Chronique de la télé ordinaire - épisode III - Le Cinéma à tout prix
Semaine de télé chargée d'autant plus que je n'ai vu qu'un seul film au cinéma (Hôtel Rwanda). Ce n'est pas beaucoup mais ce n'est pas si grave, je passe sans doute plus de la moitié de ma vie éveillée devant un écran.
Dimanche
Le Mariage De Mon Meilleur Ami passe sur France 2. Je n'aime pas les chaînes publiques mais on se laisse tenter par ce film qui m'avait laissé un excellent souvenir. Cameron Diaz jouant une nunuche amoureuse n'a pas le beau rôle et ne peut faire que pâle figure face à Julia Robert qui, il faut bien le dire, est impériale. On est par contre en droit de se demander ce qu'elles peuvent bien trouver à ce macho bellâtre de Dermot Mulroney passablement insipide dans ce film.
De toute façon le plus drôle de cette charmante comédie un peu musicale et gentiment acide demeure Rupert Everett en meilleur ami gay très élégant. C'est peut-être l'exemple à donner pour tous les acteurs qui interpréteront un jour le rôle du meilleur ami gay, type de personnage plutôt récurrent dans le monde du cinéma.
On enchaîne sur Soleil Vert que je viens d'acquérir en DVD sur une idée de ma petite amie. Le titre original est Soylent Green. J'ai un peu cherché sur Internet, mais pas trop, et je n'ai pas trouvé de rapport entre les mots Soleil et Soylent, ce dernier étant le nom de la compagnie qui fabrique la nourriture "The Soylent Green" dans le film. Marrant car, dans le doublage français, on fait bien un distinguo entre Soylent la compagnie et la bouffe soleil vert . La traduction du titre originale me paraît du coup hasardeuse et peu justifiée si ce n'est pour des raisons de facilité de prononciation. On se retrouve dans le cas du syndrome Darth Vader / Dark Vador. Tout ceci étant ridicule évidemment.
Le film ne l'est pas du tout par contre avec un héros très macho (dixit ma copine mais elle a raison. En même temps c'est Charlton Heston) enquêtant sur le meurtre d'un ponte à la retraite proche de la société Soylent, compagnie nourrissant au-moins toute la ville de New York. Nous sommes en 2022, la terre surpeuplée agonise et l'eau, la nourriture et l'énergie sont rationnées et où, en ces temps de vaches maigres, les femmes sont réduites à devenir du "mobilier". Avec son superbe générique annonçant, à partir de photos de notre époque, la fin (et faim) du monde, Soylent Green est un très beau film jonché de moments mémorables et poignants. L'un de ceux-ci étant lorsque l'inspecteur mange pour la première fois un vraie repas avec de la viande et des légumes. Et le final laisse plutôt un goût amer même après plusieurs visions.
Lundi
Le Magicien D'Oz ce soir sur Arte. Je le vois pour la première fois. Il faut bien une première fois. Le film débute dans une ferme du Kansas où la vie est plutôt rude. Je suis impressionné par les couleurs ocres du film. Quant à la séquence de la tornade, c'est un moment fantastique. Les effets et trouvailles sont magnifiques. Et puis c'est drôle. La charmante Dorothy débarque alors sur Oz avec ses couleurs chatoyantes et ses nains dansants. C'est toujours charmant mais à vrai dire je ne me suis pas beaucoup amusé malgré de sacrés prédispositions. Je le vois peut-être trop tard. Tant pis pour moi.
Le plus marrant fut par contre de comprendre a posteriori des références d'autres films à ce Magicien D'Oz. Ainsi je comprends mieux le pseudo la bonne sorcière du nord dans Cours Après Moi Shérif (avec Burt Reynolds, un must) et surtout les singes volants. Un gag hilarant dans un épisode des simpson (La Dernière Tentation D'Homer) qui faisait référence jusqu'aux dialogues au film.
La soirée n'est pas terminée avec le documentaire Cinemania sur la même chaîne : Arte. Au-moins si on m'interroge dans un sondage, je serais fier non seulement de dire que Arte est la meilleure des six chaînes hertziennes et qu'en plus je la regarde!
Cinemania raconte la vie de quelques New Yorkais. Des vrais New Yorkais, certains semblent sortir d'un film de Woody Allen. Tous ont l'air speed et névrosé. Névrose poussée à l'extrême car ils sont cinévores. Leur vie est réglée sur les horaires des cinémas de la ville. Le personnage le plus extrême est peut-être celui de Roberta qui a dans les 70 ans et qui est cinévore depuis... 1950. Elle pourrait avoir vu 50000 films. Ces passionnés sont proches de l'obsessionnel. Il raconte leur vie au cinéma, comment ils choisissent les films, où ils se placent. Tous vivent dans des appartements sales où traînent en vrac vêtements, vidéos, tickets de cinéma, fascicules, gobelets collector... certains connaissent la durée de tous les films, d'autres tous les seconds rôles des années 60. De vrais bibles, des fous. A 5$ la séance, difficile de dire comment ils vivent financièrement. Roberta est d'ailleurs sur le point d'être expulsée de son appartement au moment du documentaire (2001) qui aborde plutôt peu cette question. L'un vit sur un héritage, d'autres ont des petits boulots et plus de la moitié vivent avec une pension lié à un handicap non visible qui ne sera pas précisé.
Bref c'était l'histoire de nerds qui courent fièrement après les séances de ciné. On peut trouver leur vie admirable ou fascinante. Je la trouve pathétique. Un de mes fantasmes est de devenir cinévore, de voir deux trois films par jour sans contrainte. C'est fini désormais. Cinemania était quand même intéressant mais il n'a cependant pas répondu à une question essentielle : les cinévores restent-ils dans la salle pendant le générique ou courent-ils après la prochaine séance?
Mardi
Un DVD : Master And Commander. Un très bon film. J'adore les rictus de Russel Crowe. J'adore son duo avec Paul Bettany. J'adore ce genre de film, une histoire de gestion des hommes.
Mercredi
La TNT c'est demain, je me suis trompé. Déçus, nous regardons Harvey en DVD avec James Stewart. Une comédie sur un homme sympathique qui se promène dans la vie accompagné d'un grand lapin invisible nommé Harvey. C'est excellent. Une scène m'a bouleversée : celle où James Stewart raconte sa rencontre avec Harvey et comment il a su son prénom.
Et là encore le souvenir de Roger Rabbit me revient car il y avait un gag que je n'avais jamais compris une scène dans le bar où un pochtron au lieu de dénoncer Roger Rabbit, présente Harvey qu'on ne voit bien sur pas. C'est bien normal : je n'avais jamais vu Harvey!
Dimanche
Le Mariage De Mon Meilleur Ami passe sur France 2. Je n'aime pas les chaînes publiques mais on se laisse tenter par ce film qui m'avait laissé un excellent souvenir. Cameron Diaz jouant une nunuche amoureuse n'a pas le beau rôle et ne peut faire que pâle figure face à Julia Robert qui, il faut bien le dire, est impériale. On est par contre en droit de se demander ce qu'elles peuvent bien trouver à ce macho bellâtre de Dermot Mulroney passablement insipide dans ce film.
De toute façon le plus drôle de cette charmante comédie un peu musicale et gentiment acide demeure Rupert Everett en meilleur ami gay très élégant. C'est peut-être l'exemple à donner pour tous les acteurs qui interpréteront un jour le rôle du meilleur ami gay, type de personnage plutôt récurrent dans le monde du cinéma.
On enchaîne sur Soleil Vert que je viens d'acquérir en DVD sur une idée de ma petite amie. Le titre original est Soylent Green. J'ai un peu cherché sur Internet, mais pas trop, et je n'ai pas trouvé de rapport entre les mots Soleil et Soylent, ce dernier étant le nom de la compagnie qui fabrique la nourriture "The Soylent Green" dans le film. Marrant car, dans le doublage français, on fait bien un distinguo entre Soylent la compagnie et la bouffe soleil vert . La traduction du titre originale me paraît du coup hasardeuse et peu justifiée si ce n'est pour des raisons de facilité de prononciation. On se retrouve dans le cas du syndrome Darth Vader / Dark Vador. Tout ceci étant ridicule évidemment.
Le film ne l'est pas du tout par contre avec un héros très macho (dixit ma copine mais elle a raison. En même temps c'est Charlton Heston) enquêtant sur le meurtre d'un ponte à la retraite proche de la société Soylent, compagnie nourrissant au-moins toute la ville de New York. Nous sommes en 2022, la terre surpeuplée agonise et l'eau, la nourriture et l'énergie sont rationnées et où, en ces temps de vaches maigres, les femmes sont réduites à devenir du "mobilier". Avec son superbe générique annonçant, à partir de photos de notre époque, la fin (et faim) du monde, Soylent Green est un très beau film jonché de moments mémorables et poignants. L'un de ceux-ci étant lorsque l'inspecteur mange pour la première fois un vraie repas avec de la viande et des légumes. Et le final laisse plutôt un goût amer même après plusieurs visions.
Lundi
Le Magicien D'Oz ce soir sur Arte. Je le vois pour la première fois. Il faut bien une première fois. Le film débute dans une ferme du Kansas où la vie est plutôt rude. Je suis impressionné par les couleurs ocres du film. Quant à la séquence de la tornade, c'est un moment fantastique. Les effets et trouvailles sont magnifiques. Et puis c'est drôle. La charmante Dorothy débarque alors sur Oz avec ses couleurs chatoyantes et ses nains dansants. C'est toujours charmant mais à vrai dire je ne me suis pas beaucoup amusé malgré de sacrés prédispositions. Je le vois peut-être trop tard. Tant pis pour moi.
Le plus marrant fut par contre de comprendre a posteriori des références d'autres films à ce Magicien D'Oz. Ainsi je comprends mieux le pseudo la bonne sorcière du nord dans Cours Après Moi Shérif (avec Burt Reynolds, un must) et surtout les singes volants. Un gag hilarant dans un épisode des simpson (La Dernière Tentation D'Homer) qui faisait référence jusqu'aux dialogues au film.
La soirée n'est pas terminée avec le documentaire Cinemania sur la même chaîne : Arte. Au-moins si on m'interroge dans un sondage, je serais fier non seulement de dire que Arte est la meilleure des six chaînes hertziennes et qu'en plus je la regarde!
Cinemania raconte la vie de quelques New Yorkais. Des vrais New Yorkais, certains semblent sortir d'un film de Woody Allen. Tous ont l'air speed et névrosé. Névrose poussée à l'extrême car ils sont cinévores. Leur vie est réglée sur les horaires des cinémas de la ville. Le personnage le plus extrême est peut-être celui de Roberta qui a dans les 70 ans et qui est cinévore depuis... 1950. Elle pourrait avoir vu 50000 films. Ces passionnés sont proches de l'obsessionnel. Il raconte leur vie au cinéma, comment ils choisissent les films, où ils se placent. Tous vivent dans des appartements sales où traînent en vrac vêtements, vidéos, tickets de cinéma, fascicules, gobelets collector... certains connaissent la durée de tous les films, d'autres tous les seconds rôles des années 60. De vrais bibles, des fous. A 5$ la séance, difficile de dire comment ils vivent financièrement. Roberta est d'ailleurs sur le point d'être expulsée de son appartement au moment du documentaire (2001) qui aborde plutôt peu cette question. L'un vit sur un héritage, d'autres ont des petits boulots et plus de la moitié vivent avec une pension lié à un handicap non visible qui ne sera pas précisé.
Bref c'était l'histoire de nerds qui courent fièrement après les séances de ciné. On peut trouver leur vie admirable ou fascinante. Je la trouve pathétique. Un de mes fantasmes est de devenir cinévore, de voir deux trois films par jour sans contrainte. C'est fini désormais. Cinemania était quand même intéressant mais il n'a cependant pas répondu à une question essentielle : les cinévores restent-ils dans la salle pendant le générique ou courent-ils après la prochaine séance?
Mardi
Un DVD : Master And Commander. Un très bon film. J'adore les rictus de Russel Crowe. J'adore son duo avec Paul Bettany. J'adore ce genre de film, une histoire de gestion des hommes.
Mercredi
La TNT c'est demain, je me suis trompé. Déçus, nous regardons Harvey en DVD avec James Stewart. Une comédie sur un homme sympathique qui se promène dans la vie accompagné d'un grand lapin invisible nommé Harvey. C'est excellent. Une scène m'a bouleversée : celle où James Stewart raconte sa rencontre avec Harvey et comment il a su son prénom.
Et là encore le souvenir de Roger Rabbit me revient car il y avait un gag que je n'avais jamais compris une scène dans le bar où un pochtron au lieu de dénoncer Roger Rabbit, présente Harvey qu'on ne voit bien sur pas. C'est bien normal : je n'avais jamais vu Harvey!