Le Cinéma d'Aska

des films, du cinéma, de la télé, moi.

Les Frères Grimm

Vu le 10/11/2005 à l'UGC Normandie Salle 1
Langue : anglais
Conditions : bonnes
Post Générique : non

L'histoire en une phrase : deux frères, tirant profit de la crédulité des hommes et de vieilles légendes, se retrouvent confronter à une vraie malédiction.

Mine de rien, à part le captivant documentaire sur le naufrage de son projet Don Quichotte, nous n'avons pas vu beaucoup d'images tournée par le génial Terry Gilliam. Sept ans en fait se sont écoulés depuis l'ébouriffant Las Vegas Parano. Le réalisateur n'est pas à l'origine de ce Frères Grimm mais il marque enfin son retour derrière la caméra.

L'histoire est efficace mais pas vraiment délirante. Ce n'est pas si original de transformer des rapporteurs de légendes en chasseurs de démons de pacotille confrontés à une vraie sorcière. Le tout en passant en revue une partie de l'oeuvre des deux frères. Il ne fallait de toute façon pas attendre grand chose du scénariste « à la mode » Ehren Kruger dont le seul vrai titre de gloire semble être Le Cercle c'est-à-dire un remake!
Quant à la genèse du film, elle fut houleuse (c'est presque une marque de fabrique chez Gilliam...), le réalisateur et le producteur Harvey Weinstein, dont j'avais déjà un peu parlé ici, ne s'étant pas entendus sur la plupart des éléments du film. Et en plus le budget durant le tournage a gonflé et le résultat de ces dépassements se voit à l'écran : la postproduction semble avoir été sacrifiée. Le montage présente des coupes presque palpables, brutales, dont certaines nuisent directement à la compréhension (je pense par exemple à la scène où les frères et Angelika sortent ensemble de la forêt alors que dans les scènes précédentes ils étaient séparés, chacun affrontant un danger). C'est la première moitié du film qui semble pâtir le plus de ces coupes. Le développement des personnages semble en prendre un coup et se retrouve terriblement simplifié.

L'autre problème lié à la post production concernent les effets spéciaux numériques. Ils sont souvent ratés ou plutôt leurs finitions laissent à désirer. Outre un loup garou tout moche et un miroir qui se brise bien numérique, apparaît vers la fin du film une sorte de blob tout gris, monstrueux et mal fichu. Déjà que son apparition dans le métrage est peu justifiée, à moins que cela ne soit une référence à un conte que je ne connais pas, son design raté le rend agaçant.
D'autre part, la séquence de la « serviette volante et numérique », où une enfant court après son foulard dans l'eau qui s'élève dans les airs à chaque fois qu'elle s'en approche, pose la question du tout numérique. Je n'aime pas refaire un film mais, selon moi, trois bouts de nylon attachés au foulard auraient certainement permis un meilleur résultat que ce que j'ai vu à l'écran.

C'est sans surprise que nous retrouvons la patte du réalisateur surtout dans la première partie : caméra virevoltant, cadrages reconnaissables (dans les gros plans par exemple), une certaine violence (l'introduction est assez dure) et aussi un sens de la dérision comme cet orchestre qui joue de la musique dans la salle de torture. Le design du film est à la hauteur du talent de l'auteur : la forêt comme l'ensemble des décors, parfois monumentaux, sont magnifiques et permettent à Gilliam de nous offrir quelques visions délirantes comme ce dîner bourgeois entouré de miroirs ou l'enlèvement effrayant du chaperon rouge.

Le metteur en scène est bien épaulé par un casting sympathique. Matt Damon et Heath Ledger sont très bons. Le premier nous prouve dans le même film qu'il sait tout faire entre comédie, drame et amour. Le second est touchant lorsqu'il devient presque obsédé par l'idée d'avoir enfin affaire à une vraie malédiction. On retiendra également un Peter Stomare caricaturant tout en cabotinage un italien et aussi le fidèle Jonathan Pryce qui joue un général français gouleyant, à l'accent français quand il parle anglais et anglais quand il parle français! Dommage dans ces conditions que le premier rôle féminin, Lena Headey, soit si peu charismatique.
Survendu dans l'affiche du film, Monica Bellucci est au coeur de la malédiction mais n'a que quelques scènes (un peu comme Pierre Arditi dans Le Parfum De La Dame En Noir). Cette actrice ne m'a jamais vraiment plu. Ce rôle de reine maléfique lui va cependant comme un gant.

La deuxième partie est plus conventionnelle. Il faut bien achever l'histoire de malédiction. Nous avons cependant encore droit à quelques jolis moments (la fuite panique grotesque des soldats napoléoniens) et des duels finaux aux teintes rougeoyantes assez furieuses.

La fin, une sorte de réminiscence de celle d'Indiana Jones Et Le Temple Maudit, est tout ce qu'il y a de plus fonctionnelle. Elle rappelle que Les Frères Grimm n'est qu'un film de commande pour le réalisateur et non un de ces projets un peu fous dont il a le secret. Les Frères Grimm demeure un assez bon film mais malgré tout le plus mauvais, le moins bon plutôt, que j'ai vu de lui! Mais ça reste un Gilliam. Et la bonne nouvelle est qu'il a déjà achevé son prochain film, Tideland.

Comme je l'avais fait pour Michaël Bay, voici donc mon classement des films (que j'ai vus) de Terry Gilliam :
- Brazil
- L'Armée Des Douze Singes
- Las Vegas Parano
- Les Aventures Du Baron De Munchausen
- Fisher King
- Bandits Bandits
- Frères Grimm

Pas facile d'établir ce classement étant donné que je pourrais considérer les cinq premiers films comme des chefs d'oeuvre.

A noter dans ce film : d'après Terry Gilliam, la scène la plus coûteuse du film, un combat homérique avec des arbres, ne figurent pas dans le montage actuel! De son propre aveu, elle s'intégrait mal...

La scène qui tue : l'introduction, courte, est assez violente, douloureuse mais aussi légèrement folle. Elle a hélas un ton qu'on ne retrouvera qu'épisodiquement dans le film mais à ce moment précis, j'y ai vraiment cru.

Revoir le film : peut-être, j'aimerais bien voir les scènes coupées.
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By Anonymous Anonymous, at 1:08 AM  

Rien à rajouter si ce n'est que j'ai adoré les Frères Grimm même si c'est loin d'être le meilleur Gilliam.
Par contre pitite correction, c'est Bandits Bandits en français, Bandits c'est une bouse infame avec Bruce Willis me semble t'il.
Il te manque juste Jabberwocky dans ta collection Gilliamesque, c'ets de ce film que vient mon pseudo blogguien ^^

Pour finir, chose qui n'a rien à voir, il faut aller voir le dernier Cronenberg :-)  



By Blogger Aska, at 8:09 AM  

Merci pour Bandits Bandits, je n'avais pas pris la peine de vérifier le titre français et ne me suis servi que de ma mémoire parfois défaillante...
Toujous pas vu Jabberwocky hélas :(

Et j'espère voir le Cronenberg demain ou après demain!  



By Anonymous Anonymous, at 5:23 PM  

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