma, de la télé, moi.

Le Transporteur 2

Vu le 3/8/2005 à l'UGC Montparnasse Salle 1
Langue : français
Conditions : bonnes
Post Générique : non

Question 1 : Pourquoi continuer à voir des productions Besson et donc ce Transporteur 2? Tout simplement parce que je ne suis pas à l'abri d'une bonne surprise. La liste des films (voir imdb) qu'il a produit révèle finalement pas mal de bons métrages même au rayon film d'action : Avant de devenir une recette de plus en plus éculée, le premier Taxi était une comédie qui m'a vraiment fait marrer. Je me souviens des vingt premières bonnes minutes de Banlieue 13 et des deux Jet Li, peut-être ses meilleurs films en anglais ce qui j'en conviens n'est pas bien difficile. Bien sur, il y a des purges comme Yamakasi ou le reste de Banlieue 13 ainsi que tout ces films bancals comme Exit, Kamikaze ou Michel Vaillant. Pour les derniers cités, notons aussi que Besson laisse souvent sa chance à des jeunes réalisateurs, les mauvaises langues affirmant que c'est pour mieux imposer sa touche dans le résultat final. Malheureusement, peu semblent voler désormais de leurs propres ailes.

Question 2 : Quels souvenirs ai-je du premier transporteur? Pas grand chose, des explosions, la gueule sérieuse de Jason Statham avec ses règles et un rôle de flic éculé mais interprété avec délectation par François Berléand.

Nous retrouvons pour cette suite les principaux auteurs du premier film : mêmes réalisateurs, Louis Leterrier et Corey Yuen, même producteur/scénariste, Besson, et les deux acteurs précédemment cités. La recette est aussi la même : du soleil, ici la Floride je crois, et de l'action. Tout plein d'action. Les amateurs seront servis. Ou peut-être pas. Il faut quand même aimer le n'importe quoi. Ainsi l'Audi du héros vole un peu partout, en faisant des loopings (!), défonce des vitres, tournent dans tous les sens mais demeurera rutilante tout au long du film. Véritable MacGyver des années 2000, Jason Statham se sert de tout ce qu'il a sous la main pour provoquer de grosses explosions ou simplement appliquer ses talents de maître d'arts martiaux.

Comme de nombreux films du genre boursouflés de séquences mouvementées, les morceaux de bravoure sont inégaux. Les chorégraphies sont plutôt inventives avec quelques détails amusants mais parfois filmées avec les pieds comme cette confrontation illisible entre Frank Martin, le héros, et un gros bonhomme. Certaines poursuites en bagnoles sont sans intérêt (la toute dernière ne montre qu'une simple voiture qui va vite dans les lignes droites) ou éculées (les poursuites en bagnoles ne seraient plus les mêmes sans parkings à étage?) tandis que d'autres, comme celle entre un jet ski et un bus jaune (!), sont plus délirantes. Inégales donc mais plutôt constantes dans leur caractère improbable et irréaliste qui est semble t'il assumé.

Seulement voilà, si l'action lorgne vers le cartoon pur et simple, l'histoire fleure tout simplement le foutage de gueule et je pèse mes mots. Ainsi nous suivons un kidnapping auquel le héros se retrouve mêlé malgré lui avec des vilains méchants qui tuent tous les gens au gun, même des flics en pleine rue, tout en laissant systématiquement la vie sauve au plus dangereux, le héros, dans un excès de magnanimité. Classique bien sur mais ici très maladroitement fait. Pour le reste, l'"enquête" du héros ne fera rebondir personne surtout avec tant d'incohérences, d'idées gâchées, de rendez-vous manqués (pas la grosse baston artmartialesque pourtant annoncée entre le big boss et le transporteur) et une psychologie au service d'un traitement beaucoup trop premier degré. En résulte des personnages très caricaturaux et tous insipides particulièrement les parents de l'enfant kidnappé. Même la pétasse canon et survoltée perpétuellement en maillot de bain avec deux pistolets ne m'a pas séduit. Au contraire, elle énerve. Et je suis triste de voir des acteurs comme Matthew Modine, Jason Fleyming ou Amber Valleta cachetonner sans éclat.

Passons sur le côté "émotion" tout pourri et sur la comédie, Le Transporteur 2 étant sensée être une comédie d'action. L'aspect comique ne sort pas de la grosse artillerie : grosses vannes nulles, taximan rasta et tuyaux d'arrosage dans les couilles.

Nous en revenons à un des gros problèmes des productions Besson : s'il n'hésite pas à laisser leur chance à des jeunes réalisateurs, pourquoi ne fait-il pas de même pour les scénarios. Serions-nous en panne de scénaristes?

Tout ceci pour conclure que j'aurais pu limiter ma critique à ce mot : grotesque. Certains pourront trouver ça marrant mais ce mélange histoire sérieuse/action grotesque m'a agacé alors même que j'avais des bonnes dispositions. C'est nul, c'est navrant d'autant plus que ça ne coûterait pas grand chose de rendre l'ensemble moins péteux et plus cohérent. Dommage pour le réalisateur Leterrier qui s'en était bien sorti avec Danny The Dog.

La scène qui tue : une scène qui donne le ton. Pour se débarrasser d'une bombe sous sa voiture, le héros fonce, prend un tremplin, fait exécuter un looping à sa voiture, fait enlever la bombe qui dépasse à l'aide d'une grue et atterrit comme un prince sur le sol. Si vous trouvez ça fun, allez voir le film.

Ce que ma copine en a pensé : Pfff ??? Que dire sur le Transporteur 2, mis à part que la maman du petit garçon avait un maquillage des yeux au Khôl noir très réussi… Je n’ai pas vu le Transporteur numéro 1 et en même temps ça ne me chagrine qu’à moitié car je n’ai pas vraiment aimé le numéro 2. C’est une suite de cascades, de poursuites en voiture : une sorte de Taxi en fin de compte. Le tout est mixé sur le fond de l’enlèvement d’un petit garçon dont le père travaille contre le cartel de la drogue. Alors ce même cartel a pris l’initiative de kidnapper le garçonnet pour lui inoculer un satané virus qui le tuera avant d’avoir contaminé tout un chacun, dont le père du petit garçon et ses collègues qui assistent à un congrès « anti-drogue » dans les jours qui viennent. C’est vrai, pourquoi faire compliquer quand on peut faire simple ? Ils auraient aussi bien pu aller au dit congrès et buter tout le monde avec un uzi ou bien inoculer leur virus délétère sur place par une petite piqûre bien placée, ni vu ni connu je t’embrouille (ce qui aurait condamné non seulement les dignitaires du congrès mais aussi tout leurs amis dans le public, pas bête ? Ils auraient fait d’une pierre deux coups !). Mais effectivement, il n’y aurait plus eu de film puisque le transporteur n’aurait pas pu entrer en action… Bref, un scénario peu plausible, des dialogues quasi-inexistants, le film ne m’a pas transporté !

Revoir le film : non.
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