Le Cinéma d'Aska

des films, du cinéma, de la télé, moi.

Saw

Vu le 21/3/2005 à l'UGC Odéon Salle 2
Langue : anglais
Conditions : correctes
Post Générique : non

Deux hommes qui ne se connaissent pas se réveillent enchaînés dans une salle d'eau avec un cadavre dont le sang coule sur le sol. Hélas pour eux, ce n'est pas un rêve (c'est du cinéma!) et ils vont devoir se demander comment ils en sont arrivés là. Il sera alors question d'un mystérieux tueur.

Et un bon tueur. Enfin c'est une façon de parler parce que le tueur de Saw ne tue pas ses victimes. Il les enferme et leur laisse à chacun une chance de s'en sortir s'ils accomplissent un acte généralement horrible et dangereux. Pour ne citer qu'un exemple, une femme avec une curieuse machine autour de la tête aura une minute pour trouver la clé lui permettant de se libérer avant que cette machine ne lui arrache la mâchoire. Forcément, ça fait réfléchir.

A ce stade de la lecture, on peut facilement imaginer que Saw est un slasher malin et roublard de plus avec son lot d'adolescents assassinés proprement. Ce n'est ici pas le cas. Initialement prévu pour sortir directement en DVD et réalisé avec un budget faible (1.2 millions de dollars), Saw est un thriller glauque et haletant bénéficiant d'un scénario solide.

Après un autre film d'horreur dont je n'ai jamais entendu parlé (Stygian), James Wan raconte cette belle histoire avec un véritable sens du suspense mêlant fausses pistes et multiples rebondissements. Autre point fort, il évite de nous faire le coup toutes les trois minutes du méchant qui apparaît à l'écran à grand renfort de violons stridents et parvient à instaurer un climat de terreur persistant autrement plus jouissif. Wan ponctue quand même son film de (assez bons) moments de trouilles, ainsi cette jolie idée du flash d'appareil photo pour mieux nous surprendre. On regrettera quelques faiblesses de style au début du film quand Wan se prend pour un réalisateur de clip. Et zou j'accélère mon déplacement de caméra, et zou je fais un montage très cut, et zou je tourne en rond très vite. Effets toc et fort peu judicieux qui sabordent bel et bien l'impact qu'auraient pu avoir les flash back relatant les épreuves des premières victimes.

Mais ce n'est pas grave, James Wan se ressaisit dès le deuxième tiers du film demeurant sobre et cohérent et particulièrement précis sur les scènes importantes comme la confrontation à mi chemin avec ce qui pourrait être l'antre du tueur. Et il assume totalement un très sérieux premier degré rendu possible grâce à un excellent casting. J'applaudis particulièrement Danny Glover qui, après sa prestation géniale dans La Famille Tenenbaum, campe ici un détective devenu obsessionnel presque terrifiant.

Bon, tout ça n'est pas spectaculairement révolutionnaire mais Saw est un thriller à la mécanique terriblement efficace. Il faut peut-être remonter à Seven pour trouver aussi bien. Et une chose est certaine : on sort conquis et bluffé. On l'aura compris, James Wan est un réalisateur à suivre.
Et en plus avec un nom pareil, il aura de chouettes noms d'articles dans les magazines style "Number Wan", "Hobby Wan", "Du côté de chez Wan", "If you Wan abe my lover, you gotta get my friend"... Mais "Réalisateur à suivre" c'est une phrase toute faite car j'essaye de ne pas oublier non plus les réalisateurs de films décevants ou navrants. Au-moins pour juger par avance. Car il est bon d'avoir des a priori quand on ne peut tout voir...

La scène qui tue : il ne vaut mieux pas en parler...

Revoir le film : oui. Achat en DVD sans doute (en deuxième vie bien sur)
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