Le Cinéma d'Aska

des films, du cinéma, de la télé, moi.

Million Dollar Baby

Vu le 12/4/2005 à l'UGC Normandie Salle 1
Langue : anglais
Conditions : bonnes
Remarque idiote mais il faut que je le dise : Dans la dernière demi-heure, j'avais envie d'aller uriner aux toilettes atténuant nettement l'impact qu'aurait du avoir cette partie du film sur moi. Un problème à la con il est vrai mais je pense que nous serons jamais totalement libre à moins d'avoir aucune gêne à uriner n'importe où. Réflexion idiote donc mais que je pense vraie.
Post Générique : non

Maggie Fitzgerald veut devenir boxeuse professionnelle. Le meilleur entraîneur est selon elle Frankie Dunn. Mais elle est trop vieille et puis il n'entraîne jamais les femmes. Il ne faut jamais dire jamais.

Comme de nombreux grands films, Million Dollar Baby s'appuie donc sur scénario classique mais solide. Il n'en faudrait pas plus pour qu'un réalisateur lambda transforme cette histoire en une fable édifiante et lisse. C'est donc sans aucun doute dans ce genre de films que la patte d'un metteur en scène compte le plus. Et le film a bien la patte d'un homme qui transcende son sujet. Cet homme, c'est Clint Eastwood.

D'emblée, Le réalisateur/acteur/compositeur en impose en racontant son histoire en faisant la part belle aux personnages. Maggie et Frankie sont des personnes que la vie n'aura pas vraiment épargnée. Maggie subit une famille ingrate et vivant avec les aides de l'état (note idiote : eh oui, chez l'oncle Sam, pays de l'hyperultraturbolibéralisme, on peut obtenir des aides de l'état). Maggie se persuade qu'elle peut l'aimer et se faire aimer même si sa famille a honte de son rêve : réussir dans la boxe.

Frankie, quant à lui, consacre son temps à la boxe dans son gymnase. Excellent entraîneur, il lui manque le souffle pour conduire un boxeur jusqu'au sommet. Authentiquement pieux, il a un lien atypique avec la religion et son prêtre ainsi qu'avec sa fille dont les lettres qu'il lui envoie depuis des années lui sont réexpédiées. Marqué par l'âge, Frankie semble avoir excessivement vécu. Le secret, le regret et Dieu semblent peser sur ses épaules.

La rencontre entre Maggie et Frankie bouleversera donc leurs vies. Et Clint Eastwood va magnifier chacune des scènes imposées par le sujet. Ainsi, la manière de décrire l'entraînement de Maggie est un modèle de montage. Sensible et précis, il s'attarde sur des détails infimes mais révélateurs et quelques gestes, un mouvement de bras ou quelques pas dans un restaurant. Quant aux matchs de boxes, ils sont carrés, violents et... courts! Et La success story annoncée est une épure. Avec un sens du détail permanent, Eastwood aborde l'aspect paillette de l'histoire, Maggie gagne beaucoup de matchs et devient célèbre, avec une retenue extrême se concentrant sur l'essence de cette réussite : les relations entre l'entraîneur et son élève.

Cette relation est le coeur du film et Eastwood relate leur bonheur à l'écran. Des instants de complicités intenses, de profond respect qui se multiplient au fil des séances d'entraînement et des victoires. Une relation où les notions d'amitié, d'admiration et d'amour prennent sens sous nos yeux. Pas du bonheur rose bonbon donc mais un bonheur qui se mérite.

Non dénué d'humour et d'espoir, Million Dollar Baby n'est pas pour autant un conte joyeux. C'est même un film parfois noir. Noirceur amplifiée par une photo extraordinaire, carrément, où l'ombre voile souvent les visages comme pour cacher les émotions qu'elle soient douleur, lorsque, dans les derniers moments du film, Frankie explique son conflit à son prêtre, ou joie, lorsque Maggie annonce dans la voiture à Clint Eastwood :"Je n'ai que vous.".

Dans un tel contexte de réussite, il est presque inutile de dire qu'Hilary Swank, explosive, et Clint Eastwood sont intenses et que l'ambiance est superbe. Avec une sobriété et une élégance de tous les instants, Eastwood n'oublie pas les seconds rôles et les petites histoires. A ce titre, Morgan Freeman est parfait dans un rôle sur mesure, ici un vieux boxeur et narrateur du film, revenu de tout et qui aide les autres sans juger.

Million Dollar Baby est un grand film avec une fin qui enchaîne les plans magnifiques : un baiser à Mo Cuishle, un couloir, un flou derrière une fenêtre... Et la dernière phrase nous touche en plein coeur. Million Dollar Baby, c'est le cinéma US dans toute sa splendeur.

La scène qui tue : le moment où Maggie "convainc" Frankie de l'entraîner. Elle a ce sourire renversant et sincère de la fille heureuse et Frankie a la mine de l'homme qui s'est fait avoir. Superbe.

Revoir le film : oui
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By Anonymous Anonymous, at 6:21 AM  

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