Le Cinéma d'Aska

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Godzilla Final Wars

Vu le 31/8/2005 à l'UGC Ciné Cité des Halles Salle 6
Langue : anglais/japonais. C'est amusant car un des héros parle anglais et on lui répond en japonais et réciproquement.
Conditions : bonnes
Post Générique : pendant le générique, on remarque des scènes coupées au montage. Intéressant.

Mise au point : le film est relativement exigeant si on souhaite apprécier Godzilla Final Wars totalement. Outre un amour inconsidéré pour le kaiju eiga, le film de monstres, il faut avoir pas mal de culture sur le genre. Certains aspects "culturels" du texte ci-dessous se réfèrent donc au numéro de Mad Movies consacré à Godzilla et à ce film en particulier. Que deviendrais-je sans Mad Movies? Je leur dois presque tout ce que je connais en matière de cinéma.

Premier étonnement : le film Godzilla Final Wars sort au cinéma! L'occasion est trop belle pour ne pas la louper. Il ne se joue que dans une salle à Paris mais une belle et grande salle de l'UGC des Halles. La salle était d'ailleurs assez bien remplie mais ce ne sera quand même pas un gros carton.
Parlons un peu de l'histoire : Godzilla, alors en hibernation dans la glace, va être réveillé pour ni plus ni moins, et un peu malgré lui, sauver la terre d'une invasion extraterrestre qui manipule tout un tas de monstres contre une armée mondiale volontaire mais impuissante, l'Earth Defense Force : l'EDF! Je rêverais d'avoir un bouclier rectangulaire avec EDF marqué dessus comme dans le film!
Plus sérieusement, le film suit le parcours d'Osaki, un homme génétiquement modifié très puissant et qui se révèle avoir des liens très forts avec les extraterrestres qui révéleront un passé commun entre les terriens et ces aliens.

Ce Godzilla est censé rendre hommage à tous les films de (grands) monstres où Godzilla s'est distingué soit 27 films. Le générique du début reprend donc le thème musical des films et présente dans un montage (très très) rapide des extraits des 27 films précédents! Epileptique et éprouvant mais indéniablement bien fait.

Pour rendre hommage à tous ces films et à tous les monstres, le réalisateur à la mode Ryuhei Kitamura adopte un double récit. Deux récits se rejoignant de temps en temps ou mis en parallèles (cf le double combat final au caractère fusionnel).
Godzilla Final Wars raconte d'abord une bataille entre humains et extraterrestres où l'auteur recycle en masse les oeuvres récentes. Nous trouvons donc des références aux comics (les X-Men, certains personnages du film étant des mutants) ainsi qu'à Matrix (Bullet Time, poursuite en moto sur autoroute, caméra "tournante"...). Et les séquences montrant ce héros pur, mais en proie au doute et règlant ses comptes avec le grand et méchant leader qui lui propose de le rejoindre, font directement référence à Star Wars tout comme la manière dont est détruit le vaisseau des aliens (détruit après l'explosion de son noyau).
Kitamura nous balance donc littéralement à la gueule un tas d'idée souvent sans prendre la peine de les introduire "classiquement" nous laissant à peine le temps de respirer. Difficile de dire que le film n'est pas frénétique. Même les scènes dialoguées vont vite. Là encore, Kitamura ne s'embarrasse pas d'explications et laisse place à l'action tout azimut avec des effets spéciaux numériques un peu trop numériques mais efficaces et au pire rigolos.

Ce serait alors une erreur de ne pas parler de Don Frye, l'acteur non asiatique du film. Entouré d'une pléiade de belles gueules, de jeunes donzelles et d'anciens acteurs des précédents films de Godzilla, Don Frye interprète un commandant de vaisseau implacable. Il est une sorte de monolithe à moustache, un croisement entre Staline et le Zangief de Street Fighter 2. Plus connu comme ancien champion de Free Fight, Frye s'essaye comme acteur. Il n'est pas forcément doué, il n'adopte qu'une ou deux expressions pendant tout le film, et se trimballe tout le temps avec un sabre qui servira surtout à ses ennemis. Toujours prompt à poser devant la caméra comme pour une photo, épaulé par des dialogues secs et primaires et une voix très grave, l'"acteur" est par moment hilarant de sérieux.

Le second récit est une longue suite de combats et de destructions mettant en scène les monstres et donc Godzilla. Le numérique est ici presque banni. Kitamura est revenu aux sources du genre avec des acteurs déguisés en monstre et des grandes maquettes pour les décors. De nombreux spectateurs égarés ne verront alors qu'un X-Or Deluxe et d'autres trouveront ça très fun! Car les maquettes ne sont pas là pour décorer mais pour être démolies et rasées. Des grandes scènes de destructions massives jalonnent le film.

Et Godzilla est fort. Il le prouve grâce à une dizaine de duels, sans rire une dizaine, contre divers monstres issus des précédents opus de Godzilla. Même le monstre de la version américaine d'Emmerich appelé au Japon Zilla est de la partie. Le duel de ce dernier contre le Godzilla original est expédié : en dix secondes, deux coups de poings et une projection, Zilla est anéanti! Une manière de montrer que le Japon a bien apprécié l'adaptation américaine sans doute... les autres duels alternent chevalerie (on se fonce dessus), catch, lancer de poids (avec l'araignée) et free fight.

Godzilla Final Wars est donc délicieusement jouissif mais aussi éprouvant et lassant. le film dure 2h04 et les 45 dernières minutes ne sont qu'une suite de combats divers dont la répétition et le côté sans limite (comme dans Crazy Kung Fu) fatiguent. Et il faut bien reconnaître que le scénario, c'est surtout du n'importe quoi. C'est sans doute un film qui se voit en plusieurs. Encore faudrait-il que je trouve des amis prêt à voir ça. En tout cas, bien qu'éprouvant et exigeant, Godzilla Final Wars est surtout un bien drôle objet cinématographique.

La scène qui tue : Don Frye est LE personnage qui tue!

Revoir le film : en groupe peut-être.
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By Anonymous Anonymous, at 9:20 AM  

Je suis très jaloux, c'est honteux il est même pas sorti à Nice le Godzilla snif.
J'avais vu le Versus de Kitamura qui était déjà un joyeux bordel plus ou moins jouissif.
J'espère que le dvd sortira dans nos contrées vu le faible nombre de copies du film, vu que le dvd japonais est hors de prix.
J'en profite pour réclamer la sortie dans des version correctes des vieux godzilla, pas en vf ou les bouses des années 80. Je veux Invasion planète X en dvd!  



By Blogger Aska, at 2:58 PM  

Godzilla Final Wars n'a pas du faire beaucoup d'entrées en tout cas... je connais l'oeuvre de Kitamura mais n'ai pas vu un seul de ces films.
J'irai surement voir Versus 2...  



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