Le Cinéma d'Aska

des films, du cinéma, de la télé, moi.

Bubba Ho-Tep

Vu le 22/2/2006 à l'UGC Ciné Cité Les Halles salle 23
Langue : anglais
Conditions : bonnes, j'aime beaucoup ces petites salles pentues.
Post Générique : non, mais l'annonce d'une suite au film!

L'histoire en une phrase : Elvis Presley et John Kennedy doivent faire face à une momie redneck (!).

Critique :

Tourné il y a plus de trois ans, doté d'une réputation flatteuse et d'un statut quasi-culte, Bubba Ho-Tep ne sort que maintenant sur nos écrans et dans une seule salle dans Paris intra muros pour un total d'environ 4000 entrées en première semaine ce qui en fait plutôt un bon succès si bien que les distributeurs auraient du être un peu moins frileux. Je l'ai vu en deuxième semaine et la salle, excellente au demeurant, était encore complète et composée surtout de lecteurs de Mad Movies (ou disons que physiquement, ils ressemblaient beaucoup à l'image que je m'en fais).

Elvis Presley n'est donc pas mort et vit dans une maison de retraite de l'Amérique profonde, la seule personne à croire à son identité étant le président John Kennedy lui-même encore en vie et transformé à son insu en afro-américain. Tout deux vont devoir faire face à une menace terrifiante : une momie égyptienne.
Ce pitch aussi improbable que drolatique pouvait très bien donner un nanard de troisième zone pourtant c'est à tout le contraire que nous assistons. Réalisé et interprété par des routiers de la série B qui croient beaucoup au film, Don Coscarelli, Bruce Campbell et Ossie Davis, Bubba Ho-Tep se révèle être une oeuvre vraiment originale.

Les héros sont non conventionnels vu qu'il s'agit de deux vieillards en bout de course, en particulier cet Elvis Presley esseulé, triste et boudeur, presque impotent. De fait, vu ces héros, Bubba Ho-Tep n'est pas aussi frénétique qu'un Braindead, autre comédie horrifique, mais impose un rythme justifié par ses héros : tranquille.
L'humour est alors omniprésent, parfois vulgaire mais pas de mauvais goût, souvent noir, nantis d'insultes fleuries et autres dialogues idiots : « Ne te demande pas ce que ta maison de repos peut faire pour toi. Demande toi ce que tu peux faire pour ta maison de repos »!

Don Coscarelli n'oublie pas de nous faire peur à plusieurs reprises tout en combinant cette terreur à un second degré convaincant ainsi ce scarabée/cafard amateur de chocolats. Flippant dans une couverture, ses déplacements à découvert sont hilarants et en même temps pathétiques à cause d'effets spéciaux sans doute volontairement Z car le reste des effets sur le film, maquillage et effets numériques, sont tout à fait honorables.

Don Coscarelli aborde aussi intelligemment les thèmes de la solitude et de l'abandon livrant de pertinentes remarques et apportant au film un caractère mélancolique. Et le réalisateur dresse un portrait de ces vieux entêtés et tristes, la scène du dîner dans la maison de repos fait rire mais un peu jaune, proche de la mort, le running gag du film étant la présence presque quotidienne d'un corbillard. Ce sont des hommes et des femmes laissés pour compte alors qu'ils ne demandent finalement qu'un peu d'attention, difficile de ne pas être touché par le remerciement final, ou qu'à vivre, vivre une nouvelle aventure comme le dit si bien Elvis plutôt que s'accrocher à un passé soulignant la décrépitude du présent. Le don des effets personnels son compagnon de chambre par sa fille à Elvis se montre à ce titre révélateurs. Autant de réflexions et de séquences qui tirent Bubba Ho-Tep définitivement vers le haut.

Le film doit aussi beaucoup à l'interprétation de Bruce Campbell qui signe peut-être sa meilleure performance (mais je n'ai pas vu beaucoup de ses films ceci dit) avec cet Elvis Presley très personnel passant la totalité du film allongé ou en déambulateur. Notons que Bubba Ho-Tep semble s'abstenir de reprendre la moindre musique du King, question de budget sans doute...

Et donc : vivement que l'équipe de cette mélancolique tranche de rire accouche d'une suite annoncée, peut-être pour rire, à la fin du générique!

La scène qui tue : la momie qui disparaît subitement, comme par magie, provoquant l'étonnement du King et de JFK. La réalité est très prosaïque!

Mon avis express : Elvis&JFK Versus La Momie. Un combat de choc pour une comédie horrifique vraiment drôle car réalisée et interprétée avec conviction par des routiers de la série B : Don Coscarelli le metteur en scène, Bruce Campbell et Ossie Davis les acteurs. Mais ce qui tire Bubba Ho-Tep vers le haut, c'est la mélancolie planant sur tous le métrage, la nostalgie d'un temps qui décidément n'en finit plus de foutre le camp et qui en abandonne beaucoup sur la route.
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By Anonymous Anonymous, at 2:09 AM  

Je l'ai vu il y a quelque temps en DVD. Amateur de trucs déjantés, ce film est pour vous. Le postulat de départ est déjà hilarant.
Sympa, léger, ne ressemble à rien, se mange sans faim.
A là limite, sur le côté complétement jeté, on peut penser à Arizona Junior...  



By Anonymous Anonymous, at 3:05 PM  

sell my boat  



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