Le Cinéma d'Aska

des films, du cinéma, de la télé, moi.

Les comédies américaines d'aujourd'hui : Black/White et Serial Noceurs

Black/White
Vu le 9/8/2005 à l'UGC George V salle 2
Langue : anglais
Conditions : correctes. Mon voisin, assurément excellent public, riait beaucoup trop et beaucoup trop à gorges déployées avec d'amples mouvements de fessiers
Post Générique : de petits commentaires juste au début du générique donc ce n'est pas vraiment un post générique. Assez drôle.

Serial Noceurs
Vu le 10/8/2005 à l'UGC Normandie salle 1
Langue : anglais
Conditions : correctes. Sans cacher l'écran, une tête remuante dans le champ de vision, c'est assez pénible.
Post générique : non, déception.

Les aléas des sorties estivales cumulées au hasard du choix des séances m'ont permis de visionner ces deux comédies américaines coup sur coup. L'occasion de tenter de décortiquer les ingrédients. Mon dieu, ça va être long (longuet?)

Le genre

Aussi bien Black/White que Serial Noceurs s'inscrivent dans la comédie à tendance romantique, une ou plusieurs histoires d'amour servant de support aux deux récits.
Dans les deux cas également, c'est l'aspect comédie qui est mis en avant, un choix tout à fait compréhensible tant dans les deux films les vedettes sont des comiques masculins : Vince Vaughn et Owen Wilson dans Serial Noceurs, Bernie Mac et Ashton Kutcher. Nous sommes finalement loin de la comédie à la Pretty Woman avec des rôles féminins forts. L'amateur de romantisme risque plutôt d'être déçu avec ces deux films. A la limite choisir Black/White.

Le sujet

Ou plutôt l'idée de départ qui permettra au film de justifier son existence.

Black/White est le remake du film Devine Qui Vient Dîner où une jeune fille blanche présentait son fiancé noir à ses parents. Le film version 2005 inverse la donne : la jeune fille noire présente son fiancé blanc à sa famille. La couleur ne semble pas enchanter le père.
Serial Noceurs part d'une idée aussi improbable qu'originale où deux potes s'incrustent dans de nombreuses cérémonies de mariage afin de se faire les demoiselles d'honneur. Il fallait bien qu'un jour ou l'autre, au moins l'un d'eux tombe amoureux et embarque son pote chez la belle famille.
Une même histoire donc surfant sur la vague souvent rentable de la belle famille, on se souvient des mégas cartons de Mon Beau Père Et Moi et sa suite, mais avec des points de départs différents. D'un côté, une valeur sure à base de consensuel mou et de politiquement correct, de l'autre du mauvais esprit légèrement borderline. Si ma préférence va au second pitch, il faut admettre que le sujet est plus casse-gueule (le film Bad Santa était un peu de ce genre. Le résultat fut plus "regardez comme mon film est corrosif" que vraiment acerbe).

Les gentils gendres

Les gendres dans les comédies actuelles, mais aussi comme dans la plupart des comédies et souvent dans la vraie vie, ont l'habitude de ne pas correspondre aux attentes de la belle famille. Ce sera bien entendu le cas dans les deux films et bien sur une source majeure de gags. Ces gendres sont généralement très ouverts et libéraux (au sens américain). Il arrive que leur métier soit particulier, le gendre dans Mon Beau Père Et Moi est sage femme, Hitch est expert en séduction, ou au-moins sympathique.

Black/White : Ashton Kutcher assure le rôle de Simon Green, ce gendre un peu maladroit vis à vis de sa belle famille. Assez drôle et assez romantique, Kutcher n'a finalement pas grand chose à faire dans le film, son personnage étant plutôt bien sous tout rapport. Il quitte même son boulot de requin de la finance pour de bonnes raisons et grand bien lui fasse : dans les comédies romantiques, on aime les gens riches et fantasques mais pas les voir faire des affaires (cf la "rédemption" professionnelle de Richard Gere dans Pretty Woman).

Serial Noceur : deux comiques mènent la barque, Wilson et Vaughn, jouant les deux potes John et Jeremy. On ne les présente plus. Difficile quand on va régulièrement au cinéma d'échapper à l'un d'eux ou un de leurs deux autres potes, Ben Stiller et Will Ferrel. Comme un article du magazine Première le remarquait avec justesse, la plupart des comédies US se font avec eux. Ainsi rien que pour ces deux dernières années :

- Vince Vaughn : Même Pas Mal (succès - suite annoncée), Be Cool (succès), Mr And Mrs Smith (gros succès) et ce film (carton US).
- Owen Wilson : Mon Beau Père Et Moi (carton), Shanghai Kid 2 (succès honnête), La Vie Aquatique (succès moyen mais film exceptionnel) et ce film...
- Ben Stiller : Mon Beau Père et moi et sa suite (cartons), Polly Et Moi (succès), Même Pas Mal, Duplex (gros bide), Envy (gros bide)...
- Will Ferrell : Melinda Et Melinda (un Woody Allen), Elf (carton), Anchorman (succès) et ce film.
Notons que nous retrouvons tous les quatre ensemble, chacun dans des rôles qui ne sont pas des cameo, dans Starsky Et Hutch.
Bref, ils sont au top. Le résultat est là. Vaughn est explosif. A l'opposé, Wilson demeure, comme à son habitude, effacé et amuse toujours avec cette étrange nonchalance ironique qu'on lui connaît (voir ma critique de La Vie Aquatique). On disait de Robert Mitchum qu'il faisait semblant de jouer. C'est un peu le cas d'Owen Wilson (attention, je ne compare pas la qualité des acteurs). J'aime ça.
Et comme Kutcher, ils sont maladroits ou inappropriés. De plus leur métier est sympa. Sorte d'arbitres pour couple en instance de divorce, ils s'efforcent d'arrondir les angles. Un métier sympathique, lucratif et qui offre, semble t'il, beaucoup de temps libre.

La Belle Famille

La Belle famille est généralement bourgeoise et assez conservatrice (les noirs avec les noirs par exemple). Elle contient généralement un ou plusieurs électrons libres parmi les enfants ou les grands parents, une maman plus ouverte que le papa qui cherche à maintenir les apparences et à conserver son autorité, notamment sur le choix des gendres.

Black/White : presque tout le monde est gentil chez les Jones. La mère est bien accueillante et ouverte et la soeur est gentiment délurée et trop heureuse que ce soit sa soeur, un ange joué par Zoe Saldana déjà charmante dans Le Terminal, qui apporte un peu de sel à leurs vies. Reste le père colérique, suspicieux et protecteur et le grand père légèrement sénile et raciste. En gros, les Jones , ce sont les Cosby.

Serial Noceur : le père, interprété par un savoureux Christopher Walken, est présenté comme une autorité importante apparemment républicaine, "le futur président?" titre même un journal sur lui. Les scénaristes se sont cependant amuser à dynamiter la grande famille traditionnelle. La femme de Walken (Jane Seymour très loin de Colorado Springs) est une allumeuse frénétique. La fille cadette est une nymphomane légèrement cinglée et butée ("elle nous a fait accepter de fêter ses 16 ans quand elle en avait 13"). Le fils est un adolescent solitaire et complexé, peintre à ses heures et secrètement attiré par Jeremy. Caractéristique classique on dirait (outre Black/White, c'est aussi le cas dans American Wedding), la grand mère est sénile et perdue dans ses délires à tendance facho. Seules les deux autres filles, l'une lisse, l'autre plus caustique mais entiché d'un petit ami naze, Sack, assurent une certaine normalité.

La caricature étant poussée à l'extrême, Serial Noceur se révèle plus drôle même si parfois cette caricature va un peu trop loin. Ainsi Sack, lui aussi issu d'une famille bourgeoise, est le rival de service face à Owen Wilson, qui jouait d'ailleurs le rival dans Mon Beau Père Et Moi, mais aussi un salaud intégral avec beaucoup trop de défauts : sournois, lâche, prétentieux, volage, lourd, idiot, macho... j'entends par beaucoup que trop peu sont véritablement exploités dans le film et donc inutiles et finalement agaçants dans leur accumulation.

Le Mensonge

Ressort scénaristique que j'abhorre, les comédies US (et françaises) aime reposer sur un mensonge, un malentendu ou une omission et laisser le ou les menteurs s'emmêler les pinceaux (souvent au moyens de nouveaux mensonges). Généralement, ce procédé fait plus de mal au film qu'autre chose.

Black/White : Simon cache a sa fiancée qu'il a démissionné de son boulot. Un mensonge pesant pour le spectateur tant le réalisateur, Kevin Rodney Sullivan, peine à trouver des prétextes pour que Simon ne parvienne à le dire à sa fiancée (d'autant qu'il avait une bonne raison de le faire). Enervant. Par la suite, Simon s'inventera une carrière dans la course auto pour épater son beau père. Idiot aussi bien dans la vraie vie qu'au cinéma, encore un mensonge inutile. Humilié par ce gendre, le père lui aussi va s'y mettre en s'inventant le gendre idéal. Sa description est toutefois très amusante : pote de Bill Cosby et Miss King, médecin et ex basketteur pro, il se prénomme Jamal!

Serial Noceur : un mensonge. Les deux serial noceurs cachent bien entendu leur triste jeu et se présentent comme des cousins éloignés. Mensonge nécessaire mais pénible. De la même manière que le réalisateur de Black/White, David Dobkin a du mal à empêcher une confession "calme".

Le Boulevard

Amant dans le placard, quiproquos, catastrophes en série, empoignades théâtrales... les deux comédies n'oublient pas ces bons vieux gags qui font rire, le plus souvent nerveusement.
Les dialogues aussi sont là pour le rire et recherchent la bonne blague ou la bonne répartie. A ce jeu, les américains s'imposent souvent à savoir qu'il est rare qu'un film ne soit jamais drôle. Si la technique de recherche de la réplique qui tue doit être différente de la télé (sur le plateau de tournage de Friends, plusieurs auteurs testent leurs jokes auprès du public présent à l'enregistrement et choisissent la meilleure), il n'est pas impossible que le scénario passe de mains en mains permettant de faire jaillir des situations tordues ou au pire quelques dialogues pas inoubliables mais bien sentis. C'est le cas pour les deux films où plusieurs répliques font mouche.

Black/White : rien de spectaculaire. Le beau père confond son gendre avec le chauffeur de taxi (noir) ; Il fait en sorte de dormir avec Simon afin de protéger sa fille ; Course de Kart avec regards en coin... bref le rythme n'est ni frénétique, ni franchement original. On rit un peu mais beaucoup de gags tombent à l'eau comme cette scène de dîner avec les multiples blagues éculées sur les noirs.

Serial Noceur : la grosse farce comique un peu vulgaire est un des fonds de commerce des comédiens principaux. Les multiples mariages du début du film où les deux héros s'invitent sont sources de moments amusants ou idiots (comme se présenter en enfants adoptés dans un mariage chinois). S'en suit parmi d'autres gags une masturbation pendant un dîner, de la grenaille dans les fesses, un amant dans le placard (et oui!), une séquence un peu SM...

Sans complexe, Serial Noceur enchaîne des situations plus crues, plus originales et mieux amenées que Black/White. J'en attendais pas moins et les amateurs ne seront pas déçus d'autant que de toute cette outrance dans la caricature et les situations, ressort un vrai cynisme.

Le Clash

Il faut bien que la vérité s'impose ou plutôt éclate. En découle des scènes de confrontations publiques et artificielles, souvent ratées, où s'engueulent des personnages soudainement devenus terriblement peu compréhensifs. Dans Serial Noceur, cette confrontation répond à tous ces critères et le metteur en scène, visiblement embêté, l'expédie tant bien que mal sous couvert de gags annexes.
Surprise, la mise au point dans Black/White est bien amenée. Le gendre et le beau père apprennent chacun simultanément le mensonge de l'autre. La curieuse engueulade qui en résulte est assez drôle et provoque le départ excédé des deux femmes des protagonistes. Le reste du film se trouvera à ce moment rehaussé.

La résolution

Quand la lumière est faite sur tous les mensonges, les personnages prennent du recul, font une introspection et leur autocritique (je crois que je me répète). Ils se rendent compte que l'amour est essentiel et se réconcilient en grande pompe et parfois publiquement. Dans cette dernière partie du film, on en profite également un peu pour traiter le sujet du film.
C'est un moment délicat dans le métrage. Les comédies actuelles ont tendance à étirer cette partie sérieuse en longueur (Serial Noceur dure deux heures) ce qui peut rendre le film poussif. Ce ne sera pas le cas dans les deux films.

Dans Black/White, l'autocritique du genre et du beau père qui se retrouvent seuls réserve quelques bons moments (tentative de réconciliation avec leurs dulcinées, leçon de Tango entre hommes) et des mises au points classique mais bien tournées. Le jeune couple est ainsi tenté de ne plus assumer sa mixité tandis que le beau père prend conscience des difficultés que cela engendre pour sa fille. Le sujet sur le racisme est donc passablement traité mais cependant écrasé par une couche de consensualité et le fait qu'aucun des personnages du film est vraiment raciste. Nous avons fatalement droit à la Morale sur les idées reçues et à une constatation troublante : on ne peut pas trop rire sur le sujet du racisme mais encore un peu sur l'homophobie (il suffit de voir l'attitude du beau père vis à vis du décorateur).

Plus étonnamment, le sujet de Serial Noceur est également traité. Alors que Jeremy se rend compte dans un superbe monologue qu'il aime la soeur cinglée (ça doit être l'amour vache), John, l'amoureux déchu depuis le clash, s'isole et retrouve le tout premier serial noceur (Will Ferrel, parfait) qui vit encore chez sa mère mais qui demeure un séducteur hors pair et officie désormais lors de cérémonies funéraires! On approche des limites du concept.

Le happy end

C'est bien connu, les comédies se terminent bien voire trop bien à coups de réconciliations, de bons sentiments, et de romantisme souvent trop sucré. Et le film se termine par une cérémonie cela va de soi. Celle de Black/White est bonne et plutôt touchante si bien qu'on rit de bon coeur. Celle de Serial Noceur est, on s'en serait douté, excessive. Le salaud en prend pour son grade, les amoureux se retrouvent et partent pour de nouvelles aventures vers de nouvelles noces! On peut ne pas aimer mais aussi voir ça comme un ultime morceau de cynisme.
De toute manière, Rare sont les comédies acides à aller jusqu'au bout. La Guerre Des Roses est bien sur un modèle. Je me souviens aussi de l'amusant Les Parasites dont la fin est méchante à souhait.

Je n'ai pas vu tant que ça de comédies mais rien qu'avec ces deux-ci, les similitudes s'accumulent et les ficelles sont les mêmes. Ma préférence va donc à Serial Noceur. Je dois avouer que je n'avais pas les mêmes dispositions pour les deux films. Conquis d'avance pour Serial Noceur et assez bien installé, j'étais de bonne humeur. J'avais envie d'aimer le film. Ce n'était hélas pas le cas pour Black/White que ma petite amie avait choisi. Les a priori sont peut-être nécessaires pour sélectionner (sinon il faudrait que je vois tout) mais peuvent devenir une malédiction pour pouvoir apprécier un film (félicitation si vous avez lu jusqu'ici)

Mais objectivement, là où Black/White applique doctement la recette, Serial Noceur la revisite en ajoutant un peu de piment, recette finalement devenue classique depuis les succès d'American Pie ou Mary A Tout Prix.

La scène qui tue : dans Black/White, le discours tant attendu du beau père à la cérémonie finale est très bonne. Dans Serial Noceur, un gag très calme où Walken menace l'air de rien Jeremy de se tenir à carreau ("i'am a powerful man"!) sur un escalier. Même s'il est possible qu'il courait après un cachet, Walken sait se montrer impérial.

Ce que ma copine en a pensé : Une jeune fille noire. Un jeune homme Blanc. Tous les deux sont beaux et intelligents. La jeune fille présente son amoureux à ses parents. Premier gag, le père confond son futur gendre blanc avec le chauffeur de taxi noir. Vous me direz que, peut être, le gag est assez lourd. Mais en ce qui concerne l’humour, j’aime aussi le solide, j’aime aussi les gags façon pelleteuses et veaux de mer. Forcément le père aurait aimé un gendre noir, leader de son équipe de basket-ball à la fac, mais qui aurait arrêté son brillant début de carrière de sportif pour ce consacrer à un travail plus honnête comme pour devenir investisseur ou travailler dans la finance (ce qui revient au même !). Non comptant du fait qu’il soit tout blanc, le père surprend sa fille à califourchon sur son dulciné, ce qui vaut au bellâtre de finir sur un matelas dans la cave avec surveillance du beau-papa. C’est vraiment la loose pour ce pauvre garçon qui, en plus, vient de démissionner de son travail et se fait pourrir par son ex-patron. Vous mélanger le tout, vous secouez pendant plus d’une heure et il en sort une petite comédie romantique bien sympathique. Les ressorts comiques sont bien huilés : on rigole franchement aux gags « façon veau de mer » et on adhère au quiproquo « façon vaudeville ». On passe un très bon moment à la vision de ce film qui a, en plus, le mérite de porter à l’affiche Ashton Kutcher, le chouchou un peu bêta du « 70’s show » et le personnage principal de « l’effet papillon », un excellent film.

Un tandem extra. Dans Serial noceurs, les deux acteurs principaux s’en donnent à cœur joie et cela se ressent au travers du film. Cette franche comédie est irrésistible et raconte la vie de deux trentenaires qui, à l’approche de l’été, deviennent de véritables pique-assiettes dans les mariages huppés. Naturellement, chaque mariage a son charme et ses charmeuses et les deux garçons ne rentrent pas forcément seuls le soir. Leur convivialité, leur façon d’être à l’aise et leur bas goût leur ouvrent les portes de tous les mariages sans y être invité et surtout sans se faire repérer, et donne lieu à des prises de pari hilarantes, du genre « 100 dollars que la mariée est une chialeuse….. Bingo ! ». Le tout dit assez bruyamment pour qu’une partie de l’assistance ait pu écouter les deux zouaves… Forcément, c’est au cours d’un mariage qu’ils vont connaître l’amour, le Grand, non sans difficulté car le Vrai Amour ne peut être gagné tout de suite. Les élues de leur cœur ? Une hystérique-capricieuse-exclusive-nyphomane (quel programme !!!!) et une jeune fille bien proprette sous tout rapport mais qui est déjà fiancée. Elles sont sœurs, ne vous en déplaise… S’en suit quiproquo et situations ubuesques. Bref, ce film est un grand lexique humoristique pour convoler en toute sécurité ! J’ai adoré !

Revoir le film : Black/White mérite une deuxième chance. Pour Serial Noceur, je serai peut-être moins indulgent à la deuxième vision.
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