Le Cinéma d'Aska

des films, du cinéma, de la télé, moi.

Robots

Vu le 6/4/2005 à l'UGC Georges V salle 1 (balcon)
Langue : anglais
Conditions : bonnes
Post Générique : eh bien non, c'est dommage. Le générique de fin est toutefois assez joli.

Rodney Copperbottom est inventeur depuis sa plus tendre enfance. Avec l'accord de ses parents aimants et compréhensifs, il décide de tenter sa chance à la ville et de rencontrer son idole : Bigweld. Mais rien ne va se passer comme prévu, du moins au début. Détail non anodin : Rodney, comme tout le monde, est un robot et son invention c'est un petit robot qui fait la vaisselle.

L'industrie de l'animation à Hollywood a connu un bouleversement depuis les premiers films en images de synthèse. Cette révolution généra des films avec une véritable créativité visuelle et également, et c'est sans doute ce qui est merveilleux, un véritable sens de la narration surtout chez les désormais célèbres trublions de Pixar. Si le niveau d'excellence est placé très haut chez eux, la tendance semble s'effriter peu à peu, effritement symbolisé par l'opportuniste Shrek 2 des studios Dreamworks qui ressemble plus à un produit marketing parfait. Bon c'est aussi ça Hollywood, faire du pognon. Et qui n'aime pas le pognon?

Pendant ce temps là, Chris Wedge sort Ice Age, film d'animation qui sauva le département animation de la Fox et immense succès. Ice Age en lui même est plus qu'honorable, très drôle et touchant. Grâce à ma petite amie, il est également devenu le film que j'ai le plus vu en 2004 (3 ou 4 fois). On attend avec impatience Ice Age 2, qui ne sera par contre pas réalisé par Chris Wedge, trop occupé sans doute à fabriquer ce Robots que j'attendais avec impatience.

D'un point de vue technique, le film est très réussi. Si Ice Age était bien foutu, il témoignait d'un certain manque de détails et souffrait visuellement de la comparaison avec Monstres Et Compagnie, mon film d'animation préféré à ce jour et un de mes films préféré tout court, sorti à la même époque. Le nouveau cru de Chris Wedge est bien plus élaboré avec des décors riches et détaillés et des personnages parfaitement intégrés (ça me semblait moins évident dans Ice Age)

La réussite artistique est également de la partie : Chris Wedge et ses collaborateurs ont créé un univers superbe à la fois lisse et tordu. Les robots sensés incarnés la perfection sont ici humains, incohérents et sans cesse recomposés avec des pièces de récupération. Robots, en fait, foisonne d'idées géniales. L'introduction est merveilleuse, elle raconte l'enfance du héros, comment il est fabriqué, comment il grandit et comment son père gagne sa vie. Une mise en place de l'univers qui est donc joliment filmée (enfin animée). Un des clous du spectacle demeure cette ballade dans Robot Ville à l'intérieur d'une "boule taxi" qui suit des chemins tortueux mais avec sa logique interne pour conduire à destination ses passagers. Un moment haletant et drôle, impensable dans le cinéma traditionnel d'où parfois cette impression de liberté qui émane de ce type de cinéma.

Ce morceau de bravoure ainsi qu'une drôle de poursuite avec un aimant ne cache toutefois pas que l'action dans Robots est plutôt poussive et même raté comme cette prometteuse chute de dominos totalement bâclée. Peu précise, elle ne prend jamais compte de l'espace, du coup on n'y comprend rien. Les dernières scènes, avec une grande bataille, promettaient elles aussi d'être homériques mais elles sont à peine passables. Robots peine donc dans ses finitions.

Tout comme le film peine à nous toucher. L'histoire, classique, n'a qu'un intérêt mineur et est dénuée de presque toute émotion, émotion la plupart du temps artificielle ce qui n'est pas bien grave pour des robots (ahah) mais bien dommage par contre pour le spectateur. De plus, Wedge a du mal à finir son histoire notamment cet audacieux, pour un film destiné aux enfants, triangle amoureux entre le héros et les deux protagonistes féminins. Encore un problème de finitions. A t'il manqué à ce film un an de développement supplémentaire?

Robots n'est cependant pas mauvais, loin de là. Il réussit sans problème à faire rire et provoque même à plusieurs reprises l'hilarité. Les gags et autres détails idiots sont nombreux quoique un peu trop référentiels. On se rapproche ainsi de la tendance initié par Shrek, où les films induisent une adhésion presque immédiate mais un oubli presque aussi rapide. Le genre de film qui risque de vieillir rapidement.
Heureusement, les personnages sont très réussis, comme dans Ice Age d'ailleurs, et le casting de voix contribue à nous amuser. Robots est finalement une comédie très drôle mais peut-être attendais-je encore plus de Chris Wedge que ce film sympathique mais pas inoubliable.

La scène qui tue : l'"assassinat" du lampadaire et surtout la trace qu'il laisse le lendemain. Bien que le gag soit la conséquence d'un concours de pets un peu vulgaire, j'étais mort de rire.

Revoir le film : oui mais pas autant que Ice Age.
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