Truman Capote
Vu le 08/03/2006 au Balzac Salle 1
Langue : anglais
Conditions : bonnes. J'aime bien le responsable du cinéma qui vient faire avant le film un petit discours sur l'actualité du Balzac.
Post Générique : non
L'histoire en une phrase : l'écrivain Truman Capote part pour le Kansas pour enquêter sur le meurtre d'une famille entière dans le but d'écrire un livre.
Critique :
Un Biopic de plus? Pas tout à fait. Truman Capote n'est pas l'histoire de Truman Capote de 7 à 77 ans. Le film raconte avant tout la genèse d'un roman qui influencera toute la littérature américaine, De Sang Froid. Presque une adaptation de l'histoire du roman mais phagocytée par la personnalité de son auteur, Truman Capote.
En effet, dans un passionnant article, Emmanuel Carrère raconte que le roman De Sang Froid « repose sur une tricherie » car Truman Capote, en racontant précisément le destin de deux voleurs de leur arrestation jusqu'à leur exécution, oublia» un point essentiel : lui-même. Carrere nous dit que : « [Truman Capote] rapporte tout ce qui est arrivé à Perry et à Dick de leur arrestation à leur pendaison en omettant le fait que durant leurs cinq années de prison il a été la personne la plus importante de leur vie et qu’il en a changé le cours ».
Le film raconte donc la manière dont Truman Capote vampirise la vie de ces deux condamnés et plus particulièrement celle de Perry Smith dont les liens avec l'écrivain sont troubles, entre attirance pure et alliance de circonstance, chacun ayant besoin de l'autre, l'un pour finir son roman, l'autre pour échapper à la peine de mort. C'est dans leurs rapports que le film est captivant mais aussi dans cette tentative délicate (et impossible?) de nous éclairer sur le processus créatif. L'inspiration pour Capote viendra d'une simple lecture d'un fait divers suivi d'un coup de téléphone à son éditeur et le déclic sera sans doute cette première rencontre avec Perry Smith. L'écriture du roman qui découlera de leurs entretiens aura aussi un prix, celui du mensonge, des compromissions et de l'égoïsme. Une expérience dont Capote ne sortira pas indemne car beaucoup trop impliqué dans les vies de Perry et Dick.
Pour son premier film de fiction, le réalisateur Bennet Miller choisit la sobriété pour sa mise en scène. Trop sobre peut-être et parfois un peu statique. Un choix qui ne rend pas Truman Capote incontournable mais qui nous fait éviter cependant toute lourdeur : on s'attarde peu, ou même pas du tout, sur l'homosexualité de Capote et l'arrivée de l'écrivain New Yorkais dans le Kansas profond ne provoque pas de caricature façon Paris contre province. Les antagonismes sont subtilement suggérés à travers des détails sur les tenues vestimentaires, des regards et des silences.
Il revient aussi à l'auteur au-moins deux mérites. Le premier est de réussir les dernières séquences du film en choisissant la description brute et glaçante pour évoquer toutes les mises à mort. La scène des « adieux » entre Capote et les deux condamnés juste avant leur exécution est également exemplaire. Incapables de se parler vraiment, les protagonistes se retrouvent tous piégés dans des politesses pathétiques.
L'autre mérite est d'offrir un écrin formidable à Philip Seymour Hoffman. Il est bien entendu galvaudé de dire tout le bien qu'on pense de l'acteur et de ses nombreux bons rôles et de dire aussi qu'on aurait du lui donner un oscar pour d'autres films. Mais les oscars sont ce qu'ils sont et aiment bien récompenser ceux qui jouent des personnages ayant vraiment existé.
Les mauvaises langues parlent d'imitation. Soit. Ne connaissant que de nom Truman Capote, difficile pour moi d'estimer la pertinence de l'imitation. Toutefois, on (le on c'est elle) m'a fait remarquer tout récemment que Truman Capote est tout simplement Lionel Twain dans l'inénarrable Un Cadavre Au Dessert, un des films que j'ai le plus vu de ma vie. Bon sang, mais c'est bien sur! Alors je peux le dire : l'imitation est bonne. Notons que Truman Capote fait aussi un caméo dans Annie Hall.
Toujours est-il qu'Hoffman réalise un excellent travail, composant un personnage à la voix très haut perchée, très stylé, égocentrique, alcoolique mais aussi passionnant et presque attachant, qualités et défauts qui ressortent aussi bien des entretiens avec Perry Smith que des soirées mondaines où Capote et sa vivacité d'esprit sont l'objet de toutes les attentions. A tel point que les seconds rôles semblent à son service sauf peut-être Chris Cooper formidable en shérif brisé par ces meurtres abominables.
Hoffman fait de Capote un homme troublant et tourmenté, pas nécessairement recommandable mais qui est paradoxalement très sympathique. C'est aussi une force d'attraction qui attire tout dans son sillage jusqu'au spectateur assis sur son fauteuil et c'est sans doute la meilleure des raisons pour donner à l'acteur un oscar.
La scène qui tue : elle tue littéralement car c'est la scène de l'éxecution. Une pendaison aussi précise que sordide qui n'est pas sans rappeler celle dans Dancer In The Dark.
Mon avis express : l'écrivain New Yorkais Truman Capote part dans le Kansas pour livrer à l'Amérique un de ses romans les plus marquants. Sobre, le réalisateur Bennet Miller nous raconte la douloureuse expérience de l'auteur qui vécut plusieurs années presque aux côtés de deux condamnés à mort pour écrire son livre. Un bon film qui doit énormément à la personnalité passionnante de Capote ainsi qu'à l'acteur qui l'interprète, le formidable Philip Seymour Hoffman.
Langue : anglais
Conditions : bonnes. J'aime bien le responsable du cinéma qui vient faire avant le film un petit discours sur l'actualité du Balzac.
Post Générique : non
L'histoire en une phrase : l'écrivain Truman Capote part pour le Kansas pour enquêter sur le meurtre d'une famille entière dans le but d'écrire un livre.
Critique :
Un Biopic de plus? Pas tout à fait. Truman Capote n'est pas l'histoire de Truman Capote de 7 à 77 ans. Le film raconte avant tout la genèse d'un roman qui influencera toute la littérature américaine, De Sang Froid. Presque une adaptation de l'histoire du roman mais phagocytée par la personnalité de son auteur, Truman Capote.
En effet, dans un passionnant article, Emmanuel Carrère raconte que le roman De Sang Froid « repose sur une tricherie » car Truman Capote, en racontant précisément le destin de deux voleurs de leur arrestation jusqu'à leur exécution, oublia» un point essentiel : lui-même. Carrere nous dit que : « [Truman Capote] rapporte tout ce qui est arrivé à Perry et à Dick de leur arrestation à leur pendaison en omettant le fait que durant leurs cinq années de prison il a été la personne la plus importante de leur vie et qu’il en a changé le cours ».
Le film raconte donc la manière dont Truman Capote vampirise la vie de ces deux condamnés et plus particulièrement celle de Perry Smith dont les liens avec l'écrivain sont troubles, entre attirance pure et alliance de circonstance, chacun ayant besoin de l'autre, l'un pour finir son roman, l'autre pour échapper à la peine de mort. C'est dans leurs rapports que le film est captivant mais aussi dans cette tentative délicate (et impossible?) de nous éclairer sur le processus créatif. L'inspiration pour Capote viendra d'une simple lecture d'un fait divers suivi d'un coup de téléphone à son éditeur et le déclic sera sans doute cette première rencontre avec Perry Smith. L'écriture du roman qui découlera de leurs entretiens aura aussi un prix, celui du mensonge, des compromissions et de l'égoïsme. Une expérience dont Capote ne sortira pas indemne car beaucoup trop impliqué dans les vies de Perry et Dick.
Pour son premier film de fiction, le réalisateur Bennet Miller choisit la sobriété pour sa mise en scène. Trop sobre peut-être et parfois un peu statique. Un choix qui ne rend pas Truman Capote incontournable mais qui nous fait éviter cependant toute lourdeur : on s'attarde peu, ou même pas du tout, sur l'homosexualité de Capote et l'arrivée de l'écrivain New Yorkais dans le Kansas profond ne provoque pas de caricature façon Paris contre province. Les antagonismes sont subtilement suggérés à travers des détails sur les tenues vestimentaires, des regards et des silences.
Il revient aussi à l'auteur au-moins deux mérites. Le premier est de réussir les dernières séquences du film en choisissant la description brute et glaçante pour évoquer toutes les mises à mort. La scène des « adieux » entre Capote et les deux condamnés juste avant leur exécution est également exemplaire. Incapables de se parler vraiment, les protagonistes se retrouvent tous piégés dans des politesses pathétiques.
L'autre mérite est d'offrir un écrin formidable à Philip Seymour Hoffman. Il est bien entendu galvaudé de dire tout le bien qu'on pense de l'acteur et de ses nombreux bons rôles et de dire aussi qu'on aurait du lui donner un oscar pour d'autres films. Mais les oscars sont ce qu'ils sont et aiment bien récompenser ceux qui jouent des personnages ayant vraiment existé.
Les mauvaises langues parlent d'imitation. Soit. Ne connaissant que de nom Truman Capote, difficile pour moi d'estimer la pertinence de l'imitation. Toutefois, on (le on c'est elle) m'a fait remarquer tout récemment que Truman Capote est tout simplement Lionel Twain dans l'inénarrable Un Cadavre Au Dessert, un des films que j'ai le plus vu de ma vie. Bon sang, mais c'est bien sur! Alors je peux le dire : l'imitation est bonne. Notons que Truman Capote fait aussi un caméo dans Annie Hall.
Toujours est-il qu'Hoffman réalise un excellent travail, composant un personnage à la voix très haut perchée, très stylé, égocentrique, alcoolique mais aussi passionnant et presque attachant, qualités et défauts qui ressortent aussi bien des entretiens avec Perry Smith que des soirées mondaines où Capote et sa vivacité d'esprit sont l'objet de toutes les attentions. A tel point que les seconds rôles semblent à son service sauf peut-être Chris Cooper formidable en shérif brisé par ces meurtres abominables.
Hoffman fait de Capote un homme troublant et tourmenté, pas nécessairement recommandable mais qui est paradoxalement très sympathique. C'est aussi une force d'attraction qui attire tout dans son sillage jusqu'au spectateur assis sur son fauteuil et c'est sans doute la meilleure des raisons pour donner à l'acteur un oscar.
La scène qui tue : elle tue littéralement car c'est la scène de l'éxecution. Une pendaison aussi précise que sordide qui n'est pas sans rappeler celle dans Dancer In The Dark.
Mon avis express : l'écrivain New Yorkais Truman Capote part dans le Kansas pour livrer à l'Amérique un de ses romans les plus marquants. Sobre, le réalisateur Bennet Miller nous raconte la douloureuse expérience de l'auteur qui vécut plusieurs années presque aux côtés de deux condamnés à mort pour écrire son livre. Un bon film qui doit énormément à la personnalité passionnante de Capote ainsi qu'à l'acteur qui l'interprète, le formidable Philip Seymour Hoffman.
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