Le Cinéma d'Aska

des films, du cinéma, de la télé, moi.

The Island

Vu le 17/8/2005 à lUGC George V salle 2
Conditions : bonnes
Langue : anglais
Post Générique : non

La bande annonce de The Island dit à peu près tout et c'est presque dommage : Lincoln Six Echo (Ewan McGregor) et Jordan Two Delta (Scarlett Johansson) vivent dans un monde dévasté attendant patiemment d'être tiré au sort pour vivre pleinement sur l'île, The Island. Mais tout ceci est un leurre et le couple va apprendre à ses dépens qu'ils sont des clones servant de géniteurs ou de donneurs d'organes à leur modèle d'origine. La sélection sur l'île n'est en fait que l'annonce de leur mort. Avec un peu de déductions, nous devinons même que certaines images des différentes bandes annonces correspondent aux images finales du film. Je me demande si je ne devrais pas tenter de temps en temps de décrypter une bande annonce, en déduire l'histoire de bout en bout et confronter tout ceci au film...

Cette profusion de révélations est-elle un aveu d'échec de Michael Bay qui n'est pas capable de tenir un suspense? Peut-être. Spécialiste de l'action à tout va, Bay s'essaye ici au film à rebondissements mais ce coup d'essai n'est pas un coup de maître alternant trop grossièrement histoire puis action avec un suspense très appuyé. L'histoire n'est pourtant pas si inintéressante et le vaste sujet du clonage laisse beaucoup de place à l'imagination. Par exemple, s'il est convenu que A L'Aube Du Sixième Jour n'est pas un bon film, il n'en reste pas moins que certaines idées sont bonnes (cloner une personne juste après sa mort, avec toute sa mémoire, et le voir continuer d'agoniser ou d'avoir mal alors qu'il vient de renaître était rigolo).

Ici, Bay aborde ce thème sous des aspects vaguement plus réalistes en parlant de clonage thérapeutique et des débordements et problèmes qu'il pourra engendrer. Le point de vue d'un clone qui découvre sa condition est lui-même assez original. Sa confrontation avec son double pose même des questions pas si anodines sur la condition d'humain et l'instinct de survie.
Entre temps, toute le deuxième tiers captive et amuse en même temps. Confrontés au monde réel qui les effraie et les fascine, les deux héros dégagent une naïveté sincère et réjouissante de l'apprentissage des règles de vie les plus simples à la sexualité en passant par leur première vision d'enfants!

Pour le coup, Ewan McGregor livre une double interprétation exemplaire et sa meilleure prestation hollywoodienne. Honorable dans la trilogie StarWars (particulièrement le tout premier) mais visiblement mal à l'aise, il apparaît ici beaucoup plus en confiance dans ce rôle un peu candide/rêveur. Dans un rôle moins intéressant, Scarlet Johannson est superbe et son allure rappelle le mélancolique Ghost World. Un beau couple en définitive.
Fait regrettable cependant, en dehors de Djimon Hounsou en mercenaire, Bay délaisse quelque peu ses seconds rôles malgré la présence d'acteurs qui lui sont fidèles comme Steve Buscemi ou Michael Clarke Duncan.

En dehors de cette forme un brin musclé de clonage thérapeutique, la vision du futur est plutôt traditionnelle avec un design épuré et les inévitables métros aériens et grandes tours façon Métropolis. Les antipubs feront la gueule car la pub est partout dans ce film même dans l'environnement très aseptisé et neutre des clones qui s'habillent en Puma et jouent à la X-Box. Le clou de cette accumulation de grandes marques est celle de Calvin Klein montrant le vrai visuel avec Scarlet Johansson dessus! Une amusante mise en abîme. Comme quoi, je peux trouver du bon dans le plus commercial des procédés.

Quant à la dernière partie du film, elle est surtout pétaradante, Bay se lâchant dans de grosses scènes d'actions. Mettant un peu d'eau dans son vin (au lieu de balancer des cadavres sur la route, il utilise des grosses morceaux de béton), il met en boîte des morceaux de bravoure souvent très spectaculaires même si la dernière séquence dans le site des clones fait un peu tâche. Bien entendu, c'est souvent monté en images quasi subliminales mais la plupart du temps c'est plutôt efficace.

The Island n'est certes pas le meilleur Michaël Bay qui a tenté de mettre partiellement de côté ses outrances pour essayer de raconter autre chose qu'un scénario prétexte. Loin de révolutionner la science fiction, le résultat est cependant tout ce qu'il y a d'honnête et le bide américain est assez injuste quoique compréhensible : The Island n'est pas si jusqu'au boutiste et spectaculaire pour un Bay, et le côté histoire pendant une heure puis action pendant une autre est un peu grossier. D'autre part, le couple McGregor/Johansson fait pâle figure en terme de glamour et de starpower (mais pas de talent) face au couple, au hasard, Pitt/Jolie.
Et je peux désormais le classer dans la liste des films de Michaël Bay :

The Rock
Bad Boys 2
The Island
Bad Boys
Armageddon
Pearl Harbor

Pour mieux situer, j'aime ces films sauf Pearl Harbor qui est beaucoup trop bancal malgré quelques fulgurances.

La scène qui tue : Six Echo et l'original sont "mélangés" et la mort attend l'un deux dans un hangar en ruine. La résolution attendue n'empêche pas Bay de signer un bel exemple d'application de l'énergie du désespoir.

Ce que ma copine en a pensé : La vie est un peu morne dans la colonie retranchée. Lincoln Six-Echo porte toujours le même costume blanc, les mêmes baskets et mange de la nourriture aseptisée. Et cela commence à l'ennuyer sérieusement. Que pourrait-il donc faire ? Pour commencer, il se trouve une petite copine : Jordan Two-Delta, dont il n'a pas le droit de s'approcher de trop, pour cause de représailles de la part des gardiens. Puis, il explore les galeries privées de la colonie et en découvre même un peu trop sur la structure qui l'accueille. Le jour où Jordan Two-Delta est tirée au sort pour aller sur l'île paradisiaque grâce à un grand loto hebdomadaire, Lincoln décide de l'enlever et de s'enfuir en dehors de la colonie, à l'air libre, un air qu'on leur avait dit être irrespirable. L'aventure commence alors ! The island est un film absolument passionnant qui rappelle un peu le livre 1984 de George Orwell avec son côté Big Brother qui regarde vos agissements et surveille jusqu’à ce que vous mangez ou qui vous fréquentez. La deuxième partie du film où les personnages tentent de survivre dans un monde qui n’est pas le leur est également particulièrement réussie. Le spectateur est pris dans un tourbillon d’idées et de suspense haletant, le tout est raconté avec des images très belles, épurées et saturées en lumière. Comme si tout ceci n’était finalement qu’un rêve. Le rêve d’une île, d’une vie où tout est meilleur.

Revoir le film : comme j'avais presque l'impression que je l'avais déjà vu avant qu'il commence et que je l'ai trouvé plutôt bon, je pense que ça ne me posera pas de problème de revoir le film!
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By Blogger Roberto Iza Valdés, at 7:45 PM  

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