Chicken Little
Vu le 11/12/2005 au MK2 Bibliothèque salle 5
Langue : français
Conditions : bonnes. Je teste enfin les fameuses banquettes du MK2, c'est pas mal du tout
Post Générique : non mais pas mal d'animation pendant le générique
L'histoire en une phrase : Humilié suite à une accusation de mensonge, Chicken Little tente de se racheter coûte que coûte.
Critique :
Vous pouvez trouver les quelques articles en ligne que j'ai lus sur le film ici.
Je vais voir le Disney au cinéma depuis Aladdin. J'ai pu voir du bon, La Planète Au Trésor hélas boudé par le public, du très bon, Tarzan, du moins bon, Atlantide n'a pas tenu toutes ses promesses, et du très mauvais comme Dinosaure, première incursion de Disney dans l'animation en 3D (avec prises de vue réelles) : une révolution technologique certes mais totalement gâchée par un design pathétique (humanisation outrancière des dinosaures) et une histoire absolument indigente, même pour un Disney.
J'avais donc plutôt peur de leur deuxième essai, cette fois vraiment tout en 3D, crainte exprimée avec ma petite critique de Frère Des Ours : « En fait, s’il était sorti il y a quinze ans, Frère Des Ours aurait pu représenter l’exemple parfait du respect scrupuleux de ce cahier des charges pour tous les dessins animés Disney à venir. Malheureusement il marque plutôt la fin d’une ère car c’est le dernier film sorti des studios d’animation 2D de Disney (il nous reste toutefois encore à voir Home On The Range (edit : devenu le sympathique La Ferme Se Rebelle)) qui ont fermé cette année. « frère des ours » prouve plutôt à quel point Disney n’a pu se renouveler. Et après un Dinosaure pathétique, ce n’est pas l’annonce du studio de ne faire que de la 3D qui va nous rassurer... ». J'avais quand même mis 6/10.
J'avais aussi une lueur espoir : le réalisateur aux commandes du projet est Mark Dindal qui avait déjà officié sur le drôlissime Kuzco, L'Empereur Mégalo.
Mark Dindal avoue aimer détourner les fables et contes de fées car « ce sont des histoires simples qui nous sont familières. Je trouve amusant de se demander pourquoi tel personnage agit comme il le fait et non autrement... Prenez "Le Petit Chaperon Rouge", par exemple. Pourquoi le loup ne mange-t-il pas la petite fille dès leur première rencontre, au lieu de faire ce long détour et de se déguiser en grand-mère ? Quand on commence à réfléchir aux raisons pour lesquelles les personnages font tel ou tel choix, on s'amuse beaucoup... ».
Si cette marque de fabrique va comme un gant à Kuzco, c'est moins évident pour Chicken Little. Même si la deuxième partie est assez délirante, on a l'impression que Dindal n'a pas bénéficié de la même liberté que Kuzco qui n'était pas un Disney « de prestige ». Nous n'échappons donc pas à des moments sirupeux et moralisateurs voire même des séquences vraiment embarrassantes tant elles sont trop convenues (les dialogues dans la voiture, toute la partie baseball).
On aura donc vite compris que Disney n'a pas essayé de changer sa recette : on reste dans le domaine de l'édifiant et de l'artificiel car il n'y a pas grand chose à tirer de cette histoire père-fils. Mark Dindal et ses acolytes font ce qu'ils peuvent pour sauver les meubles en détournant parfois un peu les figures imposées ainsi la scène de réconciliation père-fils dans un cinéma qui ressemble à une répétition de théâtre.
L'histoire est assez ludique. Saluons à ce titre, une fois n'est pas coutume, le marketing sur notre sol. Alors que j'avais vu il y a plusieurs mois une bande-annonce révélant l'intégralité du film et les meilleurs gags, dont celui totalement idiot de la pièce sur le sol, les affiches et divers teasers ne se sont, semble t'il, focalisés que sur le personnage de Chicken Little. Une manière honorable, presque miraculeuse de la part des commerciaux de Disney, de ne pas révéler le revirement de l'histoire à mi-chemin. Un revirement certes prévisible mais amusant.
Comme souvent dans les Disney modernes, le film se trouve réhaussé par des touches comiques et quelques bons moments. Mark Dindal se trouve tout à fait à l'aise dans ce registre. Le design des personnages est excellent (notamment les « bestioles » de la fin) tout comme l'univers dépeint : une ville remplie d'animaux du poisson dans une voiture bocal ou en scaphandre, ça me fait authentiquement mourir de rire, au caméléon-feu rouge en passant par des lemmings suicidaires.
Chicken Little ne manque donc pas d'idées, comme lorsqu'il s'autoparodie dans la toute fin du film, mais tout ne fait pas forcément mouche. La musique originale est ratée (certaines chansons sont horribles) et le choix de détourner des standards de la chanson s'apparente assez souvent à de l'opportunisme. Mais l'essentiel est là : on passe un bon moment.
Chicken Little est un divertissement sans prétention que la machinerie disney a eu hélas l'ambition de présenter en trop grande pompe. Pour faire vulgaire (et rajouter un mot clé important sur ce blog), ça s'appelle péter plus haut que son cul, chose auquel les pontes de Disney semblent habitués. Le travail honnête de Mark Dindal n'est en tout cas pas en cause.
Autre chose, Chicken Little ne répond pas du tout à la question : pourquoi abandonner la 2D pour la 3D si c'est pour faire à peu près la même chose avec en outre un succès similaire (Si on enlève La Planète Au Trésor, tous les disney 2D des dix dernières années ont rapporté autant sinon plus d'argent que ce Chicken Little au box-office américain)? Parce que c'est hype? J'ai parfois beaucoup de mal à comprendre les exécutifs de Disney.
Enfin, je ne commettrai pas l'affront de tenter de comparer ce film à n'importe quel Pixar (un Dreamworks à la limite...) mais cette tendance à conserver coûte que coûte la même recette m'inquiète quant à la qualité de ce Toy Story 3 que Disney a annoncé faire sans l'aide de la boîte de John Lasseter.
La scène qui tue : une scène d'invasion et de chaos sur fond de « It's the end of the world as we know it » de REM. Très fort.
Revoir le film : oui mais je ne pense pas acheter le DVD.
Mon avis express : A part la 3D, la recette est toujours la même. Les réfractaires s'ingénieront à démolir cette fable édifiante américaine, critique d'autant plus facile que le franchouillard Kirikou 2 sort le même jour, et les fans trouveront encore des raisons d'aimer ce divertissement honnête et plein d'idées. Mais quand même, Disney pourrait tenter autre chose.
Langue : français
Conditions : bonnes. Je teste enfin les fameuses banquettes du MK2, c'est pas mal du tout
Post Générique : non mais pas mal d'animation pendant le générique
L'histoire en une phrase : Humilié suite à une accusation de mensonge, Chicken Little tente de se racheter coûte que coûte.
Critique :
Vous pouvez trouver les quelques articles en ligne que j'ai lus sur le film ici.
Je vais voir le Disney au cinéma depuis Aladdin. J'ai pu voir du bon, La Planète Au Trésor hélas boudé par le public, du très bon, Tarzan, du moins bon, Atlantide n'a pas tenu toutes ses promesses, et du très mauvais comme Dinosaure, première incursion de Disney dans l'animation en 3D (avec prises de vue réelles) : une révolution technologique certes mais totalement gâchée par un design pathétique (humanisation outrancière des dinosaures) et une histoire absolument indigente, même pour un Disney.
J'avais donc plutôt peur de leur deuxième essai, cette fois vraiment tout en 3D, crainte exprimée avec ma petite critique de Frère Des Ours : « En fait, s’il était sorti il y a quinze ans, Frère Des Ours aurait pu représenter l’exemple parfait du respect scrupuleux de ce cahier des charges pour tous les dessins animés Disney à venir. Malheureusement il marque plutôt la fin d’une ère car c’est le dernier film sorti des studios d’animation 2D de Disney (il nous reste toutefois encore à voir Home On The Range (edit : devenu le sympathique La Ferme Se Rebelle)) qui ont fermé cette année. « frère des ours » prouve plutôt à quel point Disney n’a pu se renouveler. Et après un Dinosaure pathétique, ce n’est pas l’annonce du studio de ne faire que de la 3D qui va nous rassurer... ». J'avais quand même mis 6/10.
J'avais aussi une lueur espoir : le réalisateur aux commandes du projet est Mark Dindal qui avait déjà officié sur le drôlissime Kuzco, L'Empereur Mégalo.
Mark Dindal avoue aimer détourner les fables et contes de fées car « ce sont des histoires simples qui nous sont familières. Je trouve amusant de se demander pourquoi tel personnage agit comme il le fait et non autrement... Prenez "Le Petit Chaperon Rouge", par exemple. Pourquoi le loup ne mange-t-il pas la petite fille dès leur première rencontre, au lieu de faire ce long détour et de se déguiser en grand-mère ? Quand on commence à réfléchir aux raisons pour lesquelles les personnages font tel ou tel choix, on s'amuse beaucoup... ».
Si cette marque de fabrique va comme un gant à Kuzco, c'est moins évident pour Chicken Little. Même si la deuxième partie est assez délirante, on a l'impression que Dindal n'a pas bénéficié de la même liberté que Kuzco qui n'était pas un Disney « de prestige ». Nous n'échappons donc pas à des moments sirupeux et moralisateurs voire même des séquences vraiment embarrassantes tant elles sont trop convenues (les dialogues dans la voiture, toute la partie baseball).
On aura donc vite compris que Disney n'a pas essayé de changer sa recette : on reste dans le domaine de l'édifiant et de l'artificiel car il n'y a pas grand chose à tirer de cette histoire père-fils. Mark Dindal et ses acolytes font ce qu'ils peuvent pour sauver les meubles en détournant parfois un peu les figures imposées ainsi la scène de réconciliation père-fils dans un cinéma qui ressemble à une répétition de théâtre.
L'histoire est assez ludique. Saluons à ce titre, une fois n'est pas coutume, le marketing sur notre sol. Alors que j'avais vu il y a plusieurs mois une bande-annonce révélant l'intégralité du film et les meilleurs gags, dont celui totalement idiot de la pièce sur le sol, les affiches et divers teasers ne se sont, semble t'il, focalisés que sur le personnage de Chicken Little. Une manière honorable, presque miraculeuse de la part des commerciaux de Disney, de ne pas révéler le revirement de l'histoire à mi-chemin. Un revirement certes prévisible mais amusant.
Comme souvent dans les Disney modernes, le film se trouve réhaussé par des touches comiques et quelques bons moments. Mark Dindal se trouve tout à fait à l'aise dans ce registre. Le design des personnages est excellent (notamment les « bestioles » de la fin) tout comme l'univers dépeint : une ville remplie d'animaux du poisson dans une voiture bocal ou en scaphandre, ça me fait authentiquement mourir de rire, au caméléon-feu rouge en passant par des lemmings suicidaires.
Chicken Little ne manque donc pas d'idées, comme lorsqu'il s'autoparodie dans la toute fin du film, mais tout ne fait pas forcément mouche. La musique originale est ratée (certaines chansons sont horribles) et le choix de détourner des standards de la chanson s'apparente assez souvent à de l'opportunisme. Mais l'essentiel est là : on passe un bon moment.
Chicken Little est un divertissement sans prétention que la machinerie disney a eu hélas l'ambition de présenter en trop grande pompe. Pour faire vulgaire (et rajouter un mot clé important sur ce blog), ça s'appelle péter plus haut que son cul, chose auquel les pontes de Disney semblent habitués. Le travail honnête de Mark Dindal n'est en tout cas pas en cause.
Autre chose, Chicken Little ne répond pas du tout à la question : pourquoi abandonner la 2D pour la 3D si c'est pour faire à peu près la même chose avec en outre un succès similaire (Si on enlève La Planète Au Trésor, tous les disney 2D des dix dernières années ont rapporté autant sinon plus d'argent que ce Chicken Little au box-office américain)? Parce que c'est hype? J'ai parfois beaucoup de mal à comprendre les exécutifs de Disney.
Enfin, je ne commettrai pas l'affront de tenter de comparer ce film à n'importe quel Pixar (un Dreamworks à la limite...) mais cette tendance à conserver coûte que coûte la même recette m'inquiète quant à la qualité de ce Toy Story 3 que Disney a annoncé faire sans l'aide de la boîte de John Lasseter.
La scène qui tue : une scène d'invasion et de chaos sur fond de « It's the end of the world as we know it » de REM. Très fort.
Revoir le film : oui mais je ne pense pas acheter le DVD.
Mon avis express : A part la 3D, la recette est toujours la même. Les réfractaires s'ingénieront à démolir cette fable édifiante américaine, critique d'autant plus facile que le franchouillard Kirikou 2 sort le même jour, et les fans trouveront encore des raisons d'aimer ce divertissement honnête et plein d'idées. Mais quand même, Disney pourrait tenter autre chose.