Le Cinéma d'Aska

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Il n'y a pas que le poète


Les désastreuses aventures des orphelins Baudelaire
Vu le 3/1/2005 à l'UGC Georges V salle 6 (VO)
Conditions : la salle 6 de l'UGC Georges V est vraiment nulle. Aucun dénivelé dans les rangées, très rapprochées - on fait vraiment lever les gens pour passer - et un écran trop bas. J'y ai vu dernièrement le film Cellular dans des conditions exécrables avec une grosse tête devant moi. Nous arrivons et je me dit qu'il faut plutôt aller vers l'avant de la salle. Nous sommes correctement placés. J'avais repéré les filles devant nous qui ne font pas trop dépasser leur tête du siège. Conditions acceptables finalement. Jusqu'à ce que je colle mes jambes contre le siège devant moi. En fait ma jambe gauche l'est au sens littéral, attachées à quelque chose. Pensant à un clou, je ne bouge pas. En fait c'est un chewing-gum. Et un pantalon à envoyer au pressing.
Je vois deux possibilités :
- un gamin genre Denis La Malice ou simplement inconscient. Bon
- un nuisible, ado ou adulte, mal élevé et irrécupérable.
Bien sur une envie irrésistible me fait pencher pour la deuxième possibilité. Je pourrais alors faire un discours réac, teinté de mauvaise foi, mais aussi avec du vrai politiquement incorrect. Mais je ne sais pas. Passons.

Les Orphelins Baudelaire (je pourrais aussi dire DAOB mais bon) est donc l'adaptation des trois premiers livres de la célèbre série A Series Of Unfortunate Events dont je n'avais jamais entendu parler. Je commence à me faire vieux. Tout fout le camp. Adapter trois romans à la fois c'est audacieux. Après coup, la lecture des noms de ces livres (Tout Commence Mal, Le Laboratoire Au Serpents, Ouragan Sur Le Lac) nous éclaire sur la façon dont est structuré le film : en trois parties relativement distinctes plus une dernière partie autour d'un mariage où je n'ai d'ailleurs pas compris exactement ce que vient y faire Dustin Hoffman si ce n'est un caméo vraiment sans intérêt.

Histoire très riche avec plusieurs sous-intrigues, certaines demeurant non résolues, donc mais qui ne se disperse pas de son fil conducteur : le compte Olaf qui poursuit les enfants pour obtenir les enfants. Le fait de retrouver la superstar Jim Carrey n'y est pas étranger. Moi j'aime énormément Jim Carrey tant dans ses rôles dramatiques que de pure comédie. Il est comme d'habitude hilarant en acteur raté. Il faut le voir faire l'homme condamné à la chaise électrique ou imiter un dinosaure!
Mais il excelle aussi en méchant qui ne cache même plus aux enfants Baudelaire, tous excellents, ses plans démoniaques pour récupérer leur fortune. Les Orphelins Baudelaire joue alors sur le rapport entre les enfants, témoins des méfaits d'Olaf, et les adultes, incrédules et passablement stupides. Leçon qui ne dénature pas avec les autres productions de Nickelodeon comme les Razmokets.

Brad Silberling (réalisateur du sympathique Casper) orchestre le tout avec fantaisie et esprit caustique. Le visuel est plus inégal. Décors, maquillages et costumes sont très réussies mais les effets visuels d'Industrial Light And Magic sont ratés : toute les séquences avec le serpent, en images de synthèse, sont mal foutu et ont sûrement été raccourcies. L'effondrement de la maison est lui aussi très mauvais, les effets sont trop voyants, c'est souvent le cas chez ILM. Un comble pour un film de 125 millions de dollars.
Mais comme annoncé, les aventures sont désastreuses, humoristiques et parfois cruelles, ne concédant même pas un happy end mielleux et mettant scène un narrateur, Jude Law toujours dans l'ombre raconte très bien, particulièrement drôle et ironique. Jamais gnangnan, l'ensemble manque presque d'émotion en dehors de quelques jaillissements (la scène de la tente superbement éclairée). Peut-être est-ce volontaire : l'espoir gagné se soldant toujours par un plus grand désespoir ou un destin inconnu et inquiétant car toujours à la merci des adultes.

Beaucoup ont mis en avant l'idée que tout ceci aurait mérité le regard d'un "auteur" transformant notre pauvre réalisateur en employé servil. On pense bien sur à Tim Burton dont le dernier film, Big Fish, n'est pourtant pas vraiment mieux. Brad je suis avec toi!

La scène qui tue : le générique de fin tout simplement, bijou d'animation et belle musique en prime. Tout le monde n'en aura pas profité dans la salle, certains partant à peine le générique débute. A la fin, nous n'étions plus qu'une poignée. Dommage car le générique sortait du standard blanc sur fond noir.

Revoir le film : oui sans problème, c'est un beau film. J'achèterai sans doute le DVD.
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