Le Cinéma d'Aska

des films, du cinéma, de la télé, moi.

Neverland

Vu le 24/2/2005 à l'UGC Odéon salle 1 en Vostf
Conditions : moyennes, la salle est mal foutu.
Post-Générique : non

Neverland, le pays de Peter Pan. Mais non ce n'est pas une nouvelle adaptation un an à peine après celle de P.J Hogan. Le titre anglais, une fois n'est pas coutume, est plus pertinent : Finding Neverland raconte la vie, entre réalité et imagination, de James Barrie, l'auteur de Peter Pan qui fut à l'origine une pièce de théâtre. Johnny Deep, sobrement magnifique, interprète Barrie, adulte qui fut privé d'enfance suite à la perte d'un proche et qui a décidé de s'y raccrocher à n'importe quel prix.

Le début est plutôt fracassant particulièrement grâce à cette danse de l'ours entre Barrie et son chien qui nous introduit dans l'imaginaire de Deep avec un superbe mélange de fantaisie et de réalité. Les scènes de jeu entre Barrie et les enfants qui reprendront ce principe sont parmi les meilleurs moments du film, les décorateurs s'en étant donnés à coeur joie pour construire des faux cirques, des bateaux de pirates dans un océan en carton ou un village du Far West dans un jardin anglais.

Neverland est aussi un film sur une époque : le début du 20ème en Angleterre, débuts de la modernisation des techniques et des moeurs mais où le devoir et la pression sociale est toujours omniprésente. James Barrie est un produit de l'aristocratie anglaise. Il semble en conserver tous les codes et respecter les convenances. Il les trahit en fait doucement et joyeusement. Un gentil anarchiste en quelque sorte que sa propre femme ne parvient à comprendre et qui au lieu de plonger dans la fantaisie de son mari a préféré "déplacer les meubles de la maison".

C'est auprès d'une veuve, Sylvia (Kate Winslet, très bien, très digne) et ses fils que Barrie, méprisant l'opinion des autres, va trouver des personnes qui le suivent dans sa fantaisie et plus encore, il trouvera en eux une source d'inspiration car il commence parallèlement l'écriture de la fameuse pièce et la monte dans son théâtre attitré dirigé par un Dustin Hoffman savoureux. Mais le temps passé avec ces enfants provoquera l'ire de sa femme et de la mère de Sylvia.

Nerverland a donc un schéma narratif relativement balisé auquel le réalisateur a parfois du mal à donner de la consistance et de l'émotion ratant parfois certaines scènes importantes (comme la scène du théâtre avec les enfants) . Il ne fait en outre qu'aborder trop simplement cette thématique riche sur le mensonge et les apparences.
Mais les effets spéciaux, le jeu des acteurs ainsi qu'une très jolie musique sauvent les faiblesses de sa narration. Et Forster réussit par contre parfaitement les dernières scènes avec la surprise de Barrie à Sylvia et cette magnifique disparition sur le banc.

Après le dramatique (dramatique car c'est un drame, mais aussi parce que c'est dramatiquement nul) A L'Ombre De La Haine, Marc Forster signe ici un film sans doute plus accessible, plus lisse, plus "prestige", mais autrement plus intéressant. Un beau film.

La Scène qui tue : le moment où Deep va chercher Sylvia, tombé malade, et qui fait semblant d'être affairée. L'émotion, portée par joli jeu avec le miroir, est à son comble.

Revoir le film : en rédigeant cette critique, je me rends compte que j'ai encore en mémoire de nombreux bons moments. Alors, oui, j'ai envie de revoir Neverland.
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