Le Cinéma d'Aska

des films, du cinéma, de la télé, moi.

Angel-A

Vu le 28/12/2005 à l'UGC George V salle 2
Langue : français
Conditions : correctes
Post Générique : non

Attention : ce film révèle la « surprise » du film. Mais, sincèrement, est-on vraiment surpris?

L'histoire en une phrase : Au bord du gouffre, André reprend vie grâce à Angela, une jeune femme étrange.

Critique :

Pour essayer de comprendre les intentions de Luc Besson, j'ai acheté les magazine Première qui nous annonce sans racolage aucun que Besson « dit tout » notamment sur son mystérieux film Angel-A. En fait, il ne dira pas grand chose si ce n'est une louche de bons sentiments, sans doute sincères, tout en mettant en avant son côté artiste qui ne lui fait pas réaliser n'importe quoi. Les journalistes auraient peut-être pu lui demander s'il cherchait pas trop souvent à produire n'importe quoi.

Les films que j'ai vu de lui ont leurs bons moments. Je pense cependant que Le Grand Bleu a horriblement vieilli, que Jeanne D'Arc est bavard comme tout et que Le 5ème Elément (je n'ai pas vu Le Dernier Combat) est son meilleur film, une comédie de science fiction qui se voit et se revoit avec plaisir.

Le mystère entourant Angel-A, Luc Besson le voulait total. Mais espérait-il vraiment que personne ne découvre le pot-aux-roses avec un titre pareil? Les affiches comme les bandes-annonces, pas très mystérieuses, sont sans équivoques. Et pourtant, Besson ne demande de rien révéler. Pas besoin, le service marketing l'a fait tout seul. Ainsi cette Angel-A est un ange tombé du ciel pour venir en aide à André pour qu'il prenne confiance en lui. Reconnaissons que la révélation du statut d'ange à André constitue une des meilleures scènes du film : un bar désert, deux petits effets spéciaux, l'incrédulité, le fou-rire puis l'étonnement de Jamel Debbouze. Il n'en faut pas plus.

Le début est également amusant surtout la présentation d'André par lui-même qui est assez drôle. On parle beaucoup de contre emploi pour Jamel, mais au vu de sa courte filmographie qui compte plusieurs rôles tendres (Amélie Poulain) ou dramatiques (Zonzon) plutôt qu'ouvertement comique, ce n'est pas évident. Qui plus est Jamel Debbouze conserve dans ce film aussi bien son humour que son débit mitraillette. Il faudra attendre les dernières scènes pour le voir changer de registre avec assez de talent d'ailleurs.

Heureusement qu'Angel-A est de temps en temps drôle parce qu'il n'est pas sur que tout le monde rentre dans ce film. Avec des dialogues faibles parfois incompréhensibles à cause de l'accent et le débit trop rapide de Rie Rasmussen (très jolie mais elle ne crève pas l'écran pour autant), il est difficile d'adhérer ou de se retrouver dans cette rencontre vers soi-même pour découvrir sa « beauté intérieure ». Ce parcours commence par la résolution des problèmes courant d'André qui se résument à de nombreuses dettes d'argent. Angel-A se situe alors loin de l'ange des Routes Du Paradis vu que tout se fait à grand renfort de coup de poings, d'arnaques et de têtes dans les WC. Mais bon, ces gens étaient très très très méchants voire vils vu que certains voulaient se taper une pute. Bref, une moralité à deux euros légèrement gênante.

On peut toujours s'intéresser au décor. Suivant un peu l'approche de Jean Pierre Jeunet dans Amélie Poulain, Besson filme un Paris de roman comme pour une carte postale multipliant les jolis plans avec un Noir et Blanc classieux. Son approche demeure plus classique que Jeunet. Ce n'est pas novateur donc mais pas déplaisant. On appréciera l'aspect désertique de ce Paris (Besson et son équipe tournaient très tôt le matin). J'ai beaucoup apprécié aussi le Paris By Night, ses bars et boîtes de nuit.
On peut aussi trouver captivant de voir le metteur en scène continuellement marcher sur des oeufs sans curieusement rien casser rendant ce film pas indéfendable. La réalisation de Besson et la plupart des situations sont simples. J'ai souvent lu dans les critiques que l'auteur quittait enfin ses tics et ses effets chocs. Je n'ai pas vraiment remarqué de telles choses dans ses films (par contre, ceux qu'il a produits...). Et si l'ensemble manque de consistance et d'émotion et ressemble plus à une accumulation de moments, effet accentué par la succession sans queue ni tête du jour et de la nuit, il n'empêche pas les bons moments comme la séquence du miroir, assez beau et touchant.

Malheureusement pour Besson et heureusement pour ses détracteurs, le film fout tout en l'air sur la fin avec la prise de conscience amoureuse d'André. Tout sonne alors complètement faux et Besson, plus discret avant, finit par en faire trop. Alors oui, on connaît le goût pour les histoires d'amour absolu de Besson (au coeur de ses deux précédents films) mais ici, le coup de foudre ne prend pas. Ce n'est pas à coup d'envolées lyriques style « tu n'as peut-être pas de passé mais je te propose un avenir », en tirant les cheveux d'une femme (j'ai été un peu choqué par ça d'ailleurs, c'est peut-être de l'amour vache) ou en s'accrochant littéralement à elle que l'Amour entre deux êtres va sembler évident.

On m'a soufflé à la sortie du film « ben c'est pas Les Ailes Du Désir » et effectivement, le film de Wenders n'est pas loin de raconter la même chose en plus étrange, en plus profond, en plus touchant et en plus beau. Mais on n'a pas besoin de comparer Angel-A pour souligner même pas ma déception car je n'attendais pas grand chose de ce film si ce n'est être surpris mais tout simplement ce qui a poussé Besson a faire ce film bancal sur le papier et bancal sur la pellicule.
Notons mon effort à ne pas détruire gratuitement le film.

La Scène qui tue : la scène du miroir où la caméra tourne autour dudit miroir, où l'ange disparaît et réapparaît est un beau moment.

Mon avis express : Besson filme l'acceptation de soi puis l'amour absolu dans cette comédie fantastico-romantique. Pollué par des dialogues peu inspirés et une morale douteuse, le premier thème est sans intérêt et le second ridicule. Reste un bon acteur, quelques jolies images, une petit poignée de bons moments. Pas de quoi fouetter un chat non plus.

Revoir le film : non
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By Blogger Lokibi, at 3:04 PM  

C'est Léon son meilleur film.

L.  



By Anonymous Anonymous, at 2:31 PM  

Je me suis fait la reflexion en voyant la bande annonce et je me suis dit non Ben, tu es de mauvaise foi comme d'habitude, ce n'est pas parceque c'est en noir et blanc et que c'est Besson que c'est une ressucée de Wim Wenders...
Passez moi un coup de fil quand il se remettra à faire du cinema fun, pas idiot et avec un semblant d'innovation.

PS: Moi j'aime beaucoup le Dernier combat, Atlantis et Le cinquième élément (qui malgré ses nombreux plagiats était un divertissement sympathique)

PS2: J'ai mis un post sur mon blog sur le top ten des films de l'année 2005, tu es cordialement invité à y participer si tu as l'envie et un moment.  



By Blogger lamotta, at 2:07 AM  

Moi je me suis arreté á Nikita, ou Léon oui..mais le reste n'est pas extraordinaire (C'est mon avis). Surmédiatisation.  



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