Critiques Ciné Express (I)
C'est un fait : je n'ai pas pu critiquer tout ce que je voulais l'an passé faute de temps. J'aimerais pourtant parler un peu de tout ce que je vois. C'est pour cette raison que je vais ici vous parler plus brièvement des films que j'ai vu et que je n'ai, hélas, pas trop le temps de commenter un peu plus. Je remarque qu'ils ont fait la même chose sur le site de Mad Movies.
Par ailleurs, je me suis inscrit au site EcranLarge sous le pseudo superaska. Le système des enchères semble intéressant. Si quelqu'un veut que je le parraine, qu'il n'hésite pas à me contacter car, si j'ai bien compris, ce sera bénéfique pour nous deux!
Pompoko
Vu le 23/01/2006 à l'UGC George V salle 5
Un film du studio Ghibli ça ne se refuse pas. Pompoko date de 1994, une époque où on n'osait pas trop sortir en salle les dessins animés japonais. C'est quelque part tant mieux pour moi car à cette époque, je n'aurais pas été le voir. Pompoko est un film de l'autre grand réalisateur du studio : Isao Takahata qui a réalisé notamment Le Tombeau Des Lucioles, un des films les plus tragiques que j'ai vu de ma vie (je ne pense pas avoir la force de le revoir d'ailleurs).
Pompoko raconte donc la lutte difficile des tanukis, sorte de raton laveurs asiatiques et polymorphes, face aux humains qui détruisent leur forêt pour construire une ville nouvelle.
A la vue du film, on pourra toutefois trouver quelques raisons aux réticences des distributeurs à sortir ce film primé au festival d'Annecy : les tanukis mâles utilisent leurs testicules comme de la pâte à modeler et les références culturelles locales pouvaient avoir de quoi en laisser plus d'un sur le carreau. Ce serait toutefois dommage de se priver de cette séquence incroyable de « bataille » où les tanukis tentent en nombre d'attirer l'attention des humains grâce à leurs dons de transformistes usant de figures issues de l'imaginaire du pays du soleil levant.
Alors, on crie au chef d'oeuvre? Pas tout à fait car Pompoko souffre de gros problèmes de rythme. Dans un entretien à Télérama, on lit que Takahata est un « amateur de haïkus qui sait la valeur de l'épure et de la concision ». Dommage que la narration de Pompoko soit tout le contraire avec une voix-off omniprésente, bavarde et explicative si bien que les deux heures du métrage pèsent un peu.
Pompoko est presque est déception par rapport à mon attente et aux critiques unanimes de la presse. Mais Pompoko demeure un métrage très recommandable, une fable originale et cocasse (et parfois drôlement grotesque), souvent lyrique et douce amère. C'est aussi un pamphlet écologique jusqu'au-boutiste où Takahata puise dans l'imaginaire de son pays pour nous mettre en garde contre les dérives et l'opportunisme des sociétés modernes qui, dans son film, phagocytent littéralement toute autre culture.
Madame Henderson Présente
Vu le 25/01/2006 à l'UGC George V salle 3
Projet initié par Bob Hoskins, producteur sur le film, Madame Henderson Présente raconte une l'histoire vraie d'un théâtre londonien qui inaugura le spectacle en continu et persévéra pendant la guerre. Le petit plus sera l'aspect « naturaliste » du spectacle dévoilant des tableaux vivants de femmes dans le plus simple appareil. Elégant dès le générique, le film de Stephen Frears nous présente la récente veuve Henderson, joué par une formidable Judi Dench, qui prend le temps d'un voyage en barque pour porter le deuil puis d'aller de l'avant.
Le style « so british » de l'intrigue, où « veuve » et « excentrique » sont des synonymes, fait alors corps avec Miss Henderson, dont le culot et la fortune ainsi qu'un secret guidant ses choix, permettront au Windmill Theatre de surmonter la censure et d'assurer le spectacle à tous les publics surtout les soldats de sa majesté.
Et côté spectacle, c'est souvent l'émerveillement et la drôlerie. Illuminé par le charme de Keilly Reilly et le jeu aérien de Will Young, vraiment très bon pour son premier rôle, Madame Henderson Présente se révèle vraiment chantant.
En plus, Stephen Frears s'amuse à donner à son film des accents de comédie romantique, certes plutôt platonique, à travers le couple Henderson/Van Damm(Bob Hoskins, peut-être sa meilleure performance), ce dernier étant le metteur en scène des spectacles. Ces deux personnages hauts en couleur, parvenus et vieillissants, n'ont plus besoin de rendre des comptes et il en résulte une série confrontations/admirations d'où ressortent les règles classiques du jeu de la séduction au cinéma.
Madame Henderson Présente est au final une belle réussite. Jamais ennuyeux, avec ses dialogues ciselés et drolatiques, une reconstitution colorée et une mise en scène élégante, le film est une attachante comédie anglaise. Ca paraît si simple.
Orgueil Et Préjugés
Vu le 31/01/2006 à l'UGC George V salle 2
Après Madame Henderson Présente sorti deux semaines plus tôt, on reste dans le film anglais avec cet Orgueil Et Préjugés à la bonne réputation et les nominations aux oscars qui vont avec. On retrouve même deux actrices du film : Kelly Reilly et Judi Dench.
Adaptation d'un roman de Jane Austen, Orgueil Et Préjugés nous narre l'histoire des cinq soeurs Bennet toutes bonnes à marier dans l'Angleterre traditionnelle du 18è et plus particulièrement celle d'Elisabeth, belle et farouche. Tout le film sera une succession de bals, de révérences, de regards et de bonnes manières, la mère Bennet (Brenda Blethyn, truculente) complotant pour marier ses filles, assurer leur avenir et indirectement, mais sciemment, le sien.
Film à costumes, ils sont superbes, Orgueil Et Préjugés est aussi un film riche en dialogues qui sonnent souvent comme des duels entre futurs amoureux ou personnes de rangs différents. Les bons mots, ironiques ou hilarants, sont nombreux. Et le mérite principal de Joe Wright est d'avoir su restituer toutes ces joutes verbales avec légèreté et un très bon sens de l'humour, directement burlesque ou ironique. Par contre, et c'est tout à son honneur, les histoires d'amour sont clairement racontées sans second degré. Un côté très fleur bleue qui pourrait faire ricaner mais les images, les lumières et les lieux sont magnifiques et permettent à Orgueil Et Préjugés de devenir un sérieux candidat pour le film le plus romantique de l'année.
Quant à la caméra de Joe Wright, rien de plan plan mais bel et bien du mouvement avec même un habile et réjouissant plan séquence lors d'un bal.
Orgueil Et Préjugés est aussi un superbe écrin pour les interprètes tous excellents comme Keira Knightley. Après des rôles jouissifs et musclés dans Domino et Le Roi Arthur, elle s'impose tout en minauderies et moues craquantes. Nous assistons peut-être à la naissance d'une véritable grande actrice.
Et Donald Sutherland, dans le rôle du père Bennet, regarde toute ces agitations ironiques d'un air malicieux, ironique mais aussi naïf, touché en plein coeur par les histoires d'amour de ses filles. Il est finalement à l'image des spectateurs heureux que nous sommes, charmés de bout en bout.
Par ailleurs, je me suis inscrit au site EcranLarge sous le pseudo superaska. Le système des enchères semble intéressant. Si quelqu'un veut que je le parraine, qu'il n'hésite pas à me contacter car, si j'ai bien compris, ce sera bénéfique pour nous deux!
Pompoko
Vu le 23/01/2006 à l'UGC George V salle 5
Un film du studio Ghibli ça ne se refuse pas. Pompoko date de 1994, une époque où on n'osait pas trop sortir en salle les dessins animés japonais. C'est quelque part tant mieux pour moi car à cette époque, je n'aurais pas été le voir. Pompoko est un film de l'autre grand réalisateur du studio : Isao Takahata qui a réalisé notamment Le Tombeau Des Lucioles, un des films les plus tragiques que j'ai vu de ma vie (je ne pense pas avoir la force de le revoir d'ailleurs).
Pompoko raconte donc la lutte difficile des tanukis, sorte de raton laveurs asiatiques et polymorphes, face aux humains qui détruisent leur forêt pour construire une ville nouvelle.
A la vue du film, on pourra toutefois trouver quelques raisons aux réticences des distributeurs à sortir ce film primé au festival d'Annecy : les tanukis mâles utilisent leurs testicules comme de la pâte à modeler et les références culturelles locales pouvaient avoir de quoi en laisser plus d'un sur le carreau. Ce serait toutefois dommage de se priver de cette séquence incroyable de « bataille » où les tanukis tentent en nombre d'attirer l'attention des humains grâce à leurs dons de transformistes usant de figures issues de l'imaginaire du pays du soleil levant.
Alors, on crie au chef d'oeuvre? Pas tout à fait car Pompoko souffre de gros problèmes de rythme. Dans un entretien à Télérama, on lit que Takahata est un « amateur de haïkus qui sait la valeur de l'épure et de la concision ». Dommage que la narration de Pompoko soit tout le contraire avec une voix-off omniprésente, bavarde et explicative si bien que les deux heures du métrage pèsent un peu.
Pompoko est presque est déception par rapport à mon attente et aux critiques unanimes de la presse. Mais Pompoko demeure un métrage très recommandable, une fable originale et cocasse (et parfois drôlement grotesque), souvent lyrique et douce amère. C'est aussi un pamphlet écologique jusqu'au-boutiste où Takahata puise dans l'imaginaire de son pays pour nous mettre en garde contre les dérives et l'opportunisme des sociétés modernes qui, dans son film, phagocytent littéralement toute autre culture.
Madame Henderson Présente
Vu le 25/01/2006 à l'UGC George V salle 3
Projet initié par Bob Hoskins, producteur sur le film, Madame Henderson Présente raconte une l'histoire vraie d'un théâtre londonien qui inaugura le spectacle en continu et persévéra pendant la guerre. Le petit plus sera l'aspect « naturaliste » du spectacle dévoilant des tableaux vivants de femmes dans le plus simple appareil. Elégant dès le générique, le film de Stephen Frears nous présente la récente veuve Henderson, joué par une formidable Judi Dench, qui prend le temps d'un voyage en barque pour porter le deuil puis d'aller de l'avant.
Le style « so british » de l'intrigue, où « veuve » et « excentrique » sont des synonymes, fait alors corps avec Miss Henderson, dont le culot et la fortune ainsi qu'un secret guidant ses choix, permettront au Windmill Theatre de surmonter la censure et d'assurer le spectacle à tous les publics surtout les soldats de sa majesté.
Et côté spectacle, c'est souvent l'émerveillement et la drôlerie. Illuminé par le charme de Keilly Reilly et le jeu aérien de Will Young, vraiment très bon pour son premier rôle, Madame Henderson Présente se révèle vraiment chantant.
En plus, Stephen Frears s'amuse à donner à son film des accents de comédie romantique, certes plutôt platonique, à travers le couple Henderson/Van Damm(Bob Hoskins, peut-être sa meilleure performance), ce dernier étant le metteur en scène des spectacles. Ces deux personnages hauts en couleur, parvenus et vieillissants, n'ont plus besoin de rendre des comptes et il en résulte une série confrontations/admirations d'où ressortent les règles classiques du jeu de la séduction au cinéma.
Madame Henderson Présente est au final une belle réussite. Jamais ennuyeux, avec ses dialogues ciselés et drolatiques, une reconstitution colorée et une mise en scène élégante, le film est une attachante comédie anglaise. Ca paraît si simple.
Orgueil Et Préjugés
Vu le 31/01/2006 à l'UGC George V salle 2
Après Madame Henderson Présente sorti deux semaines plus tôt, on reste dans le film anglais avec cet Orgueil Et Préjugés à la bonne réputation et les nominations aux oscars qui vont avec. On retrouve même deux actrices du film : Kelly Reilly et Judi Dench.
Adaptation d'un roman de Jane Austen, Orgueil Et Préjugés nous narre l'histoire des cinq soeurs Bennet toutes bonnes à marier dans l'Angleterre traditionnelle du 18è et plus particulièrement celle d'Elisabeth, belle et farouche. Tout le film sera une succession de bals, de révérences, de regards et de bonnes manières, la mère Bennet (Brenda Blethyn, truculente) complotant pour marier ses filles, assurer leur avenir et indirectement, mais sciemment, le sien.
Film à costumes, ils sont superbes, Orgueil Et Préjugés est aussi un film riche en dialogues qui sonnent souvent comme des duels entre futurs amoureux ou personnes de rangs différents. Les bons mots, ironiques ou hilarants, sont nombreux. Et le mérite principal de Joe Wright est d'avoir su restituer toutes ces joutes verbales avec légèreté et un très bon sens de l'humour, directement burlesque ou ironique. Par contre, et c'est tout à son honneur, les histoires d'amour sont clairement racontées sans second degré. Un côté très fleur bleue qui pourrait faire ricaner mais les images, les lumières et les lieux sont magnifiques et permettent à Orgueil Et Préjugés de devenir un sérieux candidat pour le film le plus romantique de l'année.
Quant à la caméra de Joe Wright, rien de plan plan mais bel et bien du mouvement avec même un habile et réjouissant plan séquence lors d'un bal.
Orgueil Et Préjugés est aussi un superbe écrin pour les interprètes tous excellents comme Keira Knightley. Après des rôles jouissifs et musclés dans Domino et Le Roi Arthur, elle s'impose tout en minauderies et moues craquantes. Nous assistons peut-être à la naissance d'une véritable grande actrice.
Et Donald Sutherland, dans le rôle du père Bennet, regarde toute ces agitations ironiques d'un air malicieux, ironique mais aussi naïf, touché en plein coeur par les histoires d'amour de ses filles. Il est finalement à l'image des spectateurs heureux que nous sommes, charmés de bout en bout.