Star Wars : mon petit bilan (2)
J'ai donc enfin vu la première trilogie, chronologiquement parlant, dans son intégralité. L'occasion de revoir de suite les épisodes IV, V, VI et de jeter mes premières impressions sur ces épisodes sous un nouvel éclairage.
L'épisode IV, Un Nouvel Espoir, Star Wars quoi, souffre hélas un peu de la transition abrupte avec l'épisode III. Il ne faut pas se voiler la face et reconnaître qu'il est plutôt difficile à recoller les morceaux. La raison pourrait sembler simple : s'il est tout à fait concevable que George Lucas ait écrit un peu l'histoire de chacun des protagonistes de son film, notamment leur passé, avait-il vraiment écrit les synopsis des épisodes I, II, III? Si c'est le cas, son histoire originale doit singulièrement être différente de celle que nous avons pu découvrir. Un exemple simple : l'idée même de la filiation entre Vader et Luke serait une idée de Lawrence Kasdan, scénariste de L'Empire Contre Attaque, idée fondatrice imaginée après la sortie de l'épisode IV...
Ajoutons, un détail très décevant : la séquence où Han Solo abat froidement un chasseur de prime dans le bar est devenue dans la nouvelle édition un pathétique cas de légitime défense. Beaucoup de monde a critiqué cette scène qui semble avoir été "arrangée" au nom d'un politiquement correct nauséabond. Arrangement qui devient très curieux et incompréhensible au vu de la violence de certaines scènes de l'épisode III.
Pour le reste, nous retrouvons bel et bien le "style" de Lucas dans la réalisation. Efficace sans plus. Et puis je ne suis plus un enfant. Bordel, je suis vieux et mon regard n'est plus le même. Il devient un peu plus critique. J'ai trouvé l'ensemble rempli de défauts et platement réalisé. Mais voilà, chaque apparition d'Obi Wan m'impressionne, le double soleil de Tatoinne est magnifique et la musique de John Williams est inoubliable. Le charisme extraordinaire d'Alec Guiness en Obi Wan transcende tout. Son duel avec Darth Vader devient de plus en plus beau. La sentence de Vader : "Autrefois j'étais votre élève, maintenant je suis le maître" raisonne désormais différemment. Enfin la présence de Han Solo, magnifique Harrison Ford, permet au film de flirter dans un genre que l'autre trilogie a exclu : l'aventure.
Cette dernière remarque est particulièrement vraie pour l'épisode V, L'Empire Contre Attaque. L'épisode réputé le plus noir de la trilogie est un grand film d'aventure enlevé et drôle. Même les pitreries des deux robots, qui ne me font au mieux que sourire dans les autres épisodes, sont hilarantes. L'éclatement du récit permet un film sans temps mort, riche et jonché d'idées géniales et d'une réalisation et d'une direction d'acteur de haut niveau : c'est simple, même l'amertume du monolithique Darth Vader dans son super croiseur lorsqu'il voit son fils et Leia l'échapper à la fin est palpable!
En fait, l'épisode V n'est qu'une succession de séquences anthologiques qui conduisent à développer le rapport de Luke avec la force et l'ordre Jedi. C'est dans cet épisode que Yoda apparaît, là encore la paternité du personnage ne reviendrait pas à Lucas. Un personnage mythique servi par des dialogues cinglants et définitifs : Je recherche un grand guerrier/personne par la guerre ne deviens grands - n'essaie pas, fais le ou ne le fais pas mais il n'y a pas d'essai - tu dois désapprendre tout ce que tu as appris et tant d'autres... Et enfin, il y a la rencontre tant attendu avec Darth Vader qui apprend à Luke la terrible vérité. Pourras t'on refaire un jour une scène de révélation toujours aussi fracassante après la centième vision? L'épisode V est la suite rêvée, un serial trépidant, un conte initiatique et une tragédie aux accents mythologiques. Un des plus grands films de l'histoire. Bref, mêmes impressions de bonheur qu'avant la nouvelle trilogie.
L'épisode VI, Le Retour Du Jedi, est souvent jugé comme le plus faible de cette trilogie. Les raisons sont multiples la plus évidente demeurant l'intervention des Ewoks signe d'une volonté de toucher un public très jeune et augmenter le chiffre d'affaire du merchandising (et de créer d'autres films autour de ces nounours). Il était même de bon ton de déconsidérer ce film. Le choc a eu lieu lors de la ressortie de 1997 au cinéma. Le Retour Du Jedi est un film à voir au cinéma pour se rendre vraiment compte de sa qualité. Toute l'action et surtout la poursuite en motos volantes nous explose littéralement à la gueule. C'est le film le plus mouvementé et spectaculaire de la série.
Ma dernière vision m'a conforté dans l'idée que les Ewoks ne me dérangeaient pas plus que ça. La bataille d'Endor est définitivement bien faite. Et s'il y a un épisode qui sort bonifié par la nouvelle trilogie, c'est bel et bien ce film. L'empereur puissant et arrogant fait maintenant très peur. Ses relation maître/disciple (esclave?) avec Vader sont géniales. Anakin/Vader prend réellement toute sa place dans cet épisode : il est devenu le véritable héros, celui qui apporte l'équilibre à la force. Ce n'est pas le Retour Du Jedi mais plutôt La Revanche Du Jedi et la fin de l'empereur. La libération et la victoire des rebelles ainsi que de Vader et son fils deviennent véritablement grandiose, au delà de l'happy end de rigueur.
On l'aura vite compris, les relations Luke/Anakin m'ont vraiment touché. Dans la nouvelle trilogie, les combats au sabre ont subi un coup de jeune. On tape dans tous les sens avec une chorégraphie compliquée et spectaculaire mais aucun de ces combats réglés au millimètre ne dépassent l'intensité du dernier duel entre Luke et son père devant un empereur aux anges. Un retour vers le côté "clair" qui passe par la perte de la main de Vader, celle qui l'a sauvée de la lave et fait devenir l'homme au masque noir. Tout simplement brillant comme ce film qui mérite d'être rejugé à sa juste valeur : un grand film.
L'effet de la trilogie des années 2000 sur celle des années 80 est donc inégal. Les détracteurs ne manqueront pas de souligner avec délectation les nombreuses incohérences : problèmes de design, d'utilisation de la force, dialogues contradictoires... Mais La grande histoire se tient. Les deux trilogies mettent définitivement l'accent sur le destin d'Anakin. La légende est belle. L'équilibre est rétablit.
A la manière de On Refait Le Match, tout le monde peut et pourra imaginer ce que l'univers serait devenu sans le totalitarisme mené par Lucas notamment si Gary Kurtz (pas l'illusionniste) avait pu conserver son influence sur la nouvelle trilogie comme il l'avait fait sur L'Empire Contre Attaque. Il est vrai que bon nombre de personnes rejettent cette nouvelle trilogie.
Je me rappelle d'une critique DVD du magazine Ciné-Live à propos de l'épisode I :"Il est comme ça et il est bien comme ça". Ni moi, ni personne n'aurons fini de tout décrypter, de tout raconter sur l'univers Star Wars et la famille Skywalker. On continuera de débattre sur les vrais pères fondateurs de cet univers qu'ils soient financiers, scénaristes, réalisateurs ou designers malins. Mais en l'état, Georges Lucas a gagné. Il sera toujours critiqué y compris par moi. Il est bien le créateur de l'épisode de 1977 mais je demande toujours son implication dans le Star Wars Holidays Special de 1978 dont les quelques images que j'ai vues ont de quoi laisser perplexe (notons qu'en plus c'est scénarisé par Pat Proft spécialiste du scénario parodique tendance ZAZ)
Oui les films et la vision de Lucas ne sont pas exempts de critiques mais ils auront toujours une place dans mon coeur d'humble cinéphile. J'en rêve même la nuit. Et le jour, je pense à la suite. On nous promet une série. Une rumeur évoque la possibilité d'un récit centré sur Yoda. Mais l'essentiel a peut-être été dit. La saga est achevée. J'attends quand même la suite, ou le tout début, ou le milieu. Espérons.
L'épisode IV, Un Nouvel Espoir, Star Wars quoi, souffre hélas un peu de la transition abrupte avec l'épisode III. Il ne faut pas se voiler la face et reconnaître qu'il est plutôt difficile à recoller les morceaux. La raison pourrait sembler simple : s'il est tout à fait concevable que George Lucas ait écrit un peu l'histoire de chacun des protagonistes de son film, notamment leur passé, avait-il vraiment écrit les synopsis des épisodes I, II, III? Si c'est le cas, son histoire originale doit singulièrement être différente de celle que nous avons pu découvrir. Un exemple simple : l'idée même de la filiation entre Vader et Luke serait une idée de Lawrence Kasdan, scénariste de L'Empire Contre Attaque, idée fondatrice imaginée après la sortie de l'épisode IV...
Ajoutons, un détail très décevant : la séquence où Han Solo abat froidement un chasseur de prime dans le bar est devenue dans la nouvelle édition un pathétique cas de légitime défense. Beaucoup de monde a critiqué cette scène qui semble avoir été "arrangée" au nom d'un politiquement correct nauséabond. Arrangement qui devient très curieux et incompréhensible au vu de la violence de certaines scènes de l'épisode III.
Pour le reste, nous retrouvons bel et bien le "style" de Lucas dans la réalisation. Efficace sans plus. Et puis je ne suis plus un enfant. Bordel, je suis vieux et mon regard n'est plus le même. Il devient un peu plus critique. J'ai trouvé l'ensemble rempli de défauts et platement réalisé. Mais voilà, chaque apparition d'Obi Wan m'impressionne, le double soleil de Tatoinne est magnifique et la musique de John Williams est inoubliable. Le charisme extraordinaire d'Alec Guiness en Obi Wan transcende tout. Son duel avec Darth Vader devient de plus en plus beau. La sentence de Vader : "Autrefois j'étais votre élève, maintenant je suis le maître" raisonne désormais différemment. Enfin la présence de Han Solo, magnifique Harrison Ford, permet au film de flirter dans un genre que l'autre trilogie a exclu : l'aventure.
Cette dernière remarque est particulièrement vraie pour l'épisode V, L'Empire Contre Attaque. L'épisode réputé le plus noir de la trilogie est un grand film d'aventure enlevé et drôle. Même les pitreries des deux robots, qui ne me font au mieux que sourire dans les autres épisodes, sont hilarantes. L'éclatement du récit permet un film sans temps mort, riche et jonché d'idées géniales et d'une réalisation et d'une direction d'acteur de haut niveau : c'est simple, même l'amertume du monolithique Darth Vader dans son super croiseur lorsqu'il voit son fils et Leia l'échapper à la fin est palpable!
En fait, l'épisode V n'est qu'une succession de séquences anthologiques qui conduisent à développer le rapport de Luke avec la force et l'ordre Jedi. C'est dans cet épisode que Yoda apparaît, là encore la paternité du personnage ne reviendrait pas à Lucas. Un personnage mythique servi par des dialogues cinglants et définitifs : Je recherche un grand guerrier/personne par la guerre ne deviens grands - n'essaie pas, fais le ou ne le fais pas mais il n'y a pas d'essai - tu dois désapprendre tout ce que tu as appris et tant d'autres... Et enfin, il y a la rencontre tant attendu avec Darth Vader qui apprend à Luke la terrible vérité. Pourras t'on refaire un jour une scène de révélation toujours aussi fracassante après la centième vision? L'épisode V est la suite rêvée, un serial trépidant, un conte initiatique et une tragédie aux accents mythologiques. Un des plus grands films de l'histoire. Bref, mêmes impressions de bonheur qu'avant la nouvelle trilogie.
L'épisode VI, Le Retour Du Jedi, est souvent jugé comme le plus faible de cette trilogie. Les raisons sont multiples la plus évidente demeurant l'intervention des Ewoks signe d'une volonté de toucher un public très jeune et augmenter le chiffre d'affaire du merchandising (et de créer d'autres films autour de ces nounours). Il était même de bon ton de déconsidérer ce film. Le choc a eu lieu lors de la ressortie de 1997 au cinéma. Le Retour Du Jedi est un film à voir au cinéma pour se rendre vraiment compte de sa qualité. Toute l'action et surtout la poursuite en motos volantes nous explose littéralement à la gueule. C'est le film le plus mouvementé et spectaculaire de la série.
Ma dernière vision m'a conforté dans l'idée que les Ewoks ne me dérangeaient pas plus que ça. La bataille d'Endor est définitivement bien faite. Et s'il y a un épisode qui sort bonifié par la nouvelle trilogie, c'est bel et bien ce film. L'empereur puissant et arrogant fait maintenant très peur. Ses relation maître/disciple (esclave?) avec Vader sont géniales. Anakin/Vader prend réellement toute sa place dans cet épisode : il est devenu le véritable héros, celui qui apporte l'équilibre à la force. Ce n'est pas le Retour Du Jedi mais plutôt La Revanche Du Jedi et la fin de l'empereur. La libération et la victoire des rebelles ainsi que de Vader et son fils deviennent véritablement grandiose, au delà de l'happy end de rigueur.
On l'aura vite compris, les relations Luke/Anakin m'ont vraiment touché. Dans la nouvelle trilogie, les combats au sabre ont subi un coup de jeune. On tape dans tous les sens avec une chorégraphie compliquée et spectaculaire mais aucun de ces combats réglés au millimètre ne dépassent l'intensité du dernier duel entre Luke et son père devant un empereur aux anges. Un retour vers le côté "clair" qui passe par la perte de la main de Vader, celle qui l'a sauvée de la lave et fait devenir l'homme au masque noir. Tout simplement brillant comme ce film qui mérite d'être rejugé à sa juste valeur : un grand film.
L'effet de la trilogie des années 2000 sur celle des années 80 est donc inégal. Les détracteurs ne manqueront pas de souligner avec délectation les nombreuses incohérences : problèmes de design, d'utilisation de la force, dialogues contradictoires... Mais La grande histoire se tient. Les deux trilogies mettent définitivement l'accent sur le destin d'Anakin. La légende est belle. L'équilibre est rétablit.
A la manière de On Refait Le Match, tout le monde peut et pourra imaginer ce que l'univers serait devenu sans le totalitarisme mené par Lucas notamment si Gary Kurtz (pas l'illusionniste) avait pu conserver son influence sur la nouvelle trilogie comme il l'avait fait sur L'Empire Contre Attaque. Il est vrai que bon nombre de personnes rejettent cette nouvelle trilogie.
Je me rappelle d'une critique DVD du magazine Ciné-Live à propos de l'épisode I :"Il est comme ça et il est bien comme ça". Ni moi, ni personne n'aurons fini de tout décrypter, de tout raconter sur l'univers Star Wars et la famille Skywalker. On continuera de débattre sur les vrais pères fondateurs de cet univers qu'ils soient financiers, scénaristes, réalisateurs ou designers malins. Mais en l'état, Georges Lucas a gagné. Il sera toujours critiqué y compris par moi. Il est bien le créateur de l'épisode de 1977 mais je demande toujours son implication dans le Star Wars Holidays Special de 1978 dont les quelques images que j'ai vues ont de quoi laisser perplexe (notons qu'en plus c'est scénarisé par Pat Proft spécialiste du scénario parodique tendance ZAZ)
Oui les films et la vision de Lucas ne sont pas exempts de critiques mais ils auront toujours une place dans mon coeur d'humble cinéphile. J'en rêve même la nuit. Et le jour, je pense à la suite. On nous promet une série. Une rumeur évoque la possibilité d'un récit centré sur Yoda. Mais l'essentiel a peut-être été dit. La saga est achevée. J'attends quand même la suite, ou le tout début, ou le milieu. Espérons.